La représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies et cheffe de la Minusca, Valentine Rugwabiza et le ministre de la fonction publique Marcel Djimasse ont animé la conférence de presse hebdomadaire de la Minusca. Ils ont fait un bilan sur le soutien de la Minusca dans la restauration et l’extension de l’autorité administrative et civile de l’État en Centrafrique.

Le soutien de la Minusca à l’extension de l’autorité de l’État est l’une des priorités de son mandat donné à la mission qui met l’accent sur la création d’un climat propice à l’extension des services sociaux de base fournis par l’État et des perspectives socio-économiques à long terme. En ce qui concerne à la restauration et à l’extension de l’autorité administrative et civile de l’État en RCA, elles interviennent dans les domaines suivants, renforcement des infrastructures et l’accès aux régions isolées, opérationnalisations des services de l’État sur l’ensemble du territoire, accès aux services sociaux de base, accès à la justice, soutien aux forces de sécurité intérieure.

Valentine Rugwabiza, représentante spéciale du secrétaire général des nations unies, cheffe de la Minusca « Il est clair qu’aujourd’hui le stade de reconstruction de la paix, de la sécurité ou se trouve le pays demande une extension de l’autorité de l’État surtout le territoire avec l’accent plus particulier dans les zones d’accès plus difficile. Il faut aussi rappeler que cette extension de l’autorité de l’État est un point de départ au fond. Le Centrafrique a été le théâtre de plusieurs crises qui ont eu comme résultat, la destruction d’un certain nombre d’infrastructures. Il faut le reconnaître que depuis son indépendance, beaucoup de services avaient été centralisés à Bangui. Donc ce n’est pas seulement le résultat de la grande crise de 2013 et 2014, en réalité il y a un défi important en terme de l’extension de la présence des institutions de l’autorité de l’État ».

Renforcement des infrastructures pour désenclaver le territoire

Au courant des deux dernières années, la Minusca a pu construire et réhabilitater plus de deux milles kilomètres de routes dont huit cent cinq kilomètres entre Bangassou, Obo et Bambouti, trois cent soixante dix-sept entre Bria-Bambari-Pombolo et cent vingt kilomètres entre Ouada Djale et Birao. Cent trente un ponts en bois ont été réconstruits dont cinquante trois sur l’axe Pombolo-Bangassou-Obo et vingt quatre sur l’axe Bangui-Bossembélé-Bouar pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes ainsi que des patrouilles des militaires. Six bacs ont été réparés dont quatre sur l’axe Pombolo-Bangassou-Obo. Trente sept pistes pour hélicoptères et avions, dont huit pour avions cargo à Bangassou, Mboki, Sam-ouandja, Bria, Birao, Bouar, Paoua et Bangui ont été réhabilitées et aménagées par la Minusca.

Valentine Rugwabiza Représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies, cheffe de la Minusca : » il y a une amélioration notoire de la mobilité à travers le pays, ce qui facilite non seulement le déploiement des forces de défense et de sécurité nationale ainsi que des fonctionnaires, mais aussi la circulation des marchandises et des personnes ».

Opérationnelisation des services de l’État sur l’étendue du territoire

La restauration et l’extension de l’autorité administrative et civile de l’État en Centrafrique commence par la présence des agents de surtout l’étendue du territoire national, c’est l’objectif recherché par le gouvernement et la Minusca.

Marcel Djimasse, ministre de la fonction publique s’exprime sur la restauration de l’autorité de l’État dans l’arrière pays : »L’aide que la Minusca apporte à la République centrafricaine est d’autant plus appréciable. La restauration d’autorité de l’État se fait par la présence effective de l’État sur le territoire, la présence à travers les fonctionnaires et agents de l’État, et c’est là où se manifeste le rôle que j’ai pour assurer comment l’État puisse être présent sur l’ensemble du territoire à travers ces agents. Les chiffres aujourd’hui sont malheureusement catastrophiques. Nous sommes dans un rapport de un à cinq pratiquement. Le dernier chiffre, du côté civile, nous avons vingt mille quatre cents fonctionnaires actifs et sur ces vingt mille quatre cents.  Nous avons à peine quatre mille cinquante cent qui sont déployés dans nos provinces et c’est le premier défi qu’il va falloir relever c’est à dire cette fracture qu’il y a entre Bangui et les provinces, il faut travailler à la réduire et c’est sur ça que nous sommes en train de travailler ».

Le ministre a indiqué que : »Nous avons lancé un programme de recrutement de six mille agents civils dans la fonction publique et nous espérons qu’avec ce problème de recrutement, on pourra redresser un peu ces chiffres pour aller vers six mille fonctionnaires en présence contre quatre mille. Le défi ce n’est pas simplement ces chiffres mais lorsque qu’on aborde le concept genre nous sommes très en retard parce que les femmes sont très peu représentées dans la fonction publique. C’est le travail que nous sommes en train de faire ». 

Selon le ministre Marcel Djimasse, tout cela est possible car il y a deux ans le ministre de la fonction publique a lancé un contrôle physique.  Ce qui a permis d’avoir des chiffres fiables. Cette opération a permis de détecter tous ces gens qui n’ont pas droit d’être dans le fichier de salaire mais qui était quand même. Cela était globalement autour de trois mille personnes et cela représente une économie mensuelle de plus d’un milliard soixante dix millions en terme de masse salariale. Cette action a dégagé un espace budgétaire qui a permis de négocier avec le ministère des Finances, le recrutement dans la fonction publique.

Dans ce volet de l’opérationnelisation des services de l’État sur l’ensemble du territoire, la Minusca a construit des bâtiments administratifs dans la région numéro six à Bangassou, à Ndélé.

L’extension des services de sécurité intérieure

De 2023 à 2024, la Minusca a réhabilité, construit et équipé dix huit gendarmeries, a mise en œuvre dix projets de soutien à la police et a aussi appuyé le déploiement de cent soixante douze agents de la force de sécurité intérieure dans des secteurs : »Les fonctions d’une sécurité sont des fonctions régaliennes qui nous permettront d’accomplir dont la seule autorité relève de l’autorité de l’État, il s’agit également de déploiement des forces armées des forces de sécurité intérieure, mais aussi de construction de différentes bases de construction de gendarmerie et de poste de police ». A expliqué la cheffe de la Minusca Valentine Rugwabiza

Notons que la Minusca dans son soutien dans la restauration facilite l’accès aux services sociaux de base notamment l’accès à l’éducation, en construisant et réhabilitant des écoles et centres de formation. Il y’a aussi l’accès à la justice et la promotion de la gouvernance inclusive et des échanges entre les autorités locales, les fonctionnaires, les élus et la société civile.

Milca Bissidi