L’international Rescue Committee (IRC), en d’autres termes le Comité International de Secours en collaboration avec l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA) de Boali, a célébré en différé le mercredi dernier les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles à Boali.

Il est 7 heures, nous sommes devant le Motel Mayanga Palace, là où ces femmes se sont rassemblées. Quadrillées par les éléments de la gendarmerie nationale, ces femmes dans leurs tee-shirts, marchent en chantant pour dénoncer les violences faites à leur égard.

« Tous, unis pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes », c’est ce qu’on pouvait lire sur la banderole ténue par ces dernières. Le cortège est arrivé au niveau de la mairie locale, où une cérémonie a été organisée.

Tout a commencé par le mot de bienvenu du 1er citoyen de la ville de Boali,  Mr Pierre Poutou qui, dans son mot introductif a remercié l’IRC de cette initiative quand bien même louable tout en exhortant les hommes à respecter les droits des femmes « Nos épouses ne sont pas des esclaves. Nous devons les traiter avec équité et égalité », a-t-il conseillé.

La représentante de L’IRC de faire une petite historique de cette structure et de la célébration des 16 jours d’activisme. Pour Noëlla, un personnel de l’IRC, cette organisation a vu le jour à New-York aux États-Unis en 1933 et s’est installée en RCA en 2006 où elle intervient à Bangui, Kaga-Bandoro, Bocaranga, Ndele, Zemio et Boali. Son rôle consiste à soutenir les populations vulnérables en temps de crise avec quatre types de champs d’action qui suivent : Soutenir les droits des femmes et des filles ; celui des enfants ; soutenir la population après la crise dans le cadre du relèvement socio-économique ; et aussi dans le cadre sanitaire.

Donc depuis 2021, l’IRC est opérationnelle à Boali  pour appuyer les personnes en situation difficile après la crise militaro-politique de 2020 et ce projet prendra fin dans la localité en 2024 pour permettre à l’IRC d’œuvrer également dans une autre préfecture du pays.

Quant à l’historique des 16 jours d’activisme, Noëlla précise que c’est une journée adoptée par les Nations Unies depuis 1985 pour permettre au monde entier de lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles et elle est célébrée du 25 novembre au 10 décembre de chaque année. « Si Boali a célébré cette journée en différée, c’est compte  tenu de l’agenda de notre organisation. Mais ce qui est important c’est la leçon apprise à travers cette activité où tout le monde doit travailler convenablement pour le respect des droits de la femme et fille dans la société », a-t-elle précisé.

De son côté, Marie Chantale Le Brun, présidente de l’OFCA de Boali explique que les violences basées sur le genre ne donnent pas l’occasion à une femme de s’autonomiser, d’aller à l’école, de s’exprimer etc «  C’est pourquoi, grâce à IRC aujourd’hui, par ma voix et celle de toutes les femmes de Boali, nous disons stop à ce phénomène, car nous avons une seule préoccupation qui est l’autonomisation de la femme de Boali », a-t-elle expliqué.

Elle conclut par des recommandations à l’endroit de l’IRC pour appuyer les femmes locales à être autonomes. « Nous sollicitons à ce que l’IRC nous accompagne dans la sensibilisation sur la lutte contre les VBG, et cet accompagnement doit être psychologique, social et en AGR, former  les femmes sur les différents types de  VBG et en alphabétisation, appuyer les orphelins et les femmes de troisième âge ainsi que les filles déscolarisées, construire la maison pour femme de Boali et mener des plaidoiries pour  l’orientation et l’installation des ONG humanitaires sur place pour aider les femmes locales à mener une activité génératrice de revenu », a recommandé Marie Chantale Le Brun.

Une activité qui a impressionné Sonia Damai, l’une des participantes qui se réjouie en ces termes. « Nous femmes de Boali,  avons trop souffert dans nos différents foyers. Nos partenaires nous maltraitent comme si nous ne sommes des humains. Mais à travers cette sensibilisation, nous espérons que nos peines seront réduites. Nous souhaitons qu’une telle sensibilisation soit organisée également à l’endroit de nos maris pour les amener à une prise de conscience », a-t-elle souhaité.

Notons que cette journée a pris fin par un sketch sur la maltraitance des femmes et filles ainsi qu’un jeu concours sur les VBG

Judes Romain Koualet.