Dans sa mission régalienne de porter une assistance humanitaire aux réfugiés de  guerres et autres situations  conflictuelles, le Haut  Commissariat  des Nations Unies pour les  Réfugiés UNHCR, qui appuie le gouvernement centrafricain  avec l’aide de quelques organisations internationales et nationales telle le Programme Alimentaire Mondial PAM, Intersos, Unicef et  Nourrir sont depuis quelques mois au chevet des réfugiés soudanais dans la ville de Birao préfecture de la Vakaga. Ils oeuvrent pour leurs accueils ainsi que de leurs insertions sociales à Birao.

 10634 réfugiés soudanais, fuyant la guerre se sont d’abord réfugiés à Amdafock, une ville frontalière du Soudan avec la RCA. N’ayant pas une garantie sécuritaire dans cette partie du pays, avec l’aide des autorités locales, le site « Korsi » qui veut dire « bienvenue » en langue locale Kara est créé depuis un mois pour abriter ces demandeurs d’asile.

Situé à un kilomètre de la ville, le site Korsi est vu comme une extension de la ville de Birao par les autorités locales.  »  Le site est un secteur qui regroupe 271  abris  déjà construits pour accueillir les réfugiés, 40 douches et latrines,  un poste de santé, un espace pour les enfants, un centre d’écoute pour les femmes ,un centre d’enregistrement  et un point d’eau pour desservir la communauté des réfugiés. Ce site abrite plus d’un millier de demandeurs d’asile à ce jour », présente Anicet Policarpe Ngaidono, un personnel du HCR à Birao.

Sur le site Korsi, 418  ménages sont déjà installés et reçoivent des assistances d’urgence en terme d’abris et de nourriture avant le processus de leurs insertions sociales. Fatoum Gasmala Atam est une femme de 25 ans, mère de 6 enfants. Elle accepte de partager l’histoire de sa fuite jusqu’au territoire centrafricain.

« Je vis à Niala une ville soudanaise. J’ai fuis de Niala à Amdafock avec mes 6enfants à pieds à cause de la guerre. Moi et mes enfants ne supportons pas les d’étonnements d’armes dans cette partie du pays. Certains de nos parents sont tués et on a perdu la trace d’autres. C’est pour préserver notre vie que nous sommes enfuis dans des conditions difficiles abandonnant tous nos biens pour venir jusqu’à Amdafock. C’est grâce au HCR que nous sommes déportés de Amdafock jusqu’au site Korsis à Birao >> explique-t-elle.

Décidément, une prise en charge nutritionnelle se fait surplace à Korsis. Cette prise en charge organisée par plusieurs acteurs se fait par le partage des nourritures chaudes et de quelques vivres et des kits d’installation permettant à chaque ménage de tenir le gap.

 » Dès leurs arrivés, ils sont installés dans un camp de passage avant d’être localisé sur le site en leur fournissant tous les moyens nécessaires c’est -à -à-dire une natte,une couverture, un kit d’hygiène pour la femme, un kit de cuisine pour la famille. Le PAM appuie par la distribution des vivres composés du riz, de l’huile et des haricots en plus du repas chaud servi par l’ONG Nourrir qui est un partenaire du HCR », a expliqué Policarpe.

Cette assistance semble être insignifiante pour ces demandeurs d’asile qui se plaignent d’abord de la quantité qui est insuffisante et de la répétition des mêmes mets qui dégoûtent.

 » nous vivons dans des conditions critiques quant à notre logement et aussi notre nutrition sur le site. Je viens à peine d’intégrer à moins d’une semaine mais nous ne mangeons pas bien ici. Nous sommes contraints à manger les mêmes choses chaque jour depuis notre arrivée » déplore une habitante du site.

Cet avis est également le partage de Idriss, un jeune commerçant fugitif de la ville de Khartoum. Il plaide pour une insertion socio-économique des jeunes réfugiés dans les tâches journalières du site.

 » je viens de Khartoum où je faisais du  commerce pour mes besoins. Mais avec la guerre, tous mes marchandises sont perdues. Pour sauver ma vie, je me suis réfugié à Amdafock avant que je ne sois identifié pour être transféré ici à Birao. J’ai passé plus d’un mois et la vie ici c’est la routine. Rien à faire !! Tous les jours on mange les mêmes choses et on joue au scrabble pour nous détendre. Cette attitude nous lasse. Nous demandons alors au HCR de nous intégrer dans des petites tâches journalières pour nous occuper aussi » , suggère le jeune homme.

Face à ces manquements que relèvent les réfugiés, Marco Gonçalves Dias chef de bureau du HCR à Birao répond:  » Face à ces manquements que relèvent les réfugiés, Marco Gonçalves Dias chef de bureau du HCR à Birao répond:  « c’est un sous financement à la réponse au Soudan au niveau régional et au niveau des pays voisins du soudan. Particulièrement en Centrafrique, il y’a un sous financement qui impacte la réponse sur différents fronts auxquels nous devons faire face. Il y a actuellement une crise de réfugiés tchadiens dans le nord-ouest  et celle des réfugiés soudanais à laquelle nous devons faire face qui continuent d’arriver dans le nord. Cela s’explique aussi par le fait que c’est une réponse en phase d’urgence. Nous espérons pouvoir   augmenter l’assistance avec l’aide de nos partenaires et la coordination que nous portons avec le gouvernement de la République Centrafricaine » , nous-a-t-il clarifié.

Dans le volet insertion, plusieurs activités sont prévues au profit de ces réfugiés. Pour pallier aux problèmes d’éducation, des projets de renforcement de l’éducation au niveau local, bénéficiant aux enfants réfugiés et des communautés hôtes sont prévues, pour une meilleure cohésion, ainsi que des activités pour assurer des moyens de subsistance durables aux réfugiés.

Belvia Espérance Refeïbona