Majico M’bappé de son vrai nom Sanzetia Ken est un jeune centrafricain qui évolue dans l’art musicale. En commençant par le « bise go », ce dernier a tracé son chemin pour être aujourd’hui un musicien professionnel avec beaucoup de singles et trois albums. Il s’est confié à Oubangui Médias.
De son slogan « négligé-protégé », Majico a plus d’une trentaine d’années d’expériences dans la musique afro. Dès l’âge de 16 ans, Majico M’bappé commence en désobéissant à ses parents pour intégrer le groupe des animateurs des places mortuaires appelé communément « bise go » ou « saint quartier », car selon lui, ses parents refusent catégoriquement à ce qu’il devienne un artiste musicien comme il le désire. Il explique son début dans la musique : « Comme vous savez, c’est Dieu qui oriente toute personne vers sa destinée. Depuis mon enfance, je partais à l’école mais j’adore chanter même si mes parents s’opposent toujours à ce rêve que je porte dans mon fort intérieur. Mais je me suis opposé aux vœux de mes parents et j’ai avancé petit à petit pour être finalement où je suis ».
Il a tout d’abord débuté sa carrière dans le groupe Tropical Fiesta aux côtés Du défunt artiste Aggas Zokoko comme animateur. Tellement qu’il chantait bien, cela lui a ouvert la porte d’intégrer le groupe « 92 musica » du chanteur Mackintosh. Dans ce groupe, il a fait des échos et cela lui a permis de gagner la confiance du chef d’orchestre qui lui a donné la responsabilité de l’équipe à son départ à Paris. Ce qui lui a permis de prendre son envol et avoir son propre orchestre qui est Anti-choc : « C’est depuis 2007 que je commence à chanter avec mes anciens comme Musiki, Tropical Fiesta, à la fin je chantais avec 92 Musica de Mackintosh. Quand Mackintosh est parti en France, c’est moi qui conduisais l’équipe après son départ. Pour ne pas être tout le temps sous une décision, j’ai alors décidé de créer mon propre orchestre qui est Anti-choc. J’ai commencé à produire des singles, ensuite un album. J’ai présentement deux albums et un troisième en projet ».
Sans aucun soutien, Majico parvient à faire une petite tournée dans quelques pays de la sous-région et il se prépare pour une autre tournée en France pour un featuring dans le sens de la visibilité de la Centrafrique : « Dans mon parcours, je suis allé chanter à Brazzaville, à Douala et je suis allé deux fois au Benin. Pour le moment, je me prépare pour aller faire le featuring avec mes paires artistes en France pendant la fête des mères car je veux contribuer à l’évolution de mon pays qui est la RCA ».
Malgré les difficultés qui sont liées au métier de la musique en Centrafrique, Majico arrive à construire sa petite famille composée d’une femme et de deux petites fillettes : « A travers la musique, je paie la scolarisation de mes enfants. Grâce à cela, j’ai eu à construire ma maison et j’ai quelques motos qui sont en commerce. Donc, on peut dire que je gagne un peu dans ce que j’ai choisi comme métier et je compte partager mes expériences à tous les jeunes qui s’intéressent à la musique de chez nous », a-t-il souligné.
Même s’il arrive à tracer son chemin avec ses propres efforts, il exhorte les centrafricains à écouter les musiques locales pour encourager les musiciens centrafricains à faire des efforts, car selon lui, en écoutant les chansons locales, il y a une forte chance pour nos artistes de s’améliorer. Mais force est de constater que beaucoup préfèrent écouter les chansons étrangères. Il a par ailleurs lancé un appel aux partenaires et aux bailleurs de s’intéresser aussi aux musiciens centrafricains en sponsorisant ou produisant leurs chansons car beaucoup ont besoin de l’aide.
L’orchestre Anti-choc est aujourd’hui composé d’au moins 27 jeunes et qui ont besoin aussi de s’émanciper.
Dorcas Bangui Yabanga
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