Le dialogue républicain a été une occasion pour la presse centrafricaine de s’affirmer et de démontrer combien de fois elle est capable de couvrir les informations d’intérêt commun dans le pays.

En effet, le Comité d’Organisation du dialogue républicain (CODR) n’avait pas aligné la presse comme partie prenante à cette rencontre. Son rôle devrait se limiter à la couverture des assises de ce dialogue républicain. Après des vives réactions des  professionnels des médias, l’Union des Journalistes de Centrafrique (UJCA) a saisi le CODR pour faire part de cette indignation.

Le CODR a pris le soin de donner 5 places aux professionnels des médias.  Cet acte avait apaisé la presse qui s’est mieux préparer pour couvrir ce dialogue, malgré les faibles moyens mis à sa disposition, surtout la presse écrite indépendante et la presse en ligne.

En plus de 5 représentants des médias à ce dialogue, plusieurs autres avaient été accrédités pour assurer la couverture des travaux du dialogue républicain.

Un engagement patriotique

Chaque jour, une cinquantaine de journalistes prennent part aux travaux du dialogue républicain. Un acte patriotique pour les journalistes qui estiment que le pays a trop souffert et qu’à un moment donné, il faut tourner la page. Cela ne pourra passer que par des initiatives de dialogue comme celui qui vient de s’achever.

En réalité, l’engouement de la presse à ce dialogue est considéré comme un signal fort que les journalistes Centrafricains sont toujours des acteurs de la recherche de la paix et de la sécurité dans le pays.

Par le passé, ils se sont donnés pour la couverture de la période critique de la pandémie de la COVID-19. Avec les moyens de bord et avec l’appui de quelques partenaires comme la Minusca et l’Union européenne, la presse centrafricaine était en première ligne de la couverture des élections qui se sont déroulées dans le pays, lesquelles élections ont été perturbées par les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).

Le présidium reconnaissant envers la presse

La presse a été favorisée par le comité et le présidium à prendre part aux différents travaux du dialogue. Même les professionnels des médias ne disposant pas des accréditations n’ont pas été empêchés à suivre les assises du dialogue républicain.

La presse centrafricaine a fait un travail remarquable pour la retransmission en direct des travaux du dialogue républicain via tous les canaux: radio, télévision, réseaux sociaux… Depuis la cérémonie d’ouverture en passant par les travaux dans les commissions et les plénières, la presse a été là pour faire vivre aux habitants de la Centrafrique et d’ailleurs les temps forts de ce dialogue républicain que beaucoup qualifie de réussite pour l’avenir de la RCA, affectée depuis plusieurs années par des crises à répétition.

Fort de tout le travail abattu par la presse, et lors de la cérémonie de clôture en présence du président de la République centrafricaine Faustin Archange Touadera, le président du présidium du dialogue républicain, le Pr  Richard Filakota, dans son discours a rendu un hommage mérité à la presse pour le travail de couverture dudit dialogue.

Des recommandations des médias prises en compte

Parmi les recommandations dans le domaine social figurent celles qui sont proposées par les représentants des médias au dialogue républicain.

Le dialogue a recommandé le développement des radios communautaires sur toute l’étendue du territoire national. Aussi, il sera question de procéder aux relectures des textes notamment le statut particulier des professionnels des médias du secteur public et la convention collective au profit des professionnels des médias du secteur privé. Et, ces textes doivent être validés.

Enfin le dialogue républicain a recommandé la création d’un fonds de développement des médias. Ce fonds va permettre de résoudre plusieurs problèmes des journalistes dans le pays et amorcer un réel développement de ce secteur transversal du pays. La communication devra être désormais l’une des priorités du gouvernement afin de bien réussir la mise en œuvre des recommandations du dialogue républicain.

Fridolin Ngoulou