Le Premier ministre Henri-Marie Dondra accompagné d’une forte délégation a effectué une visite de contrôle des barrières sur l’axe Bangui-Bossembélé le mardi 4 janvier 2022. Ceci dans l’objectif de se rendre compte des tracasseries ou pas que les usagers rencontrent sur ce tronçon économique du pays. Pour le chef du gouvernement, les barrières ne doivent pas constituer des endroits de racketage des usagers mais plutôt de contrôle afin d’éviter des fraudes douanières et l’infiltration des suspects dans le pays. Il a répondu aux questions des journalistes à la fin de cette première mission.

Mr Henri-Marie Dondra Bonjour

Henri-Marie Dondra: Bonjour

Vous avez sensibilisé les forces de l’ordre et de sécurité, et vous avez effectué des contrôles sur les barrières sur l’axe Bangui-Bossembélé. Que recherchez-vous sur cet axe ?

Henri-Marie Dondra: Je vous remercie pour l’opportunité que vous m’offrez. Comme vous savez, vous êtes témoins de l’actualité Centrafricaine. Il n y a pas longtemps, j’ai été interpelé par l’Assemblée Nationale sur les questions relatives aux problèmes rencontrés par nos usagers notamment sur les barrières illégales ou encore les problèmes de rackets ou de rançonnements de nos importateurs et nos commerçants. J’avais promis à l’Assemblée que je prendrai des mesures fortes à travers le gouvernement pour essayer de résoudre ce problème. Suite à cela, j’ai décidé en tout cas, de faire la route Bangui-Bossembélé. C’est un premier échantillon que nous avons retenu pour que je puisse constater de visu si le rançonnement se fait. Si c’est vrai, quels sont ceux qui œuvrent sur cette voie ? Pour mieux connaitre la situation, c’est ce que je suis venu faire aujourd’hui juste au niveau de Bossembélé.

Oui vous avez dit que nous sommes témoins de l’actualité, mais aucune barrière n’a été démantelée au cours de cette mission. Quel est effectivement l’objectif recherché de cette mission?

Henri-Marie Dondra: C’est d’abord une première évaluation. Nous ne voulons en aucune manière aller et démanteler des barrières comme ça. Il nous faut déjà apprécier les barrières qui sont d’abord légales, identifiés, celles qui sont illégales, répartir et maintenant prendre les décisions. Comme vous le savez, au lendemain de mon passage devant l’Assemblée Nationale, j’ai mis un comité en place composé des membres du gouvernement qui travaillent sur la question. Mais, j’ai voulu constater de visu et c’est ce que j’ai fait aujourd’hui. Alors, faille-t-il démanteler parce que nous sommes passés juste qu’une seule fois ? Je ne pense pas. Il faudrait que je puisse aussi retenir d’autres échantillons. Vous savez, l’axe Bangui-Damara en allant, et Bangui-Lobaye en allant, faudrait que je sois là pour constater le fait qu’il y a bien des barrières illégales qui sont installées et elles sont tenues par quelles autorités. Il fallait justement que nous arrivons à bien évaluer et prendre la décision en conséquence.

Vous avez écouté les forces de l’ordre qui sont sur les barrières, les autorités locales, mais vous n’avez pas aussi écouté  la population, surtout les usagers. Est-ce parce que l’Assemblée Nationale vous a déjà interpelé que vous avez fait fi de ces catégories ?

Henri-Marie Dondra : Ecouter la population, je ne suis pas venu faire un meeting. Les écouter, je ne l’ai pas fait, mais j’ai écouté les forces de l’ordre, les autorités administratives, celle qui représentent l’état. Ils m’ont aussi parlé, j’ai écouté les forces de l’ordre qui travaillent dans des conditions difficiles, et je pense que le message les a réconfortés. Il fallait leurs réconfortés. Je me suis présenté à eux trois jours après la fête du nouvel an. C’est pour aussi transmettre les vœux du Président de la République, les meilleurs vœux du gouvernement. Aussi, nous voulons dire à ces forces de défense et de sécurité qu’elles ont le soutien des autorités mais qu’elles ne doivent pas se livrer au racketage des usagers et de la population. Leurs missions n’étaient pas de racketter la population, mais c’est plutôt de protéger ces populations. Les barrières ne doivent pas constituer des endroits de racketage des usages mais plutôt de contrôle afin d’éviter des fraudes douanières et l’infiltration des suspects dans le pays et dans la capitale.

