Les élections locales, initialement prévues pour l’année 2023, repoussées à cause du référendum constitutionnel n’auront pas lieu cette année. L’Autorité Nationale des Elections (ANE) se donne encore une année pour préparer ces échéances et mobiliser les ressources financières possibles.

Dans le bulletin d’information de l’ANE dont nous exploitons le contenu, il fait mention de la reprise des préparatifs de ces élections par l’ANE, la reprise des activités du Comité Stratégique de Suivi des Élections ainsi que la proposition d’un nouveau chronogramme.

L’Autorité Nationale des Elections relance le processus des élections locales en République centrafricaine

L’Autorité Nationale des Elections en République centrafricaine a repris les préparatifs des élections municipales et régionales après une pause due à l’organisation d’un référendum national. Le Code électoral a été adapté à la nouvelle Constitution et des discussions ont eu lieu sur la mobilisation des ressources et le renouvellement du fichier électoral. L’objectif est d’encourager la participation massive des populations lors des prochains processus électoraux.  La reprise du processus électoral est une étape importante pour la République centrafricaine.

Le Comité Stratégique de Suivi des Élections reprend ses activités

Lors d’une réunion du Comité Stratégique de Suivi des Élections, le Président de l’Autorité Nationale des Elections a annoncé la reprise des activités courantes après la suspension temporaire. Après un référendum constitutionnel réussi en juillet, l’attention se tourne maintenant vers les élections municipales et régionales prévues pour octobre 2024.

Grandes dates du chronogramme des élections locales

Le chronogramme des élections locales a été annoncé, indiquant les étapes prévues. Le code électoral sera mis en conformité avec la nouvelle constitution et le budget des élections locales sera ajusté. Les opérations d’enregistrement des électeurs auront lieu en février-mars et avril 2024, suivi de l’enregistrement des candidatures en septembre-octobre 2024.

Les élections municipales et le premier tour des élections régionales auront lieu en octobre 2024, avec les résultats provisoires publiés peu après.

Les résultats définitifs seront annoncés en décembre  2024. Environ deux mois plus tard, les élections partielles des élections municipales, les élections partielles des élections régionales et le deuxième tour des élections régionales auront lieu en janvier 2025, suivis des résultats provisoires publiés le 3 février 2025.

Enfin, les résultats définitifs des élections partielles des élections municipales, des élections régionales et du deuxième tour des élections régionales seront proclamés le 25 mars 2025, mettant ainsi fin au processus électoral.

Ce calendrier électoral prévoit également des consultations avec les acteurs politiques, la société civile et les partenaires internationaux pour assurer une transparence et une sécurité maximales lors des élections locales.

Le défi de mobilisation des ressources financières

Le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra à la tribune de l’Assemblée nationale de l’ONU a salué les efforts déjà entrepris par l’Autorité Nationale des Elections (ANE) avec le soutien de l’assistance technique internationale, qui  ont permis de réévaluer le calendrier électoral qui prévoit désormais la tenue des élections locales pour le mois d’octobre 2024.

« Il s’agit pour nous d’une étape fondamentale dans notre marche vers l’ancrage local de la démocratie, la promotion de la gouvernance participative et du développement local. C’est en cela que nous voulons ces élections locales inclusives, transparentes, pacifiques et crédibles. J’exhorte tous nos partenaires à soutenir le Gouvernement pour l’achèvement du processus électoral si bien entamé », a lancé Faustin Archange Touadéra.

Le nouveau chrono est en marche et l’ANE devra faire face à un défi de mobilisation des ressources financières pour réussir ce pari.

Pour réussir cette élection, plusieurs milliards de FCFA devraient être mobilisés. Mais, le défi reste énorme au regard de l’organisation des élections référendaires que le gouvernement vient de finaliser en juillet 2023.

Les partenaires étaient restés réticents face aux enjeux du référendum constitutionnel qu’ils n’ont pas financer et sont restés surtout perplexe face au processus référendaire financé sur fonds propre du gouvernement.

Le paradoxe est que le gouvernement a pu financer le référendum sur tout le territoire national et à l’extérieur du pays, alors qu’il attend des partenaires des fonds nécessaires pour l’organisation des municipales.

L’ANE et surtout le gouvernement doivent renforcer le plaidoyer afin de convaincre les partenaires à financer les prochaines élections locales, municipales et régionales, attendues depuis plusieurs années.

En rappel, c’est depuis 35 ans que la RCA n’a plus organisé une élection municipale et les maires sont nommés et non élus.

Fridolin Ngoulou