Le Premier ministre Henri-Marie Dondra a officiellement pris fonction mardi 15 juin 2021 après que son prédécesseur Firmin Ngrebada lui ait passé la main. Pour le nouveau Premier Ministre, le futur gouvernement devra être celui d’action mais avec un caractère de large ouverture.

« Nous pensons à un gouvernement d’Action et de large ouverture », a déclaré à la presse Henri-Marie Dondra qui hérite la Primature dans un contexte de crise financière, sécuritaire et humanitaire après les offensives des rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), dirigée par l’ancien président François Bozizé.

Un gouvernement d’action pour permettre effectivement de renouer le dialogue avec les partenaires de la Centrafrique et les institutions de breton Wood.

Un futur gouvernement de large ouverture consistera à ouvrir aux forces politiques, surtout l’opposition mais les leaders des groupes armés qui sont restés dans le processus de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR), et qui aujourd’hui contribuent au désarmement de leur troupe.

« Le président de la République attend faire de ce gouvernement un gouvernement inclusif qui permettra à tous nos compatriotes d’y participer. Nous sommes en discussions avec toutes les couches pour trouver un gouvernement qu’il faut », a déclaré le Premier ministre Henri-Marie Dondra.

Pour le premier ministre, il y a la nécessité d’apaiser l’environnement politique. « Le président a pris des très grandes décisions dans le secteur de la justice, de relation gouvernementale avec un certain nombre d’Etats et dans le cadre des échanges bilatérales pour que certains partenaires reviennent et le président a prévu dialoguer avec toute la classe politique dans un processus qu’il a déjà commencé

Dondra parle des défis de son gouvernement

« Nous avons déjà un acquis sécuritaire. Nous allons mettre en place des mécanismes pour consolider ces acquis », a soutenu le nouveau Premier ministre Henri-Marie Dondra. 

La relance des échanges avec les groupes armés dans le cadre de l’APPR, est aussi essentielle selon le chef du gouvernement.

Pour Henri-Marie Dondra, il sera question surtout de relancer l’économie en diversifiant les sources de revenus.

Dans le cadre des accords avec les partenaires latéraux et multilatéraux, il y’a un travail d’échange qu’il faut relancer.  « Il y’a des renforces que nous devons menées mais celles que nous devons poursuivre avec nos partenaires techniques, je pense à l’Union Européenne, à la Banque Mondiale, au Fonds Monétaire International et bien évidement notre partenaire stratégique qui est la France et les autres partenaires, tout ça pour permettre de relancer notre économie », a envisagé le Premier ministre.

Les défis restent immenses pour le Premier ministre, désigné aussi à cause de son profil de conciliateur dans ce contexte difficile que traverse la Centrafrique. Cinq ans passés comme ministre des Finances et du Budget, en entretenant une relation cordiale avec les institutions financières internationales, Henri-Marie Dondra est attendu à l’œuvre désormais comme chef du gouvernement pour impulser l’économie du pays et renouer avec ces institutions qui, depuis la réélection du président Touadera semblent être réticentes  quant à leur engagement dans l’économie du pays.

La France a suspendu son aide budgétaire direct d’environs sept milliards de FCFA, plusieurs projets financés par les partenaires internationaux tournent au ralenti, certains sont suspendus, la reprise du dialogue avec toute la communauté internationale est une nécessité absolu si l’on veut sauver la Centrafrique de ce marasme économique.

Le pays, en plus de ce blocage économique fait face à des crises internes. Le blocus des rebelles de la CPC a impacté négativement sur l’économie. La panne de l’Energie Centrafricaine, suivie de la crise de carburant ont joué négativement sur l’économie locale. La coupure du réseau Orange pour raison d’incendie a fortement touché l’économie numérique. En effet, la Centrafrique est assise sur un volcan en phase d’éruption  et le futur gouvernement devra être à mesure d’atténuer les effets et projeter un développement inclusif du pays.

Fridolin Ngoulou