Le ministre d’Etat en charge de la Justice, de la Promotion des droits humains et de la Bonne Gouvernement, Dr Arnauld Djoubaye Abazene a lancé mercredi 22 septembre 2021 à Bangui le projet de lutte contre le VIH et la Tuberculose en milieu pénitentiaire. Ce projet est soutenu par la Minusca, l’ONUDC et l’ONUSIDA.

La lutte contre le VIH, la Tuberculose ainsi que d’autres pandémies comme la Covid-19, le choléra dans les prisons est une question transversale qui implique le ministère de la santé et celui de la justice. Les détenus sont exposés à ces diverses maladies en Centrafrique. Des actions spontanées de la part des partenaires et des compatriotes ont été menées dans les prisons.

Mais à travers ce projet, il s’agit de coordonner les activités pour en faire un projet qui devra s’étendre sur l’ensemble du pays. C’est dans ce contexte qu’un projet pilote va alors commencer dans les prisons de Bangui et de Bimbo.

Selon le ministre de la santé et de la population Dr Pierre Somse, la Centrafrique a adopté en janvier 2019 le document sur la politique nationale de la santé dans les établissements pénitentiaires. « Une récente étude de 2020, réalisée dans les maisons carcérales de Ngaragba, de Bimbo et du Camp de Roux en collaboration avec l’Institut Pasteur de Bangui indique que sur 99 prélèvements, 18 sont positifs à la Tuberculose. Cependant, en 2017, rien que pour la maison carcérale de Ngaragba, sur 556 personnes dépistées au VIH, 3,6% était positif », a présenté le ministre Pierre Somse.

C’est ainsi que, le ministre de la santé a souligné que l’assise en cour vise à amender le plan national VIH dans les établissements pénitentiaires en RCA pour permettre d’opérationnaliser le document de politique de la santé dans les établissements pénitentiaires avec une emphase sur le VIH et Sida, la TB et la Covid-19. « Nous faisons de la lutte contre ces pandémies une opportunité et un levier pour accélérer l’amélioration des conditions de soins des personnes incarcérées», a-t-il déclaré.

Le ministre d’Etat en charge de la justice Dr Arnauld Djoubaye Abazene dans son discours a précisé que « l’activité qui nous réunit ce jour apparaît comme une heureuse occasion qui permettra de lancer un regard approfondi sur les conditions des personnes en détention qui sont non seulement privées de leur liberté mais aussi peuvent être atteintes de la tuberculose et de VIH. Il s’agit pour nous de veiller à la santé de la population carcérale et surtout de ceux qui sont atteintes  de la tuberculose et du VIH SIDA ».

En effet, selon les estimations de l’OMS, l’incidence de la tuberculose en RCA sur toutes ses formes était de 544 pour 100.000 habitants. Ce taux au sein de la population Centrafricaine se répercute parmi la population carcérale. 

« Au 31 août 2021, seules 10 sur 33 prisons de la RCA sont fonctionnelles, pour une population carcérale d’environ 1.700 personnes. Il s’agit de montrer l’état de la promiscuité dans les établissements pénitentiaires », a ajouté le ministre d’Etat Abazene.

Ce projet vient à point nommé pour booster les mesures déjà existantes dans la politique de santé en milieu carcérale. L’objectif pour le gouvernement est d’atteindre au plus vite les normes internationales et rendre les conditions de détention plus humaines et digne. La mise en œuvre de ce projet permettra aussi de prendre de part important dans le processus de modernisation de la justice.

Le VIH/SIDA, le paludisme et la Tuberculose demeurent un problème majeur de santé publique en Centrafrique.  La lutte contre ces maladies dans la population générale et dans les milieux pénitentiaires reste encore un défi pour les autorités.

Jean Ngbandi