Suite aux dernières crises militaro-politiques qui ont secoué la RCA, engendrant ainsi des conséquences négatives dans la communauté, certaines entreprises étatiques peinent à se positionner, c’est le cas de l’énergie centrafricaine (ENERCA) dont ses installations ont été vandalisées. Une situation mal exploitée par la population. Oubangui Médias s’est intéressé aux pratiques des branchements illicites de courant dans le 3e arrondissement de Bangui.

De quartier camerounais-gbaya en passant par le quartier sénégalais, le constat est amer, un seul poteau électrique peut servir tout un quartier. Cette pratique s’est développée pendant les pires moments des violences dans ce secteur autrefois inaccessible pour les agents de l’Etat. En fin de compte, l’Etat est resté le meilleur perdant dans cette zone.

Selon une enquête réalisée par l’une par Oubangui Médias, ces branchements illégaux notamment dans le 3e arrondissement appelé communément Km5 est à l’origine des cas d’incendies dans cette partie de la ville de Bangui. Pas plus tard que le mois dernier, une maison de stockage des carburants a pris feu dont des pertes sont estimées à plus d’une centaine de millions de FCFA.  

D’après les témoignages recueillis auprès des habitants de ce secteur, pour avoir le courant, il suffit de payer une somme forfaitaire aux jeunes de ces quartiers qui vont te faire connecter directement sur un poteau. Même des responsables des différents lieux de ventes, magasins, boutiques, quincailleries, restaurants, chouaterie, ainsi que des kiosques de charge batteries, téléphones et téléchargement qui sont au bord des avenus dudit secteur utilisent pour la plupart ce système de branchement. 

Zénaba, l’une des habitants du quartier camerounais a accepté de répondre à nos questions. « Ces mauvaises pratiques sont beaucoup plus au profit de ces auteurs c’est-à-dire ceux qui font ces branchements illicites et c‘est un manque à gagner pour l’ENERCA  dont l’Etat Centrafricain».

Quant à Madria, habitante du Km5, elle interpelle tous les cadres de cette société étatique de veiller sur le bon fonctionnement de celle-ci dans la ville de Bangui, afin d’éviter ces branchements illégaux qui sont à l’origine d’énormes dégâts matériels et de fois des pertes en vies humaines.

Pour lutter contre ces mauvaises pratiques, les autorités centrafricaines et le personnel de l’ENERCA doivent sensibiliser la population afin qu’elle puisse avoir un comportement responsable et faire un bon usage de l’électricité dans le troisième arrondissement de Bangui. Et aussi prendre des mesures répressives contre les auteurs.

Précisons que le branchement illicite de courant est l’origine des incendies à répétitions dans ces zones commerciales qui demeure encore le poumon de l’économie du pays. Et ceci constitue une perte énorme pour l’Etat centrafricain. Il est important de rappeler que cette pratique est courante dans cette partie de la ville de Bangui depuis près de 10 ans. Ceci, suite à l’inaccessibilité du personnel de l’ENRCA et celui du SODECA dans le 3e arrondissement de Bangui au lendemain du coup d’état de 2013 par la coalition Séléka.

Pendant une décennie, l’Etat n’était pas à mesure de recouvrer les factures d’électricité dans la zone, laissant ainsi la population développer les distributions anarchiques du courant et de l’eau. Mais avec le calme qui s’est installé depuis près de trois ans, même si le recouvrement des factures a repris, la lutte contre les branchements illicites reste un grand défi pour cette société étatique qui fournit l’électricité à la population.

Modouka  Mireille Maimouna