L’annonce a été faite le mardi 22 novembre lors d’une conférence de presse organisée par les responsables du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC). Elle sera organisée le 3 décembre prochain dont le point de chute est prévu au rondpoint zéro. Alors, quelles sont les raisons de cette mobilisation ?

Selon le porte-parole de cette plateforme, Martin Ziguélé président du MLPC, plusieurs dérives commises par le pouvoir en place seraient à l’origine de cette manifestation. Il a indiqué qu’après les élections de 2020 dont les résultats ont été contestés par l’opposition dite démocratique, le retour à la paix était conditionné par la tenue d’un dialogue politique Inclusif réclamé par toutes les Forces Vives de la Nation. Malheureusement, le dialogue républicain ayant eu lieu en mars 2022 n’a pas réglé les problèmes de sécurité dans le pays même si la contre-offensive militaire des Forces Armées  centrafricaines (FACA) avec l’appui des forces Russes et Rwandaise a permis une relative accalmie dans les grandes villes naguère occupées par les groupes armés.

Ce Dialogue Républicain n’a pas atteint son objectif de réconciliation nationale faute d’inclusivité en raison de la non-participation des groupes armés et d’une partie de l’Opposition démocratique et d’une frange de la société civile. Dans ce contexte de bipolarisation de la vie politique, le recours à la loi sur la crypto monnaie et la révision ou le changement de la Constitution apparaissaient inopportuns.

Toujours selon lui, pour faire échec à la modification ou au changement de la Constitution du 30 mars 2016, une trentaine de partis politiques de l’opposition et d’associations de la société civile s’était coalisée dans le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC).

« Les décisions de la Cour Constitutionnelle ayant retoqué toutes les démarches du Président pour la vente de la nationalité centrafricaine aux étrangers, bradage des ressources minières aux mercenaires russes et modification/ changement de la constitution, avaient vite conduit à une exacerbation des tensions entre l’Exécutif et la Cour Constitutionnelle. Pour contourner les décisions exécutoires de la Cour Constitutionnelle, le Président Faustin Archange Touadera a opté pour la mise à l’écart de Madame Danièle Darlan, Président de la Cour Constitutionnelle et d’un Juge Constitutionnel Monsieur Trinité Bango Sangafio pourtant inamovibles et dont le mandat constitutionnel est de 7 ans et court jusqu’au 27 mars 2024. La destitution des juges constitutionnels a conduit à l’illégitimité de la Cour Constitutionnelle. Cette transgression de la loi fondamentale sciemment organisée par Monsieur Touadera a débouché sur une crise institutionnelle », a fait savoir Martin Ziguele.

Pour lui, cette décision est injuste et infondée d’où nécessité aujourd’hui d’organiser cette marche pour non seulement dénoncer mais aussi d’éveiller la conscience des centrafricains sur les manœuvres visant à clouer le bec aux leaders de l’opposition.

Cette annonce intervient 24 heures après un message porté, initié par le ministre d’État chargé de la justice Arnaud Djoubaye Abazene contre le président du RPR Alexandre Ferdinand Nguedet portant le retrait des avantages liées à son statut d’ancien chef d’Etat . Une décision qui n’est pas du tout appréciée par ces derniers et qui compte l’attaquer en justice.

Christian Steve SINGA