Le Projet de la Dorsale à Fibre Optique de l’Afrique Centrale –Central African Backbone (CAB) – Composante RCA est l’émanation de la volonté des Autorités centrafricaines à désenclaver numériquement le pays. L’objectif de ce projet est de contribuer à la diversification de l’économie centrafricaine en favorisant l’émergence d’une économie numérique.
Plus spécifiquement, le Projet va favoriser l’augmentation des recettes fiscales et la réduction du coût des transactions économiques et sociales, le désenclavement numérique des zones rurales couplé avec l’intégration régionale par l’entremise d’une infrastructure à fibre optique d’accès aux pays limitrophes (Cameroun et Congo) et la revivification du pacte social à travers la création d’opportunités d’emploi, pour les jeunes en particulier.
Par ailleurs, il y a lieu de noter qu’une pose manuelle (versus mécanique) a été retenue dans le cadre de ce projet sur la base des études techniques réalisées. En effet, cette option (en dépit de son coût légèrement plus élevé par rapport à la pose mécanique), approche pour les Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO), induit des effets bénéfiques en matière de gain de revenus pour les populations concernées ainsi qu’un appui indirect au volet sensibilisation de celles-ci prévues dans le projet. C’est la vision de son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA, Président de la République, Chef de l’Etat, pour conduire les travaux de déploiement de la Fibre Optique sur plus de 1000 km. Ce principe est de faire travailler les populations locales de chaque Commune traversée par le Projet en leur bénéficiant l’accès à un revenu.
Procédure du recrutement
La méthode THIMO a été retenue pour le recrutement et comprend trois étapes à savoir : INSCRIPTION – TIRAGE – FORMATION ; il s’agit d’un système de loterie afin de donner les mêmes chances à tous les candidats. Ce processus s’est déroulé comme suit : Le comité Pour le cas de Berbérati, l’annonce a été faite par Communiqué Radio sur les ondes de la radio locale ZOUKPANA, par le Préfet de la Mambéré-Kadéi, Monsieur Théodore Papillon MALENGUE le 29 juillet 2020 pour le recrutement-première phase- de 500 jeunes.
Afin de garantir la transparence et l’équité, le recrutement est placé sous la haute supervision du Préfet avec un système de tirage au sort, après l’enregistrement des dossiers de candidature des personnes intéressées par les travaux.
Les candidats intéressés doivent se munir de l’un des documents suivants : Acte de naissance, une pièce d’identité, un certificat de domiciliation du chef de quartier ainsi que les diplômes pour ceux en ont.
La première journée du recrutement est consacrée à l’inscription des candidats sur la liste prévue à cet effet dont le but est d’atteindre 1200 candidats. Aucune autre condition particulière n’est exigée aux candidats, sauf celle d’avoir l’âge majeure de travailler, conformément au Code de travail qui interdit le travail des mineurs en Centrafrique.
La deuxième journée est le jour du tirage des candidats retenus la veille. Là aussi, les candidats appelés à tour de rôle et devant tous les participants tirent eux-mêmes une étiquette composant un numéro de recrutement. Ceci placera le numéro tiré sur la liste des candidats gagnants et des candidats sur la liste d’attente.
Après le recrutement en public, des sessions de formation sont organisées à l’endroit des candidats retenus. L’objectif de cette formation est d’expliquer les spécificités techniques de génie-civile, les techniques de fouille et de pose, les conditions d’hygiène, de santé et de sécurité au travail, sans oublier les règles de l’environnement, afin que chaque candidat puisse connaitre son rôle sur le chantier.
Des règles de conduite sont expliqués telles que le retard, l’absence, l’ivresse au lieu de travail, la négligence au travail, le vol ou la perte des outils, le non respects des règles de sécurité, le harcèlement sexuel, le rixe, l’insubordination. Un Code de bonne conduite pour les bénéficiaires est alors établi pour le bon fonctionnement des travaux. Par exemple, le harcèlement sexuel avéré vaut exclusion et le recours à la liste d’attente pour un remplacement. Une absence sans envoyer un remplaçant vaut perte de la journée avec effet financier.
