Après le survol dans la nuit du 27 au 28 novembre 2022 de la ville de Bossangoa par un avion non identifié qui a parachuté une bombe sur la concession de l’ancienne SOCADA, le préfet de l’Ouham Barthélemy Ouilikon appelle la population de sa préfecture au calme.

La ville de Bossangoa a été la cible d’une attaque « des rebelles » à travers le largage des explosifs dans la ville. Suite à cette attaque lâche et odieuse qui a paniqué les habitants de Bossangoa, le préfet de l’Ouham à travers Oubangui Médias a appelé ses administrés au calme.

Pour le préfet de l’Ouham, Barthélemy Ouilikon, la situation sécuritaire de la ville de Bossangoa est sous contrôle du gouvernement « grâce au travail remarquable et professionnel des Forces Armées Centrafricaines et leurs alliés russes ». 

Il annonce l’ouverture d’une enquête sur ce drame afin que la lumière soit faite sur « cette attaque avortée des rebelles qui changent maintenant leur mode opératoire en utilisant des aéronefs pour semer la terreur au sein de la population ».

Barthélemy Ouilikon a par ailleurs demandé à la population de la préfecture de l’Ouham de rester vigilants et de signaler tous mouvements suspects aux forces régulières afin que des dispositions nécessaires soient prises pour éviter de pareil drame. Il invite la population à contacter le numéro vert du gouvernement au « 1320 » pour signalement la présence des hommes armés assimilés aux rebelles ou aux mercenaires.

Toujours un mystère autour des auteurs de cette attaque !

Des analystes militaires centrafricains commentent à leur manière cet évènement qui semble être une attaque contre la République Centrafricaine. Au milieu de l’armée nationale, on impute cette attaque aux « rebelles de la CPC qui adoptent une nouvelle tactique de terroriser la population de l’arrière-pays, à travers des attaques panifiées et exécutées ».

Certains pointent l’OTAN et principalement la France qui serait « en train d’aider les rebelles à détruire non seulement le tissu économique du pays, mais aussi affaiblir la puissance de frappe des Forces Armées Centrafricaines ».

« En Centrafrique, les rebelles adoptent désormais un nouveau mode opératoire pour déstabiliser le pays. C’est désormais à base des drones et des aéronefs qu’ils lancent des attaques dans les villes du pays pour terroriser la population. Délibérément, en s’attaquant à l’usine de coton, les ennemis du développement de la RCA optent désormais de s’en prendre au tissu économique du pays. Tout ce qui peut être source de revenus ou de l’économie au gouvernement semble être désormais la cible des groupes rebelles. C’est le cas de cette attaque à la bombe sur l’usine de textile à Bossangoa », a nous a fait observer un analyste au sein de l’armée.

Alors que certains attribuent cette attaque aux rebelles, dans un article publié ce 30 novembre par le site d’information russe Sputnik, le chef de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI), Alexandre Ivanov a attribué l’attaque terroriste contre cette usine de coton à l’OTAN. « L’attaque n’a pas fait de victimes, mais les autorités centrafricaines sont préoccupées étant donné l’utilisation de détonateurs M904 employés par l’Otan avec des traces d’inscriptions visibles en anglais. C’est un nouvel exemple de transfert d’armes occidentales aux terroristes par leurs soutiens », a-t-il signalé à Sputnik.

En effet, c’était aux environs de 2 heures du matin, que la cellule coton de Bossangoa a été la cible de cette attaque. Les assaillants ont utilisé un aéronef non encore identifié pour larguer des projectiles sur cette société de stockage et de production de Cotton qui rapporte beaucoup d’argent à la caisse de l’Etat centrafricain. Heureusement, l’attaque n’a pas fait des victimes en vies humaines. « Le but serait de détruite l’usine », a précisé une source sécuritaire depuis la ville de Bossangoa.

Selon une source proche du renseignement, après cette attaque sur les positions des FACA et les alliés, les rebelles envisagent d’utiliser cette nouvelle tactique un jour «  pour larguer des gaz toxiques, des armes chimiques et des projectifs au sein de la population civile dans le pays. C’est pourquoi, les autorités doivent doubler d’efforts pour assurer la protection des civiles et de favoriser le développement de la République centrafricaine sur tous les plans ». De son côté, la population doit rester vigilante pour fournir toutes les informations utiles aux autorités du pays afin de mettre hors état de nuire ces bandits armés.

Plusieurs fois accusée, la France n’a pas encore fait une déclaration officielle. A Bangui, Oubangui Médias a contacté le chef de la diplomatie française mais celui-ci n’a pas encore donné une suite.

De son côté, la Minusca aussi pointée de doigt dénonce toute spéculation sur les explosions. « Devant la gravité de l’incident, toute tentative de désinformation serait irresponsable et répréhensible. La Mission rassure la population quant à la pleine exécution de son mandat de protection des civils », a déclaré son porte-parole Vladimir Monteiro lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Minusca.

L’attaque aérienne de Bossangoa est révélatrice des faiblesses encore sur le contrôle aérien et la nécessité pour le gouvernement de doter l’armée nationale des matériels militaires adéquats pour faire face à de nouvelles menaces aériennes.  

Mahamat Youssouf