Une partie de l’opposition démocratique ayant pris part au dialogue républicain a tenu ce jeudi 31 mars une conférence de presse pour faire état des lieux de leur participation. Elle se dit satisfaite de porter toute les revendications de l’opposition démocratique à cette rencontre et critique la politique de la chaise vide.

Conférence de presse de l’Opposition démocratique ayant pris part au dialogue républicain à Bangui du 21 au 27 mars 2022 sous la présidence de Cyriaque Gonda

Mesdames et messieurs les journalistes

Vous avez été conviés ce matin pour la présentation du bilan de la participation de l’opposition démocratique au dialogue Républicain.

Avant de vous livrer ce bilan, nous avons jugé nécessaire de faire des précisions sur l’actualité politique qui a été mouvementée par une scission au sein de la COD 2020 et l’éclatement de l’Opposition élargie. Cela a fait couler beaucoup d’encre, jusqu’à pousser des leaders réunis au sein de la COD 2020 à traiter certains de nous de traites pour notre participation au Dialogue Républicain. Voici les précisions que nous tenons à faire :

Sur notre participation au Dialogue Républicain :

Il est important de rappeler ici, que c’est l’Opposition Démocratique qui avant les élections groupées de 2020 a réclamé avec insistance l’organisation d’un Dialogue. Et elle a réitéré cette requête après les élections. Ce dialogue a été accepté par le Président de la République, Chef de l’Etat.

L’Opposition Démocratique a été associée au CORD dès sa création. Elle a participé activement à tous les travaux depuis la phase préparatoire jusqu’à l’organisation des assises. Comme vous le savez, nous nous sommes retirés du CORD à un moment donné pour protester contre la procédure de levée d’immunité parlementaire des députés de l’Opposition Démocratique.

Après plusieurs semaines de tractations et l’abandon de cette procédure de levée d’immunité, l’Opposition Démocratique a finalement repris sa place au CORD et ce, jusqu’à la tenue du Dialogue. Lors des travaux au sein du CORD, nous avons proposés trois points que nous considérons comme curieux dans les débats du Dialogue. Malheureusement, ces points n’avaient pas été pris en compte dans les thématiques et dans l’agenda du Dialogue Républicain.

Par conséquent, le 18 mars 2022, nous avons dépêché une délégation auprès du CORD pour discuter de ces points de blocage à inscrire dans les thématiques et l’agenda du Dialogue. Cette délégation conduite par moi-même en tant que Coordonnateur de l’Opposition Démocratique était composée de :

Monsieur Nicolas Tiangaye pour la COD 2020, monsieur Loudegue pour le parti MLPC, et Monsieur Lenga pour le parti PATRI. N’ayant reçu aucune réponse formelle du CORD jusqu’à la veille des assises, nous nous sommes donc réunis le dimanche 20 mars 2022 et avons pris la décision de ne pas participer aux assises mais de nous rendre dans l’hémicycle le jour de l’ouverture du Dialogue, pour rendre public notre déclaration avec ces 3 points de blocage avant de nous retirer. Ces points sont les suivants :

-La crise électorale de 2020

-Les réformes des institutions impliquées dans les processus électoraux notamment l’ANE et la Cour Constitutionnelle

-Un cadre d’engagement commun et un accord politique.

L’Opposition démocratique élégie a donc unanimement décidé de se rendre en délégation à l’ouverture du Dialogue pour délivrer le message.

Le matin du 21 mars 2022, les seuls leaders présents au siège de l’opposition élégie étaient le président Martin Ziguele et moi-même. Pendant ce temps, le président Zingas membre du Présidium, se trouvait déjà dans la salle avec quatre autres leaders.

Ne voyant pas arriver le porte-parole monsieur Nicolas Tiangaye qui devrait lire la déclaration, nous avons cherché à les contacter : Anicet Dologuele a fermé tous ses téléphones. Mahamat Kamoun lui, a répondu qu’il est encore au lit, et ne voit plus la nécessité de se rendre à l’Assemblée nationale étant donné que la déclaration a déjà fuité sur Internet. Nicolas Tiangaye lui, dit qu’il y a des informations selon lesquelles Kossimatchi et les requins planifieraient de nous agresser sur place.

