Depuis presque 40 jours, l’Université de Bangui est paralysée par la grève des enseignants du supérieur. Des négociations ont été entamées par le bureau du SYNAES auprès du gouvernement pour favoriser la reprise des cours. Malheureusement, cette reprise n’est pas effective suite à la position de la base qui a rejeté l’accord qui avait été signé entre le SYNAES et le gouvernement.

Depuis le week-end dernier, plusieurs communiqués émanant du ministère de l’enseignement supérieur, du bureau du Syndicat Autonome des enseignants du supérieur et même des certains enseignants ont été rendus public pour demander la reprise des cours  sur le campus universitaire ce lundi 10 janvier 2022.

Mais, cette position est qualifiée de trahison par certains enseignants du supérieur qui à l’issue d’une Assemblée Générale extraordinaire tenue ce lundi à l’Université de Bangui, qui vont jusqu’à demander la destitution du bureau actuel de SYNAES.  

« A l’issue de cette assemblée générale, une pétition est lancée pour demander la destitution du bureau actuel du SYNAES. Plus d’une cinquantaine de signature a été déjà récolté et d’autres enseignants continuent de signer. Aussi, un comité ad-hoc est mise en place chargé d’organiser une assemblée générale élective et poursuivre l’amélioration de pourparlers avec le gouvernement en ce qui concerne l’amélioration de grille salarial au niveau de l’Université de Bangui », a indiqué Jules Yanganda, enseignant à l’Université de Bangui et membre du SYNAES.

 « Nous le faisons ainsi parce que le bureau actuel piloté par Eddy Romuald Wodé Palem a trahi le SYNAES en signant un accord avec le gouvernement sans consulté la base. Et, malgré la remarque faite lors de l’assemblée générale extraordinaire du 06 janvier dernier, le bureau s’est entêté pour demander une trêve. Oui, aujourd’hui nous acceptons cette trêve d’un mois. Les cours vont reprendre demain mais nous voulons que ce bureau soit dissout pour que le SYNAES dispose des hommes valables les négociations avec le gouvernement », a martelé la même source.

Le SYNAES qualifie de non-événement la réaction des enseignants dissidents

Pour   Eddy Romuald Wodé Palem Secrétaire Général du SYNAES, la réaction de ses collègues enseignants est une agitation, un non-évènement et qu’il n’est pas au courant d’une quelconque destitution du bureau, du moment selon ledit accord,  le gouvernement s’engage à mettre en exécution son engagement d’ici le mois de juillet 2022.

« Vous conviendrez avec moi que dans la démarche syndicale, lorsque le syndicat est en négociation, tout mouvement est suspendu à travers une trêve syndicale pour permettre à l’autre partie d’avancer dans la négociation et c’est ce que le bureau a pu faire. J’entends parler de trahison mais qu’ils me disent par rapport à quoi je peux trahir le SYNAES ? Nous faisons de la politique sociale sur le campus universitaire pour revendiquer le droit pour l’intérêt de tous les enseignants du supérieur et non la politique politicienne. Pour destituer le bureau, cela doit se faire dans la légalité ».

Rappelons que cette grève a impacté négativement sur le calendrier universitaire. Pour les étudiants, il est important qu’une solution soit trouvée le plus vite possible afin de favoriser la reprise normale des activités sur le campus. Toutefois, il est faut noter que plusieurs indiscrétions parlent déjà de l’ingérence politique au sein du SYNAES. Un fait qui risquerait de fragiliser et discréditer ce syndicat. Brice Ledoux Saramalet