Vaux mieux la fin d’une chose que son commencement, dit un dicton populaire. Des centaines des femmes venues des différentes localités de la RCA pour partager leurs expériences dans les différents domaines d’activités durant cinq jours. Ce salon national sur l’entrepreneuriat féminin (SANEF), initié par la Fédération des Associations des Femmes Entrepreneurs de Centrafrique (FAFECA) vise à consolider les efforts des femmes centrafricaines et celles de la diaspora afin de contribuer à l’essor économique de la RCA.

Le SANEF a connu la participation de 350 participantes de la ville de Bangui, 250 des vingt préfectures, 20 participantes de la Diaspora, 25 panélistes dont 7 experts internationaux. Le SANEF a capitalisé 11 exposés. Trois clusters ont été mis en place à savoir: Service d’appui, conseil et expertises diverses ; développement de l’artisanat et l’industrie ; sécurité alimentaire et nutritionnelle. Six visites guidées ont été effectuées dans les entreprises et sites de production tenus par des femmes. La foire d’exposition a mis à la disposition de 100 stands repartis entre les participantes de Bangui, de provinces et de la Diaspora.

Alors, quel bilan peut-on faire de cette première édition du SANEF ?

A en croire la présidente de la FAFECA, Portia Deya-Abazène, le bilan est positif et l’objectif est atteint. Les femmes entrepreneures de Centrafrique et celles de la diaspora sont bien outillées sur leurs places dans la société. Elle se réjouie des témoignages de certaines participantes qui sont remplies de joie après avoir pris part à ce rendez-vous. Mais, les défis restent énormes : « Nous avons voulu organiser cette première édition afin d’emmagasiner les erreurs et les défis pour bien se préparer au salon international qui aura lieu au mois d’octobre ici à Bangui».   

Pour répondre aux préoccupations de certaines femmes entrepreneures des zones rurales qui se plaignent de la mévente de leurs produits agricoles, la présidente de la FAFECA a souligné que le comité d’organisation est à pied-œuvre pour trouver des solutions à cette préoccupation. Selon elle, certaines participantes de Bangui se mobilisent pour acheter tous ces produits pour les revendre après.

Il est important de souligner que le ministère de la santé publique et de la population a mis au service de la FAFECA une équipe mobile sanitaire dotée d’une Ambulance au service des participantes afin de pallier aux problèmes sanitaires.

Durant ces cinq jours, ce service a enregistré au moins dix cas de paludisme par jour et certaines pathologies comme la diarrhée. C’est ce qu’a indiqué Dr Stéphanie Garoua-Adjou, cheffe de service de la coordination des soins d’urgence et d’évacuation sanitaire au ministère de la Santé.

Pour Abdou Soumayatou, l’une des participantes se dit satisfaite et félicite le comité d’organisation et promet de faire la restitution des acquis de cette formation dans sa communauté afin de transformer ses sœurs musulmanes.

La visite du ministre de l’Action humanitaire Lina Josiane Bemaka-Soui au palais des sports a aussi marqué le dernier jour de ce Salon. Une occasion pour la ministre de faire des achats de certains articles et produits agricoles. Dans une interview accordée à la presse nationale, le membre du gouvernement a salué cette initiative et demande au public centrafricain de venir découvrir des produire qui s’y trouvent : « Je suis de près ce qui se passe au niveau de l’OMNISPORT et je me suis dit qu’en tant que femme je dois venir pour encourager nos mamans qui sont venues de l’arrière-pays aussi de Bangui. Donc, je suis venue les encourager en faisant quelques achats. Au niveau du gouvernent, nous sommes en train de pousser et encourager ces femmes afin qu’elles sachent que le gouvernement ne les a pas abandonnés. Sachez que les femmes entrepreneures travaillent beaucoup plus dans l’informel, donc nous sommes en train de veuillez à ce que nos mamans puissent être dans le formel », souligne la ministre de l’Action humanitaire.

La digitalisation au cœur des communications

Bien avant la cérémonie de la clôture, les participantes ont suivi la toute dernière communication sur l’importance de la digitalisation entrepreneuriale. Cette communication qui a duré près d’une heure a permis aux vaillantes dames de comprendre les avantages de ce canal de communication surtout en ce XXIe siècle où l’internet est indispensable.

Dans son exposé, l’intervenant qui est Jonathan Ngouyagré, coach en orientation académique et promoteur de la nouvelle technologie de l’informatique et de la communication a insisté sur les opportunités d’affaires en ligne qui selon lui est rentable dans d’autres pays mais aussi en RCA. 

L’entreprenariat digital, c’est une manière d’implanter ses business en ligne en utilisant des plateformes technologiques. Ce système est beaucoup plus développé en Afrique de l’Ouest. 

Quels sont les avantages de la digitalisation ?

Quelques avantages ont été énumérés par le communicateur. Selon lui, il y a d’abord la première opportunité c’est passer plus de temps pour sa vie professionnelle c’est-à-dire disposer de temps de sa vie de couple qui est souvent difficile à cause des temps de travail, or avec la digitalisation c’est plus facile. Ensuite, la digitalisation offre des horaires plus flexible, une manière d’être souple une heure ou deux heures du temps de travail. Grâce aussi à cette méthode, l’on peut travailler n’importe où, accéder à une large personne et faire évoluer aussi son business en profitant de la connexion internet. Mais quels sont les défis auxquels peuvent faire face ces femmes entrepreneurs ?

Pour répondre à cette pertinente question, Jonathan Ngouyagré a souligné que grâce à l’implantation de la fibre optique, le pays sera doté d’une fluidité de connexion et celle-ci sera un atout pour ces femmes entrepreneurs.

Cérémonie de clôture

Dans ses mots de fin, la ministre du Travail Annie-Michelle Mouanga a martelé que la transformation positive de nos sociétés dépend aujourd’hui de la Femme dans son ensemble. C’est pourquoi, le gouvernement a mis en chantier la question de la promotion de la femme dans toute la sphère de notre société.     

Il est à noter que plusieurs recommandations ont été formulées par les participantes, d’abord à l’endroit du gouvernement, des partenaires et des organisations de la société civile.

Ces femmes ont d’abord demandé aux autorités du pays de mettre en place des modules de formations sur l’entreprenariat dans les lycées et les Universités de la place en vue de recadrer la vision des organisations des festivités à l’endroit des femmes, notamment le 8 mars et toutes les cérémonies dédiées aux femmes pour orienter des réflexions dans le sens de l’entrepreneurial. Ces dernières souhaitent aussi le développement d’une politique d’incitation aux initiatives des femmes.

Créer aussi un fonds pour les initiatives des femmes tout en rendant officiel les informations sur les marchés publics aussi créer des routes permettant d’évacuer leurs produits agricoles des zones de production vers les marchés de Bangui, et ouvrir l’accès aux femmes militaires dans les activités entrepreneuriales.

Aux partenaires internationaux, les participantes exhortent les partenaires financiers et techniques de la RCA d’appuyer les clusters afin d’être beaucoup plus efficace aussi soutenir la FAFECA dans ses actions, faciliter les échanges interne et externe de la RCA.

Ces recommandations vont aussi à l’endroit des organisations de la société civile. Elles exhortent ces organisations de faire des marketings autour des activités portées par des femmes centrafricaines, renforcer la capacité des centrafricaines à travers ces activités et aider aussi les structures par les femmes centrafricaines dans les sens de la formalisation.

Bangui-Yabanga Dorcas

et Christian-Stève SINGA