Mesdames et messieurs les journalistes

Voilà les faits. Ils ont tous fui alors que nous nous nous étions entendus de venir ensemble délivrer notre message au peuple centrafricain.

Nous pouvons comprendre, qu’ils aient eu peur d’être hués par une partie des participants. Nous pouvons comprendre que certains ont eu peur d’être agressés à cause de leur vielle accointance avec la SELEKA.

Nous pouvons comprendre, que certains revenus seulement à la veille de leur long séjour injustifié à l’étranger ont été convaincus par leur réseau que la stratégie du Néant visant à paralyser leur pays ou à l’asphyxier était la meilleure chose à faire, et qu’il fallait coute que coute boycotter les assises.

Mais nous ne pouvons jamais comprendre cette manière insolite, inédite, étrange, de disparaitre le matin même de la tenue des assises sans nous alerter.

Ayant noté la désertion de ces autres leaders, j’ai donc rejoint le président Zingas et les leaders de l’opposition déjà présents dans l’hémicycle où j’ai livré le message que l’Opposition démocratique avait déjà préparé.

C’est ainsi que le 22 mars 2022, l’opposition démocratique a été invitée par le présidium pour discuter sur les trois points de blocage mentionnés ci-haut. Ces trois points de blocage ont été entièrement pris en compte et inscrits dans les thématiques et l’agenda du Dialogue par le Présidium.

Sur la question de trahison

Qui donc est traitre si ce n’est celui qui laissé sa chaise vide lors d’un dialogue destiné à ramener une paix durable dans notre pays ? Qui donc est traite, si ce ne sont ceux qui ont posé des conditions pour participer au dialogue, et une fois ces conditions acceptées ont quand-même décidé de ne pas y participer ?

Les faits sont là et les faits sont têtus. Ce qui est certains, les traitres ne sont pas parmi nous ici. Les traitres sont ceux qui ont déserté le champ de bataille en abandonnant la cause commune, la cause du peuple. Ces déserteurs, vous les connaissez. Des fuyards qui exposent sciemment les camarades au danger dans l’unique intérêt de leur agenda caché qui ne saurait profiter au peuple centrafricain.

C’est la raison pour laquelle les partis politiques que nous représentons :

Le PNCP, KELEMBA-PDS, la CDR ont pris la décision de se retirer de la plateforme COD 2020 ainsi que, et de participer aux assises du dialogue. Nous avons été suivis par d’autres de l’opposition démocratique0

Sur le bilan de la participation au dialogue

Mesdames et messieurs les journalistes

Comme vous avez pu le constater, l’opposition démocratique constituée des leaders des partis politiques mentionnés ci-dessus a participé efficacement aux travaux du dialogue et a obtenu tous les points de revendications que l’opposition démocratique élargie devait porter au Dialogue Républicain. Il s’agit de :

– Le rejet de toute initiative visant à réviser la Constitution du 30 mars 2016 sous la houlette de la société civile et de l’opposition démocratique

– Recommandation sur les mesures de décrispation, notamment à l’endroit des prisonniers politiques, d’opinions et autres.

– L’évocation et l’exposé en plénière de la crise électorale de 2020.

– Recommandation sur les réformes des institutions impliquées sans les processus électoraux, à savoir l’ANE et la Cour Constitutionnelle.

– Recommandation concernant la signature d’un cadre d’engagement commun à proposer par l’opposition démocratique.

– L’acceptation d’une proposition par l’Opposition démocratique d’un accord politique destinée à créer un apaisement du climat politique et sécuritaire ainsi qu’un compromis sur la crise électorale de 2020.

– Mise en place d’un mécanisme robuste visant à la mise en œuvre des recommandations du dialogue républicain.

Sans oublier toutes les autres recommandations visant un retour de la paix, de la sécurité, la bonne gouvernance et l’Eta de Droit, le développement économique et social, et la coopération internationale.

Mesdames et messieurs les journalistes,

Voilà l’état des lieux de notre participation au dialogue républicain. Nous le clamons haut et fort. L’heure de la politique de la chaise vide, l’heure de la contestation pour la contestation, l’heure d’une opposition non constructive est révolue.

Cyriaque Gonda-PNCN

Aur2lien Simplice Zingas-Kelemba-PDS

Edouard Koyambounou-MLPC

Gabriel Kaigama-PATRIE

Romain Ouandakouzou-CDRC