Aux termes du Décret N°22.333 signé par le Président de la République en date du 17 août 2022, l’Assemblée Nationale est convoquée en Session Extraordinaire du 19 au 02 septembre de l’année en cours avec comme ordre du jour exclusif, l’examen et l’adoption de la Loi de Finances rectificative 2022.

C’est dans ce contexte que les travaux de ces assises qui dureront quinze (15) jours ont été ouverts le vendredi 19 août, à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale sous la houlette de son Président Simplice Mathieu SARANDJI.

Le Premier Ministre Félix MOLOUA a emboîté le pas à ses prédécesseurs comme à l’accoutumée pour rehausser de sa présence la cérémonie, au même titre que les personnalités, membres des cabinets du Président de la République, de l’Assemblée Nationale, ceux de la Primature ainsi que plusieurs autres invités de marque.

Si officiellement la question de la loi rectificative a été mise en avant, l’enjeu majeur est celui de la loi portant sur la nouvelle constitution qui défraie la chronique en ce moment.

D’abord, la loi rectificative car, à la lumière des prévisions budgétaires de 2022, les recettes tombent déjà en deçà des estimations. La Douane Centrafricaine a, il y a quelques jours, estimés qu’elle ne pourra pas atteindre les prévisions de l’année. La crise du carburant a durablement affecté l’économie centrafricaine depuis plusieurs mois. Les choses tournent au ralenti et le pays ne pourra espérer atteindre le niveau de mobilisation souhaitée.

Cette situation vient compliquer la crise financière déjà visible dans le pays, depuis la suspension de l’aide budgétaire des partenaires en 2020. Le pays ne vit que grâce à la mobilisation des recettes internes et la rigueur dans la gestion des choses publiques. C’est véritablement vers la fin de l’année 2022 que le pays devra connaitre les conséquences de ces suspensions d’aide budgétaires à la Centrafrique. Mais,  la crise ukrainienne est venue compliquée davantage l’économie centrafricaine.

L’autre enjeu est la question de la modification de la Constitution du 30 mars 2022.

Dans son discours du 12 aout marquant le 62 eme anniversaire de l’indépendance de la République Centrafricaine, le Président Touadera avait pris acte des intensions exprimées à travers plusieurs manifestations d’avoir une nouvelle Constitution adaptée aux nouvelles réalités du pays. Ce sujet devrait être abordé publiquement par les élus de la Nation qui doivent tout préparer pour permettre au gouvernement de convoquer un référendum constitutionnel. C’est un sujet épineux de l’heure qui fait monter la tension au sein de l’opposition démocratique et certaines organisations de la société civile, qui ont mis en place un bloc pour s’opposer à ce projet qu’elles jugent suicidaire pour la démocratie, par ricochet pour la Centrafrique.

Sachant que l’assemblée nationale est constituée à majorité des députés du pouvoir, ce sujet ne sera qu’une simple formalité d’usage car, le projet de la modification ou d’une nouvelle Constitution semble être déjà acté mais pas encore acquis.

Fridolin Ngoulou