Alors que le Chef du gouvernement Henri-Marie Dondra a été interpelé par les députés avant d’organiser une descente sur l’axe Bangui-Bossembélé, des conducteurs de mototaxis ont saisi Oubangui Médias pour faire part de leurs tracasseries sur l’Axe Bangui-Mbaïki.

Ces conducteurs de mototaxis sur l’axe Bangui-Mbaïki se plaignent des contrôles effectués par le service de la Brigade motorisée de la gendarmerie à Nzila et par les éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) à Sékia. Ces deux barrières constituent pour eux les deux endroits dangereux car, les contrôles ne sont plus d’ordre sécuritaire mais se transforment à un système organisé de  rackettage. 

En effet, les conducteurs des mototaxis affirment qu’ils éprouvent des nombreuses difficultés sur cet axe. Alors que ces derniers gagnent leur pain quotidien sur ce corridor, les forces précitées qui ont érigé des barrières sur ledit axe ne facilitent pas la libre circulation.

Au premier regard, ce contrôle a pleinement son sens car, il permet d’identifier les personnes et les motos qui font ce tronçon. Leur présence permet aussi à ces conducteurs de chercher à être en règle en ce qui concerne les pièces légales fixées par arrêté depuis un an. Mais, ceux qui n’ont pas à l’heure actuelle leurs papiers au complets constituent une vache au lait pour les forces de l’ordre et de sécurité.

A en croire certains conducteurs rencontrés à la barrière de la brigade motorisée de Nzila, la façon à laquelle ces forces de l’ordre les traitent, n’est pas du tout acceptable.  « Au lieu de mettre l’accent sur le contrôle des papiers, ils préfèrent imposer une somme d’argent à payer. C’est dommage car rien ne justifie encore que les fonds collectés vont dans la caisse de l’Etat », a lancé un usager. 

« Sur le tronçon Bangui-Mbaïki, le conducteur d’une mototaxi qui n’a pas les pièces de sa moto a l’obligation de payer 2.000 F CFA par jour.  Les forces de l’ordre relèvent alors le numéro d’immatriculation de la moto et la libère. Mais, si le conducteur ne présente aucune pièce justificative et ne peux pas payer les 2.000 FCFA, alors, les forces de  l’ordre vont saisir la moto. Elles vont donner une quittance en guise d’amande dont le montant s’élève à 15.000 FCFA», a témoigné Prince, l’un des conducteurs sur cet axe.

Cette pratique est sur toutes les barrières érigées depuis  Nzila.  Loïc, un autre conducteur de mototaxi se dit mécontent du comportement de la brigade motorisée et des FACA : « Nous sommes fatigués de verser les 2.500 FCFA tous les jours sur ces barrières, en raison de 2.000 F CFA  aux gendarmes à Nzila et de 500 FCFA aux FACA à Sékia. Sachant qu’on a un versement de 5 000 F CFA pour les propriétaires des motos et nous devons acheter le carburant », regrette-t-il. 

Notre équipe s’est dirigée vers les responsables de la Brigade Motorisée de Bimbo, mais le responsable n’était pas disponible pendant deux jours de suite. Un agent de ce service a expliqué à sa manière sous l’anonymat comment les choses se font: «  Les conducteurs des mototaxis qui ne sont pas en règle c’est-à-dire qui n’ont pas des pièces justificatives notamment la carte grise, le permis de conduire, le casque et bien d’autres documents, ont  l’obligation de payer 15.000 FCFA en terme pénalité et cet argent est versé dans la caisse au trésor public. Et, les conducteurs qui sont en règle, circulent alors librement sans payer un frais».

Mais, il n’a pas été à mesure de justifier les 2.000 FCFA par jour que les mototaxis versent sur la barrière de Nzila. Là aussi à Nzila, les agents n’ont pas souhaité répondre aux reporters de Oubangui Médias qui sont allés à leur rencontre.

Un passager en colère crache sur les responsables hiérarchiques de la gendarmerie et de l’armée: « Cela n’est pas du tout normal de prélever chaque jours 2.000 FCFA par-ci et 500 FCFA par là. Ils devraient contraindre les mototaxis à être en règles selon les conditions définies dans les textes. Mais là, malgré les dénonciations, les chefs ne font rien, le ministère ne fait rien. Le Premier Ministre qui a commencé un travail doit règlementer les choses. C’est pas sur le dos de ces enfants que les autres doivent faire du bonheur »

Les usagers tout comme des clients demandent la levée pure et simple de la barrière de Nzila, car Bangui s’est agrandie au-delà de cette localité. Si cette mesure n’est pas infligée aux mototaxis qui circulent en ville, le faire sur ceux de cet axe devient une injustice.

Wilfried Bouba et Dorcas Bangui Yabanga