Alors que dix candidats se sont déjà déclarés pour la présidentielle à venir, il est clairement établi que de nombreuses inquiétudes continuent d’alimenter la mise en œuvre du processus électoral selon la date constitutionnelle. Au 27 Décembre malgré tout ?

Il y a de la véritable trouille qui habite en ce moment les partants pour cette présidentielle 2020/2021. Au-delà de l’acte de candidature fait par une bonne dizaine de candidats, ce sont aussi les doubles inquiétudes par rapport à la crédibilité du processus électoral et le minimum de sécurité qui doit caractériser la mise en œuvre des prochaines élections.

Répondant aux questions de RFI dans la rubrique « Journal Afrique » du Jeudi 05 Novembre 2020, Martin Ziguélé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) n’a pas caché ses grosses inquiétudes.

Pour ce conçurent à la présidentielle de 2020, les conditions d’inclusivité, de transparence et de crédibilité ne caractérisent pas jusque-là la mise en œuvre des prochaines élections en Centrafrique.

Or, un peu plus avant, dans la rubrique « Invité de la Rédaction » de Radio Ndèkè Luka, le député André Nalké Dorogo, Directeur National de campagne de l’URCA de Anicet Georges Dologuele n’a pas lui aussi caché son pessimisme par rapport aux possibilités de réussite des futures élections.

Pour ce parlementaire, les conditions sécuritaires ne sont pas encore réunies afin de favoriser des scrutins libres, crédibles et transparents. A cela, André Nalké Dorogo pointe du doigt les mutations du groupe UPC d’Ali Darassa dans le Mbomou et le Haut-Mbomou qui selon les termes du député ne « favoriseront pas des élections libres ».

Face à ce pessimisme des uns et des autres, le gouvernement centrafricain et la MINUSCA croient de façon surprenante au « tout va bien » de ce processus qui suscite encore de folles inquiétudes.

Dans les régions encore sous la coupe des groupes armés, les dispositions sont-elles déjà prises pour garantir la libre-circulation des électeurs et des candidats à la course présidentielle ? Qu’en est-il du plan de sécurisation des élections soutenu par la MINUSCA et le gouvernement centrafricain ? A quoi doit-on s’attendre pour ces échéances du 27 Décembre ?

Autant de questionnement face à la relativité de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays à quelques deux mois des prochaines élections.

Ben Wilson