Cette problématique était au centre d’un panel initié par le mouvement Agir tous pour la dignité au Quart Monde (ATD) avec des chefs de quartiers et villages, des enfants démunis, des représentants de CIVIPOL et du ministère de l’administration du territoire le 18 août 2023 au centre Coucherousset à Bangui.

Selon les participants à cette rencontre, qui sont composés majoritairement des chefs de quartiers et villages aussi des matrones, plusieurs enfants qui ont été accouchés à la maison, les parents se confrontent à un sérieux problème pour avoir leur acte de naissance, puisque les municipalités exigent les avis de sortie de la maternité.

Flore Modjikomo une matrone habitante de secteur Kokoro-boing, a souligné que sa mère et elle accouchent des femmes enceintes qui n’ont pas les moyens d’aller à l’hôpital, mais elles n’ont pas la capacité de délivrer des documents nécessaires à ces femmes pour l’obtention d’acte de naissance de leurs enfants.

« Rien pour cette année, nous avons déjà accouché plus de 20 femmes et qui n’ont pas pu rentrer en possession d’acte de naissance de leurs enfants », a-t-elle témoigné.

A en croire le délégué national de ATD Quart Monde Bob Katembo, ce panel a pour but de réfléchir sur les difficultés d’accès des enfants démunis à leur acte de naissance:  « Nous voulons comprendre à travers cette activité la problématique des actes de naissance dans les communautés les plus défavorisées. Aujourd’hui, plusieurs organisations travaillent pour octroyer les actes de naissance aux enfants qui n’en ont pas. Mais quel le sort des communautés défavorisées? Celles qui ont perdu leur acte de naissance lors des inondations et conflits armés ? Nous voulons comprendre réellement pour un cercle vicieux autour de l’obtention d’acte de naissance des familles en situation difficile. Notre lutte c’est de casser ce cercle vicieux pour que les enfants qui par exemple naissent à la maison puissent avoir ce document nécessaire ».

Bernard Mokobo, chef de quartier Mpoko-pont suggère des pistes de solutions pour remédier à ces difficultés. Il demande aux municipalités de donner aux chefs de quartiers et villages des registres leur permettant d’enregistrer les enfants qui sont nés à la maison.

Le représentant du ministère de l’administration du territoire a rassuré qu’il va remonter toutes recommandations issues de cette rencontre afin qu’une solution soit trouvée au plus vite possible.

Christian Steve SINGA