Les habitants du village Ngouba se plaignent du calvaire auquel ils font face au quotidien. Lors d’un déplacement effectué dans ce village situé sur la colline non loin de la  ville de Bangui, Oubangui médias s’est intéressé à eux.

À une dizaine de kilomètres seulement se trouve ce petit village de 150 habitants, vivant dans la brousse à cet endroit qui est d’abord difficile d’accès. Pas de route pour se rendre à Ngouba qui est sur la colline de carrière dans le 4 e arrondissement. Ce qui crée tout une panoplie de problèmes aux habitants qui n’ont ni marché proche de chez eux pour la vente de leurs produits agricoles, ni une église. Il n’y pas d’école pour les enfants en âge scolaire, pas de poste de santé de secours !  Ngouba manque de tout, absolument tout.

« Nous avons d’énormes problèmes ici dans ce village. D’abord nous n’avons pas de route pour nous faciliter la communication à Bangui. On se déplace seulement à pieds et en plus de cette distance, il faut passer par des montagnes. Cela est un facteur de risques pour les femmes enceintes. Quand elles commencent à ressentir les douleurs de l’accouchement, nous les transportons dans des fauteuils pour les amener à Bangui afin qu’elles accouchent en sûreté. Parce qu’il n’y a aucun moyen pour nous de les laisser accoucher ici. Mais, le trajet est très pénible et peut mal tourner pour ces femmes. C’est pourquoi nous demandons non seulement au Gouvernement mais aux personnes de bonne foi d’avoir un regard sur notre condition. Nous sommes aussi des êtres humains », a-t-il plaidé le chef du village.

Edgar est également un jeune homme de ce village. Son principale activité est la production du bois de chauffe. Il se lamente aussi de la difficile condition de vie à Ngouba : « On souffre sérieusement ici. Pour vendre nos produits de champs, nous devons tout amener à Bangui en transportant tout le poids sur nous. Même quand tu te blesses en travaillant, il faut qu’on t’amène à Bangui pour les soins. C’est pourquoi nous demandons juste un petit centre de secours plus proche de chez nous pour nous assurer les soins d’urgence avant de faire recours à Bangui », souhaite ce dernier.

Quand à Madeleine, elle réclame simplement une école de proximité pour ses enfants : « Pour que nos enfants fréquentent ici, nous devons attendre l’âge de 10 ans pour les inscrire à l’école pour garantir leur sécurité par rapport à la distance et les conditions de nos routes. Or s’il y avait une école dans notre village, nos enfants auront plus de chance pour y fréquenter. Parfois, certains parents prennent des loyers à Bangui pour leur permettre de scolariser leurs enfants. Mais tout le monde n’a pas cette capacité », a-t-elle révélé.

Cependant pour Bienvenu, la vie ne doit pas seulement s’arrêter au centre- Bangui. Il doit avoir une décentralisation pour permettre le développement du pays mais dommage que cela n’est pas le cas: « Nous ne sommes qu’à 10 km de la capitale mais on a comme impression que nous vivons à des milliers de Km. Si les périphéries de Bangui ne sont pas développées comment espérer un développement de la RCA ? », s’est interrogé ce jeune homme.

Entre-temps, le passage de la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) en 2021 à Ngouba a marqué un moment sombre pour ce village. Plusieurs habitants ont quitté ce village. Selon un homme qui n’a pas dévoilé son identité, le village est de plus en plus abandonné parce que d’aucuns pensent que ce village est un lieu de refuge pour les rebelles de la CPC. Ce qui n’est qu’un faux jugement.

Ces habitants qui sont aussi des centrafricains souhaitent voir leur pays prospérer dans la paix.

Belvia Espérance Refeïbona