Ils étaient plus de quinze journalistes venus des différents organes de presse en Bangui à avoir participé à un atelier organisé par le Comité International de la Croix Rouge (CICR) le jeudi 25 novembre 2021. Ceci autour de la problématique suivante : Journalisme et éthique, comment mener un reportage sur les violences sexuelles dans le respect des principes ?
Les professionnels des médias sont appelés à informer l’opinion nationale et internationale sur les violences sexuelles surtout que la situation s’accentue avec Les multiples crises militaro-politiques que la République centrafricaine traverse. Ceci va permettre aux organisations de secourir les victimes et à la justice de faire son travail pour rendre à la survivante sa dignité. C’est dans ce but que le CICR a organisé un atelier pour renforcer la capacité des journalistes et leur rappeler des principes qui sont importants quand il s’agit de réaliser des reportages sur les violences sexuelles.
« L’idée est de proposer des angles dans le cadre du respect de l’éthique et la déontologie sachant que le pays enregistre des milliers des cas de violences sexuelles, à cet effet, les journalistes ne doivent pas encore accentuer la situation en exposant la vie des survivants à travers leur reportage », a expliqué Philipe Beauverd, chef de délégation du CICR en Centrafrique.
L’occasion a été saisie dans un premier temps à Rana Elwakeel, déléguée en communication au CICR de présenter le mandat, les principes et les missions de ladite organisation. Il est question de donner ces informations aux journalistes pour qu’ils fassent leur travaille de manière professionnelle au cas où s’ils arrivent à travailler dans un cadre avec le CICR et d’enrichir leur culture générale.
Toutefois, la deuxième partie portait sur « Journalisme et violence sexuelle au temps de crise » présenté par Sarah Khenati, chargée du dossier sur les violences sexuelles au CICR qui explique que : « l’idée en générale est de s’appuyer sur l’approche centrée sur survivant au CICR qui est de garder la victime au centre de nos activités, s’assurer qu’on la respecte, qu’on préserve sa confidentialité, sa sécurité et que son choix passe en premier ».
« C’est un important de redonner une place importante à la victime comme être humain, de réfléchir à sa dignité en lui laissant le pouvoir décisionnel pour minimiser les conséquences négatives qu’elle pourrait avoir après une interview mais aussi pour lui redonner la confiance et renforcer l’idée de résilience. Si le journaliste met en pratique ces notions, il fera un très bon article mais le contraire va impacter négativement sur la vie de la victime qui sera exposée », a-t-elle ajouté.
« Cette formation nous a permis de savoir comment nous devons nous préparer avant de réaliser une interview avec une survivante, que doit-on faire pendant l’interview, le choix des questions, du lieu, du temps. Ces connaissances sont indispensables au moment nous seront appelés à réaliser des reportages sur ce sujet », a témoigné Martial Steve Mbetissinga, journaliste à radio Léngo Songö
Si plusieurs aspects en matière d’écriture ont été abordés, toutefois, un élément clé de cet atelier a porté sur comment prendre les prendre les images, à quel moment et quelle image utilisée quand il s’agit d’illustrer l’article. Sarah Khenati a rappelé aux journalistes que « les images ne s’effacent jamais mais elles vivent au-delà du reportage ».
Rappelons que le CICR est une organisation humanitaire, neutre, impartiale et indépendante. Il a pour mandat d’aider et de protéger les personnes touchées par un conflit armé ou par d’autres situations de violences. Ses actions portent sur l’assistance, la protection, la prévention et la coopération avec les sociétés des croix rouges nationales.
Brice Ledoux Saramalet
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