La prise en charge des urgences est l’une des grandes priorités de l’organisation du système sanitaire dans le monde et en particulier en République Centrafricaine. De quatre grands hôpitaux de Bangui, ils existent deux qui font la réanimation chirurgicale viscérale, orthopédique et traumatologique : Ce sont les structures hospitalières de l’hôpital de l’amitié et de l’hôpital communautaire.

La réanimation chirurgicale est un service hospitalier de pratique médicale qui permet de prendre en charge, par des techniques de suppléances artificielles, les défaillances vitales présentées par un patient (accidenté), généralement en transit et souvent aussi à l’état antérieur suite à une intervention.

En effet, l’hôpital Communautaire de Bangui dispose d’un service de réanimation chirurgicale, qui dessert pratiquement tout le pays. Il y est lieu de voir la fréquence du nombre de passages aux urgences qui ne cesse d’augmenter, que ce soit le jour ou la nuit. L’accueil des urgences à l’hôpital communautaire de Bangui se focalise sur la gravité de l’état du patient avant de le transférer au service de réanimation chirurgicale.

Une source hospitalière affirme que lorsqu’il y a un pic d’afflux de blessés, il faut d’abord trier les urgences vitales pour les distinguer des demandes de soins non programmées en urgences et non vitales afin de donner rapidement les soins nécessaires aux personnes dont l’état l’exige en les faisant bénéficier des soins techniques et rapides. « En  général, le service de réanimation chirurgicale a un accès direct avec le plateau technique de chirurgie et d’imagerie», a nous lâché cette source.

Un service pauvre en équipement

Le constat au sein de ce service est qu’il est dépourvu des moyens de son fonctionnement afin de donner des soins et sauver des vies. Sa capacité d’accueil est de 11 lits, occupés 7 jours sur 7. Il dispose seulement de trois salles, alors que l’hébergement est un déterminant dans le projet de conception organisationnelle et architecturale d’un hôpital.

Oubangui Médias a rencontré Valentin, un accompagnant qui se plaint de la lenteur médical. Il décrit ce que nous constatons avec lui : « C’est vraiment pénible de venir ici au service de chirurgie et traumatologie. Une longue file d’attente interminable qui est insupportable se dessine juste avant que le médecin ne puisse consulter le patient. En effet, le nombre des patients dépasse le personnel soignant. En plus, il n’y a pas assez de chariots, de fauteuils roulants. Les patients sont parfois à même le sol ».

Pourtant, ce service prend en charge des patients présentant un état de santé instable voire graves. Cet état de santé peut mettre en jeu le pronostic vital du patient. C’est ainsi que les patients pris en charge en réanimation chirurgicale requièrent la présence permanente d’une équipe médicale et soignante qualifiée, expérimentée avec une bonne maitrise d’utilisation de techniques spécifiques (assistance ventilatoire, monitoring, dialyse…).

Un manque criant des équipements et matériels médicaux notamment l’aspirateurs d’oxygène, les concentrateurs, et les satumètres. En plus, il faut ajouter le manque des tensiomètres mobiles, des thermomètres mobiles et électriques, des fauteuils roulants, des civières et des chariots…

Selon une source médicale contactée par Oubangui Médias, la réanimation chirurgicale est considérée comme un centre vers lequel toutes les demandes convergent en travaillant dans une franche collaboration avec toutes les compétences médicales. « Il y a là une distinction à faire entre les demandes de soins non programmées selon le cas de patient rencontré. Par ailleurs, il y a beaucoup de besoins en consommable comme les masques oxygène, les tuyaux d’aspiration, les sondes d’aspiration et de gavage, les seringues 100 ml etc.», a expliqué ce personnel de santé.

Il est à noter que les urgences vitales sont en liaison directe avec les blocs opératoires et le service de réanimation, qui s’articule avec les services de médecines. L’accueil du patient doit comporter deux zones bien distinctes : L’accueil des patients valides, l’accueil des patients allongés.

D’après ce responsable médical, « ce service médicotechnique très spécialisé a pour but de permettre au patient un retour rapide à l’autonomie afin de pouvoir le transférer dans un autre service en général chirurgical pour pouvoir regagner un service de convalescence voire son domicile. Ceci étant dit que tous les moyens actuellement doivent être disponibles».

Pour pallier à ces difficultés à l’accueil croissant des patients adultes et jeunes, les pouvoirs publics et les établissements de santé doivent prendre des mesures pour réguler les flux et s’adapter à la demande actuelle de la population.

En effet, l’architecture des services d’urgences change du fait des flux de patients. Elle doit y inclure des contraintes techniques d’installation des appareillages biomédicaux et radiologiques. Même cas pour l’espace de circulation, de climatisation. Pour soulager la souffrance de la population, il est souhaitable de procéder à l’extension du bâtiment en tenant compte des normes standards requis. Aussi, il faut doter le plateau technique d’une technologie de pointe.

Le  management  du personnel :

Il est écœurant de voir la manière dont les brancardiers, les aides-soignants, les infirmiers, s’adressent aux patients pendant le circuit. Alors que, l’ensemble des activités de soins au niveau de ce service requiert la coordination, le contrôle  et la qualité qui garantit l’harmonisation des soins donnés aux patients et sur le plan relationnel.

En l’absence d’une bonne coordination rigoureuse, on ne peut passer outre de son profil de poste définissant clairement ses rôles et responsabilités lors de son recrutement.  Il faudrait former les brancardiers, les aides-soignants, et les infirmiers sur l’utilisation des équipements et matériels médicaux et aussi former les biomes sur la maintenance de ces appareils biomédicaux.

Il est important que les autorités se donnent plus d’effort, répondre favorablement aux besoins de la population qui s’agrandit, car les situations aux niveaux des structures hospitalières sont évolutives. Il faudrait aussi prendre en compte les interpellations faites par les experts et techniciens du domaine médical.

Assimby Komodou