Si le rapport de l’International Crisis Group (ICG) sur l’Armée tchadienne avait été très critiqué dans le passé par le défunt Président Idriss Deby, ce n’est pas le cas aujourd’hui avec la nouvelle équipe qui a décidé de reformer l’outil de défense militaire du pays.

Ce rapport avait dénoncé les maux qui gangrènent cette armée redoutée dans la lutte contre le terrorisme. Ainsi après la mort d’Idriss Deby, les autorités de Ndjamena ont reconnu que « le Tchad est confronté à des défis sécuritaires », a déclaré le Ministre de la Défense, le Général Daoud Yaya Brahim devant les parlementaires.

Pour cela, il y a donc urgence de reformer l’Armée et de doubler son effectif de 35.000 à 60.000 hommes d’ici fin 2022. « Nous avons déjà entamé le processus avec le recrutement et la formation des militaires et sous-officiers.

L’objectif est de construire des unités d’élite capables de s’adapter à la guerre asymétrique à laquelle nos pays du Sahel sont confrontés », a rassuré le Général Daoud Yaya Brahim. L’autre défi du Ministère de la Défense est la gestion de carrière des militaires et le traitement sur un même pied d’égalité les hommes ainsi que les différents bataillons.

Les troupes d’élite de la DGSSIE (Direction générale de service de sécurité des institutions de l’État) sont mieux traitées que les autres formations militaires.

Les menaces évoquées par Ndjamena et aura-t-il les moyens de sa politique ?

Le Tchad est victime des hordes terroristes (Sahel et Boko Haram), les rébellions armées au Nord et se dit menacer par la présence russe en Libye et en Centrafrique, a déclaré le chef de la diplomatie du Tchad, Chérif Mahamat Zene à la presse en marge du Sommet de l’ONU, le 23 septembre 2021.

 Il a ajouté que tout sera mis « en œuvre pour que le Tchad soit protégé sur toute l’étendue de son territoire ». Selon des analystes, « le recrutement annoncé par le ministre tchadien suppose des ressources budgétaires supplémentaires.

 Il faudra en effet former, équiper, nourrir et loger ces nouvelles recrues ». D’après des données du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), les dépenses militaires tchadiennes ont représenté, en 2020, 3,1% du PIB du pays, en hausse de +31%.

Junior Max Endjigbongo