Voulez-vous dire que vous êtes l’homme de la parole en effectuant cette descente?

Henri-Marie Dondra : Quand je dis quelque chose, dans tous les cas,  je fais tout pour la réaliser. Si je ne réalise pas mes promesses, ce que forcément, il y a eu un phénomène exogène qui a du perturber.

Mais pourquoi le choix de l’axe Bangui-Bossembélé ? Et pourquoi pas Bangui-Mbaïki, ou ces barrières illégales pilules et écument encore la population et les usagers ?

Henri-Marie Dondra: J’aurai pu choisir Bangui-Damara, ou même la Lobaye, mais j’ai simplement choisi Bangui-Bossembele. Et encore retenez que le corridor principal passe par là et à partir de Bossembélé, vous débouchez sur deux axes : Celui qui mène au Tchad et l’autre qui mène au Cameroun.

Puisque vous-êtes l’homme de l’économie, donc c’est un axe économique?

Henri-Marie Dondra: vous avez tout dit.

Monsieur le Premier  ministre, dans quel état d’esprit avez-vous rencontrez les forces de l’ordre et de sécurité qui se trouvent sur les barrières ? Il y a des éléments qui sont là depuis un an comme a confirmé un capitaine sur la barrière. Un an c’est énorme quand-même ? 

Henri-Marie Dondra: Ce sont des faits que nous constatons et que nous allons très rapidement corriger. Je pense qu’au niveau de l’Etat-major des Armées, les réflexions sont déjà assez avancées pour les relèves des forces qui ont passé beaucoup de temps dans une localité.   Je rappelle que ce n’est pas le seul site. Aussi,  si parfois les forces passent beaucoup de temps sur place,  ce qu’il y a la sécurité et l’environnement qui fait qu’ils sont obligés de rester là. Je sais que les dispositions sont déjà prises. A cet effet, j’ai félicité et encouragé ceux qui ont supporté passer plus de temps au même endroit car, je vous assure que cela n’est pas du tout facile.

Les députés ont dénoncé les questions des Primes Global d’Alimentation (PGA) des forces de défense et de sécurité. Avez-vous reçu cette plainte sur les barrières ? 

Henri-Marie Dondra: C’est un problème qui est géré au niveau de l’Etat-major des Armées. Les instructions pour un meilleur service ont été données au ministre de la défense et qui je pense, arrive à résoudre le problème progressivement. Donc, c’est une question qui relève totalement du domaine technique et cela se fait par les services compétents. Nous allons juste faire le suivi.

Vous avez parlé aux autorités locales de Bossembélé, que pouvons-nous retenir?

Henri-Marie Dondra: Lors de l’entretien que j’ai eu avec les autorités locales de Bossembele, justement ce sont les mêmes préoccupations qui reviennent partout. Vous savez, le pays a connu des moments difficiles. Les centres administratifs ont été vandalisés et aujourd’hui, il n’existe pratiquement pas de bureau pour recevoir les services de l’Etat. J’ai reçu ces plaintes-là, également les vœux de ces autorités de rencontrer le Président de la République,  Chef de l’Etat afin de lui présenter les différents problèmes liés à l’électricité et aux moyens de travail. Nous y travaillons et nous avons pris bonne note de toutes priorités auxquelles les autorités locales ont fait allusions tout à l’heure.

Pourquoi pas Boali ? Vous avez traversé Boali, mais vous n’avez pas rencontré les autorités de cette ville. Est-ce une stratégie ?

Henri-Marie Dondra: Vous savez, Boali est une ville très populaire. Nous y sommes venus il n y a pas longtemps. Nous avons fait la Journée Mondiale de l’Alimentation en octobre 2021 et nous venons tout le temps à Boali. C’est un centre attractif, touristiques, qui fait que les préoccupations de Boali sont souvent rapidement remontées et traitées.  Dans le cadre de la présente mission, l’objectif visé c’était Bossembele. Mais, il y aura d’autres occasions.

Monsieur le Premier ministre, nous vous remercions.

Henri-Marie Dondra: Je vous remercie et j’en profite pour souhaiter mes meilleurs vœux à l’endroit de tous les journalistes de la République centrafricaine. Bonne année 2022. Que 2022 soit une année de prospérité, de santé à tout le monde et que nous puissions travailler la main dans la main pour le développement de notre pays.

Propos recueillis par Fridolin Ngoulou