Pour une participation des jeunes, femmes, personnes à mobilité réduite et groupe minoritaire en tant que candidat aux élections locales qui se pointent à l’horizon, la coalition « voti ndali ti azo kwé », regroupant au moins 5 organisations de la société a organisé mardi 21 mars 2023 un atelier d’information et de partage d’expérience à l’endroit d’une soixantaine de députés à l’Assemblée Nationale à Bangui. Ceci pour échanger sur les propositions faites par la société-civile pour rendre les élections locales accessibles à toutes les couches sociales.

A l’entame de la cérémonie, les mots de bienvenue ont été présentés par l’honorable Brice Kevin Kakpayen, député de Mbaïki qui a souhaité un plein succès aux travaux dudit atelier regroupant les députés de la Nation et les représentants de la société-civile pour des propositions pouvant améliorer le cadre juridique des élections en Centrafrique.

Il profite de l’occasion pour émettre ses attentes en ces termes : « si ces amendements ont leurs raisons d’être en tout cas quand le code électoral arrive au niveau de l’assemblée, ensemble nous allons en débattre en plénière parce qu’il s’agit du code électoral de la République Centrafricaine, c’est notre code électoral. Si la société-civile voit une partie qui a été mal positionnée ou qui ne reflète plus la réalité en République Centrafricaine, l’assemblée va apprécier pour pouvoir tirer au clair afin que les uns et les autres ne soient pas frustrés juste parce qu’il y a un article qui ne cadre pas avec la réalité de notre pays ».

Après avoir menées des activités auprès de la population centrafricaine, les différentes organisations de la société-civile qui se sont mises ensemble ont constaté des manquements et quelques failles dans le code électoral centrafricain qui constitue un obstacle à la participation d’une certaine catégorie de la population.

Il est proposé notamment la constitution des listes de candidatures zébrées (hommes/femmes ou femmes/hommes) aux élections municipales, ainsi que la suppression des dispositions faisant obstacle aux candidatures des femmes et des personnes handicapées. Quelques propositions ont été émises lors de la pré-validation du code électoral. L’avant-projet de la loi modifiant et complétant le code électoral actuel va être transmis et examiné à l’Assemblée Nationale dans les prochains jours. Pour cette raison, la société-civile souhaite échanger et plaider auprès des députés afin que les conseils municipaux qui seront élus puissent refléter la diversité de la société-civile centrafricaine.

Abbée Fréderic Nakombo, l’un des responsables des organisations de la société civile donne plus de précisions en ces termes: « Nous avons organisé cet atelier juste pour un partage d’information et d’expérience avec nos honorables députés. Nous voulons à ce que les députés puissent comprendre le sens de travail que la coalition « voti Ndali ti a zo kwe » est en train de faire dans le cadre de l’inclusivité et de la participation des couches défavorisées entre autres les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les peuples autochtones qui doivent être non seulement des électeurs mais aussi des candidats aux prochaines élections locales. Nous sommes en train de nous dire que l’avant-projet portant validation du code électoral qui a eu lieu en la salle de la CEMAC le 8 Février 2023, fait mention des amendements et des propositions. Aujourd’hui, nous voudrions à ce que les députés puissent analyser un peu nos propositions en ce qui concerne la modification du code électoral et avoir l’adhésion des députés pour soutenir les activités que nous sommes en train de faire pour qu’il y ait un changement du cadre juridique des élections en Centrafrique ».

Par ailleurs, cette activité se déroule dans le cadre du projet d’appui aux réformes électorales par la société-civile centrafricaine, mis en œuvre par l’ONG international EISA avec l’appui de l’Union Européenne. La coalition « voti ndali ti azo kwe » est un cadre de plaidoyer de la société-civile centrafricaine, composé de cinq organisations que sont le Réseau Arc-en-ciel (RAC) ; du Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC), du Caucus des Femmes Leaders pour la Promotion de la Parité en Centrafrique (CFLP-Ca), African Women Leaders Network (AWLN) et la Maison de l’Enfant et de la Femme Pygmées (MEFP).

Les élections locales sont fixées au mois de juillet prochain sur tout le territoire national. Elles interviennent 35 ans après les dernières municipalités en Centrafrique et présentent un enjeu important pour valider la participation massive des femmes et leurs élections aux conseils municipaux et à la tête des maries.

Belvia Espérance Refeibona