Le paysage politique centrafricain ne cesse de s’accroitre, le Cadre de Réflexion et d’Action Politique en Centrafrique (CRAPC), dirigé par Yannick Olivier Nambele est le dernier né.  Le journal Oubangui Médias est allé à la rencontre du président fondateur de ce mouvement politique pour connaitre les motivations de la création de ce mouvement politique.

Oubangui Médias : Olivier Yannick Nambele, bonjour. Quelques mois après avoir claqué la porte du Centrafrique Nouvel Elan (CANE), vous avez mis en place un mouvement politique qui a eu ses documents administratifs mi-novembre dernier et vous avez fixé comme objectif, la formation des jeunes en entreprenariat, est-ce suffisant comme motivation pour la création de ce cadre politique ? 

Olivier Yannick Nambele : Bonjour. Alors je vous remercie, nous avons décidé de dire simplement que désormais pour nous, il n’y a aucune raison de polémiquer sur une formation politique. J’ai été membre fondateur du CANE, nous avons participé à la grande marche de soutien au Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra dans sa volonté de réécrire la Constitution dans notre pays et donc nous qui sommes démocrates, nous avons estimé que c’était une grande marche populaire et nous avons participé à cela. Et comme vous le savez à la suite de cela, j’ai reçu à mon cabinet  un huissier qui m’a informé de ma radiation au sein du CANE comme si le parti est une entreprise, et je ne devais plus parler au nom de ce parti politique. Pour moi, la page est définitivement tournée. C’est pourquoi, nous avons décidé, certains membres du CANE et des militants qui ont décidé de me suivre, de créer un Cadre de Réflexion et d’Action Politique en Centrafrique en sigle CRAPC. Donc, nous avons refusé d’être muselés au sein du CANE par des usurpateurs qui sont venus au dernier moment pour des calculs de ventre et on n’a dit non.

Alors en ce qui concerne la formation des jeunes, vous comprendriez que la réflexion que nous avons menée, désormais les jeunes ne viennent pas en politique pour que leurs consciences soient achetées. Nous avons estimé que tous les jeunes qui viendront dans notre mouvement, nous allons tout faire pour qu’ils puissent entreprendre afin d’être libres dans la réflexion politique qu’ils auront à mener.                

Oubangui Médias : Mais que répondez-vous à ceux qui pensent que c’est le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera qui vous a fait un clin d’œil dans le but de fragiliser le CANE ? 

Olivier Yannick Nambele : Rire, le CANE est déjà fragilisé c’est-à-dire, il n’y a plus de bureau politique, il y a un comité ad hoc qui est hors cadre statutaire… Mais c’est du passé, je n’ai plus envie de parler de cela. Alors moi, je trouve qu’il faut respecter les institutions de la République, le Président de mon point de vu mérite respect, parce qu’il est détenteur du pouvoir du peuple. Il n’y a pas eu de clin d’œil. Je suis un homme libre. J’ai considéré que cet homme se bat pour transformer notre pays, il est de ma responsabilité et mon équipe de l’appuyer dans les efforts qu’il fait au prix de sa vie.

Oubangui Médias: Dans l’une de vos sorties médiatiques vous avez soutenu le projet de la réécriture de la nouvelle Constitution. Alors cette position ne justifie pas cette hypothèse de clin d’œil émanant du chef de l’Etat ou son parti politique ?  

Olivier Yannick Nambele: Ce qui lie le Chef de l’Etat et moi c’est que nous partageons l’amour de la patrie. Je répète encore il n’y a pas de clin d’œil, en politique c’est des options. Nous avons juste décidé de soutenir les actions politiques du chef de l’Etat. Puisque nous avons aussi vocation un jour de diriger ce pays et donc pour gouverner, il faudrait qu’il y ait la paix c’est à ce titre que nous soutenons le chef de l’Etat dans la politique de ramener la paix et la sécurité dans le pays.  

Oubangui Médias: Mais au cas où le chef de l’Etat décide de se présenter aux élections de 2025, allez-vous le soutenir ? Puisque s’il arrive à récrire une nouvelle loi mère, il pourra décider de se présenter pour la troisième fois à la présidentielle. 

Olivier Yannick Nambele : Nous ne sommes pas encore là donc je ne parlerai pas de ce qui n’est pas d’actualité.  

Oubangui Médias : ok, mais comment réagissez-vous à la recrudescence des violences à l’intérieur du pays surtout des attaques contre les positions des FACA et leurs alliés Russes dans certaines villes de nos provinces ? 

Olivier Yannick Nambele : ce qui se passe à l’intérieur du pays, il n’y a pas de projet politique derrière, c’est juste pour déstabiliser notre pays. L’analyse que je fais, la prise de conscience de chaque centrafricain nous avons qu’un seul pays donc nous ne devons pas accepter que notre pays soit déstabilisé. Les hommes passent mais la République demeurera.  

Oubangui Médias : Monsieur Yannick Olivier Nambele, désormais président de CRAPC,  merci d’avoir accepté d’échanger avec nous !

Olivier Yannick Nambele : c’est à moi plutôt de vous dire merci et j’en profite de votre micro pour exhorter les centrafricains à s’adhérer massivement à ce cadre qui portera des réflexions et nous envisageons aussi de créer des comités de concertations par quartier, par village pour que nous puissions réfléchir comment notre pays peut émerger dans vingt ou trente ans. Merci à Oubangui Médias.

Interview réalisée par Christian-Stève SINGA