Après l’annulation de l’aide budgétaire de la France pour 2020 et 2021, des échos se font retentir quant à la position de l’Union Européenne, de la Banque Mon-diale et du Fonds Monétaire Internatio-nal (FMI). Vont-ils emboiter les pas à la France ?
Des informations Oubangui Médias, l’aide budgétaire des partenaires financiers inter-nationaux représentent au moins 46% du budget national. La France qui est l’un des pays contributeurs à la caisse de l’Etat Centrafricain a annulé ses aides pour 2020 et 2021, un déficit de 7 milliards est alors en-registré par l’Etat Centrafricain.


Ce pays pose des préalables avant la reprise de sa coopération financière. Des sources de l’ambassade de France, ce pays n’a pas suspendu l’aide injectée à travers les projets mais la mise en oeuvre de ces projets connait un ralentissement. Cependant, tous les programmes institutionnels sont alors suspendus sauf encore l’aide d’urgence qui se poursuit.


En ce qui concerne les conditions d’une reprise normale, la première est l’arrêt de la campagne de désinformation contre la France, son ambassade, ses diplomates et tous les ressortissants français. La deuxième condition consistera à la sensation du harcèlement des entreprises françaises et des ressortissants français dans le pays, y compris l’affaire Juan Rémy Quignolot arrêté le 10 mai pour détention illégale des armes et de minutions que son pays souhaite qu’elle soit tirée au clair devant les juridictions compétentes.


La troisième condition, pas le moindre, est le départ de la société privée (Wagner). Pour un diplomate français, son pays « ne peux pas continuer à financer la Centrafrique pour qu’elle entretienne des mercenaires ». Cette exigence qui serait déjà présentée aux autorités centrafricaines ne vise pas, selon ce diplomate, les instructeurs russes qui sont des forces conventionnelles mais « la société privée Wa-gner ».


Quid de l’aide budgétaire de l’UE, de la Banque Mondiale et du FMI ?


Si cela se murmure déjà dans le cercle de la diplomatie française, dans ces institutions, rien ne dit encore qu’elles vont suspendre leurs aides budgétaires. Dans les couloirs de la Banque Mondiale, on fait entendre que cette décision n’est pas à l’ordre du jour. Sinon, le Vice-président de la Banque mondiale est attendu à Bangui ce mois de septembre et la question de l’aide budgétaire pourra être traitée directement avec les autorités du pays. Han Frater, représentant résident de la Banque Mondiale, dans plusieurs de ses interviews aux médias centrafricains avait souligné que son institution bancaire n’a pas suspendu l’aide budgétaire à la Centrafrique.


Du côté de l’Union Européenne, les informations Oubangui Médias indiquent que cette institution, n’a pas aussi suspendu son appui budgétaire. « L’appui budgétaire de l’UE qui est de 35,5 millions d’euros ( 23 milliards de FCFA) est composé d’une tranche fixe de 24.2 millions d’euros qui sera versé sans condition », a lâché une source sous couvert de l’anonymat.
Par ailleurs, les 11.3 millions d’euros (7 milliards de FCFA) de tranche variable sont des appuis budgétaires sectoriels, bénéfiques au secteur de la justice et de la sécurité. Cet appui dépend d’un certain nombre de réformes dans ces secteurs. A ce jour, selon nos informations, seulement 60% de ces réformes ont été engagées. L’Etat centrafricain a jusqu’au 30 sep-tembre pour se rattraper afin de bénéficier de l’entièreté de l’enveloppe budgétaire de l’UE.


Dans le cas échéant, il sera procédé en octobre au décaissement de la tranche fixe plus l’équivalent du pourcentage atteint relatif aux indicateurs justice et sécurité. « L’UE n’a jamais suspendu son appui budgétaire. L’appui de l’UE dont une partie est conditionnée, respecte des valeurs mutuellement partagées et qui fondent la coopération UE-RCA », a ajouté la même source.
Pour la FMI, aucune information n’est filtrée de son milieu.
Alternative économique


La Centrafrique qui connaît encore un problème économique et financier devra continuer à assainir les finances publiques afin de faire face aux menaces de récession budgétaire de certains partenaires.
Le gouvernement devrait aussi tout faire pour augmenter les recettes fiscales et faire contribuer tous les secteurs dans la relance de son économie.


Les Centrafricains estiment aujourd’hui que tous les secteurs économiques doivent profiter à l’Etat, à l’exemple du secteur minier afin de booster effectivement son économie.
Les crimes économiques ne doivent pas rester impunis afin de décourager ceux qui pillent les richesses du pays.


Fridolin Ngoulou