« Solutions transformatrices pour un développement inclusif », c’est sur ce thème que la République Centrafricaine a célébré en différé la journée internationale des personnes vivant avec le handicap. Le gouvernement a annoncé qu’une nouvelle politique nationale sera adopté en janvier prochain pour soulager la souffrance de ces populations.

La journée internationale des personnes handicapées est commémorée chaque année le 1er décembre. Sa commémoration en différée fait suite aux festivités de la proclamation de la République Centrafricaine, le 1er décembre de chaque année. La cérémonie a eu lieu au palais des sports en présence des responsables des organisations humanitaires en RCA et de Virginie Baïkoua, ministre de l’Action humanitaire.

Dans son intervention, Célestin François Ounda-Moutengah président de l’Organisation Nationale des Associations des Personnes Handicapées (ONAPHA) souligne que les personnes à mobilité réduite font face à d’énormes difficultés. Ces difficultés se résument à l’accès aux soins de qualité et aussi aux déplacements pour le vote en période électorale :  « Je suis heureux ce jour de la présence des ONG et la ministre de l’Action Humanitaire et son équipe qui malgré leur agenda, ont souhaité nous honorer les personnes vivant avec handicap. Vous savez chaque jour que Dieu fait, nous avons un problème surtout en ce qui concerne la prise en charge de cette catégorie de personnes. Vous conviendrez avec moi que le domaine de la santé est trop réglementé, donc il est difficile pour nous personnes vivant avec handicap d’accéder aux services sanitaires à cause de notre vulnérabilité », a-t-il fait savoir.

En effet, la République Centrafricaine n’a pas encore pris des dispositions pratiques pour faciliter les personnes à mobilité réduite. L’accès aux lieux publics comme école, université ainsi que les centres administratifs ne tiennent pas compte de ces personnes, qui parfois n’ont pas la capacité de grimper un immeuble pour avoir accès à un service. Un véritable travail de sensibilisation doit se faire à ce niveau.

En réponse aux différentes préoccupations des personnes vivant avec handicap, la ministre de l’Action Humanitaire et de la Réconciliation Nationale Virginie Baïkoua a indiqué que la raison de l’organisation de cette journée est de s’enquérir de la situation des personnes vivant avec handicap afin d’évaluer le progrès et les différentes réalisations initiées par le gouvernement centrafricain dans le domaine de l’épanouissement de ces franges de personnes. Aussi cette journée vise à identifier les défis de l’heure afin d’envisager des pistes de solutions : « Un atelier sera organisé mi-janvier 2023 et va regrouper tous les acteurs humanitaires en RCA en vue d’adopter en commun accord une nouvelle politique pour l’accompagnement des personnes vivant avec handicap et la protection de leur droit ».

Selon un rapport de l’OMS, les personnes en situation d’handicap représentent plus de 15% de la population mondiale et sur le plan national, elles sont plus de 900.000. Ce chiffre ne cesse d’augmenter à cause des multiples crises militaro-politique que le pays a connu. Ces crises rendent très vulnérable cette catégorie de personnes.

Cette journée est Instituée et programmée par l’Assemblée générale des Nations-Unies en vue d’attirer l’attention des États pour la protection de ces personnes. En RCA, une loi portant protection et la promotion des personnes handicapées a été adoptée en 2000 et son décret d’application a été signé en 2002.  A cela s’ajoute les différentes Conventions relatives à leurs protections ratifiées par la RCA.

Christian Steve SINGA