Au village Ndombo, localité située à 5 Km de Mongoumba dans la Lobaye, vivent les Pygmées appelés « Aka » ou encore « citoyen ». Ces maîtres de la forêt sont maintenant en brassage avec la population dite « civilisée ». En mission de travail dans cette localité, notre reporter Brice Ledoux Saramalet est allé à leur rencontre. Voici son reportage.
Ce jeudi 18 décembre 2021, le soleil se lève timidement sur Mongoumba, ville bordée de fleuve et de la forêt. Profitant de la douceur de la matinée, nous avons décidé de faire un tour chez les pygmées connus sous l’appellation de « Bambenga qui habitent à moins de 5 Km du centre-ville. Dès notre arrivée, nous avons su que ces derniers sont très cultivés et accueillants. Leur visage luisant témoigne une vie paisible et heureuse.
Sous le regard instructif du chef coutumier connu par tous au nom de « Mokondji », ils font de leur possible pour vivre en harmonie avec les autres villageois : « Notre communauté est aussi organisée. En tant que le Mokondji, il est de mon devoir de rappeler tout le monde à l’ordre afin de prouver aux autres que nous sommes des citoyens », a expliqué le chef coutumier.
Une chose qui retient l’attention est que les femmes sont vaillantes et assument plus le devoir familiale : « Le matin, nous partons dans la forêt pour chercher de quoi à manger. Ceci pour s’occuper de nos maris et nos enfants. Nous fabriquons aussi les huttes », a indiqué Lisette Libo, mère d’un enfant.
Dommage que malgré l’effort déployé quotidiennement, leurs maris sont souvent violents à leur endroit : « Nos maris sont souvent autour du vin de palmier ; le soir, on doit leur servir à manger et les satisfaire au lit. Au cas où si la femme est fatiguée, le mari fait usage de violence et oblige la femme à répondre à son besoin de libido. C’est regrettable car nous sommes leurs femmes et ils doivent nous comprendre aussi » s’est plaint la même source.
Selon le Mokondji, le mariage chez les « Bambenga est totalement traditionnel. Le jeune homme doit être doué en connaissance de la forêt et surtout capable de faire la chasse avant de se lancer à la demande de main de sa future femme. Parmi les exigences en termes de dot, le vin de palm est l’un des éléments clés.
Ces femmes sont non-seulement victimes d’agression sexuelle de leurs maris mais aussi des villageois. « Quand nous nous rendons dans la forêt, aux champs et au marché, les villageois nous prennent de force pour coucher avec nous. Nous sommes faibles et ne pouvons rien faire pour les empêcher, nous subissons seulement », s’est lamentée Lisette.
En outre, ce peuple autochtone est obligé d’être au service des villageois pour gagner de l’argent surtout en travaillant dans leurs champs. Même s’ils font tout pour vivre en harmonie avec les villageois, il arrive souvent que cette relation tourne au vinaigre, a témoigné Gérard Issounga : « Nous travaillons dans les champs des villageois pour avoir un peu d’argent. Mais, parfois, quand ils nous donnent le frais et que nous n’arrivons pas à accomplir le travail dans le délai, ils nous frappent et nous font vraiment du mal.
A en croire les villageois de Ndombo, les pygmées sont leurs bons amis, ils sont sociables mais parfois jouent au petit malin à l’endroit de leur petit patron ce qui est souvent à l’origine de mésentente.
La culture chez les « Akas » est dominée par la chasse, la pèche, la cueillette et la danse folklorique. Ils sont les maitres de la forêt et surtout excellent en matière de la médecine traditionnelle mais ils sont aussi des grands fumeurs surtout du tabac traditionnel.
Le soir, l’écho de leur mélodie se laisse croire à un véritable concert. Un fait qui rend encore plus heureuse leur vie et témoigne leur valeur culturelle. Les pygmées sont dociles et aiment la paix. Loin de faire des idées négatives sur le mode de vie, ils ont des valeurs et demeurent les citoyens bantous.
Brice Ledoux Saramalet
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