C’est pendant la formation que l’équipe a pu détecter ceux qui ont de niveau de qualification élevée afin de faire d’eux des chefs d’équipes et des superviseurs.
En effet, cette procédure lancée à Berberati du 11 au 14 aout 2020 est applicable pour tous les sites de travaux même à Boali et à Bangui. Un procès-verbal est établi à la fin de chaque procédure de recrutement.
La semaine dernière, sur les ondes de la Radio Ndeke Luka, l’Honorable Jean Sosthène DENGBE a évoqué le fait que pour les travaux de la fibre optique à Berberati, l’équipe de la Coordination du projet a fait venir des ouvriers de Bangui, au détriment des jeunes de sa circonscription.
Contrairement à cette déclaration, le Projet CAB-RCA affirme ne pas déplacer des ouvriers d’une commune à une autre, moins encore d’une préfecture à une autre. « Pour les travaux journaliers payés à 500 F.CFA le mètre linéaire, des jeunes ne pourront pas être déplacés de Bangui à Berberati pour les exécuter. C’est une dénonciation sans fondement, juste pour ternir l’image du projet », a déclaré à Oubangui Médias le Coordonnateur du Projet CAB-RCA
Par ailleurs, le Coordonnateur du Projet a souligné que pour travailler dans les entreprises retenues par le projet, il est important d’avoir des Experts étrangers pour la formation et l’encadrement des experts locaux. C’est pourquoi au sein de l’entreprise en charge des travaux, nous trouvons des Expatriés et des Experts locaux.
Déjà, pendant la mission de réception provisoire des tranchées qui s’est déroulée du 20 au 28 avril 2021 à Berberati, ils étaient nombreux, ces jeunes à témoigner les bienfaits de ce projet dans leur vie quotidienne. Les Autorités administratives et locales, interrogées par les médias ont apprécié les effets positifs de ce projet sur leur quotidien; comme à Bania, où le Maire avait relevé ce qui suit : « Ici à Bania, il y avait des malfaiteurs, des voleurs mais depuis l’arrivée de ce projet, il a atténué le caprice des enfants. Le recrutement était local, les enfants sont bien payés et se sont lancés dans divers commerces à la fin de cette activité ».
De son côté, le Préfet de la Mambéré-Kadéi, Monsieur Théodore Papillon MALENGUE avait aussi loué l’implication des jeunes dans les travaux en ces termes. « Il y’a trop de chômage des jeunes, ce projet est venu les soulager. Même s’il y’a des jeunes paresseux, ceux qui ont manifesté pour contribuer au développement du pays ont gagné. Cette politique d’utiliser les jeunes à la place des machines est une excellence idée du Gouvernement afin de minimiser les risques de braquages, de vols et de la délinquance dans la région ».
Le Projet de la Dorsale à Fibre Optique d’Afrique Centrale (CAB-RCA) a été lancé le 4 octobre 2019 à Berbérati par son Excellence Pr Faustin Archange TOUADERA, Président de la République, Chef de l’Etat assisté de la Cheffe de Délégation de l’Union Européenne et du Représentant-Pays de la BAD à Bangui. Il est effectivement entré en vigueur par le lancement technique des travaux le 27 juillet 2020, lancement effectué par son Excellence Monsieur Firmin NGREBADA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Ce projet ambitieux, cofinancé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et l’Union Européenne, comprend plusieurs aspects importants dont la création d’emploi des jeunes, la promotion des services financiers digitaux, la mise en œuvre d’un système national d’identité digitale (SNID), la taxation du secteur digital, la transformation digitale de la Poste centrafricaine (e-poste), la construction et l’opérationnalisation d’un Centre de données national (Data center), la construction d’un Centre de Formation Digitale (CFD) à l’Université de Bangui, la remise en état des laboratoires informatiques de l’IST et du Lycée Technique de Bangui. Ce Projet comprend également la mise en place d’un incubateur afin d’aider les jeunes entrepreneurs centrafricains dans la création et la promotion de leurs start-ups tirant avantage de l’écosystème du CFD
Fridolin NGOULOU
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