L’Association Jeunesse en Marche pour le Développement en Centrafrique (AJEMADEC) a rendu public le lundi 11 octobre 2021 à Bangui un lexique des propos de haine dans le pays. Ceci lors d’un point de presse qui a vu la participation de l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique à Bangui, Lucy Tamlyn.

Ce document servira de base pour la lutte contre les discours de haine en République Centrafricaine. Il est élaboré dans le cadre de mise en œuvre de son projet de lutte contre les paroles de haine en République Centrafricaine, en partenariat avec l’Institut des Etats-Unis pour la Paix (USIP) et vise à mettre en lumière la problématique des discours haineux dans un contexte de profond bouleversement social et politique dans le pays.

Selon les initiateurs, les discours de haine sont à la fois un symptôme et une cause profonde des divisions dans ce pays qui connait toujours un contexte d’insécurité et de conflit. Les discours incendiaires sont utilisés comme outil pour atteindre des objectifs politiques et matériels.

La diplomate américaine qui a lancé la vulgarisation de ce document souligne que ce lexique est les résultats de 400 enquêtes qui ont touché au moins 4000 personnes. « Lorsque nous utilisons les discours de haine, nous nous séparons de nos concitoyens. Les discours de haine rendent difficile la création d’une identité nationale et les objectifs communs et cela peut conduire à des violences entre concitoyens. Il est important de lutter contre les discours de haine pour éviter les conflits intercommunautaires », déclaré Lucy Tamlyn, l’ambassadrice des USA à Bangui.

« Je vous encourage à les partager dans l’ensemble des préfectures et en faire en sorte que de nombreux centrafricains en soient conscients et sensibilisés sur l’importance de lutter contre les discours de haine », a souhaité l’ambassadrice.

L’ONG AJEMADEC, à travers ce document vient de réaliser un travail par lequel son résultat pouvant servir le peuple centrafricain et ses autorités politiques et administratives comme l’un des instruments les plus importants pour accompagner les processus de la construction et de la consolidation de la paix en RCA.

« La conséquence la plus lourde des crises militaro-politiques est le manque d’une vraie paix qui se justifie aujourd’hui par l’utilisation très fréquente des discours d’incitation à la haine et des climats de méfiance intercommunautaire dont il serait impératif d’initier des actions concrètes  pour des solutions idoines à la crise afin d’aboutir à une véritable paix dans le pays », a pour sa part souligné le Coordonnateur de l’AJEMADEC Rhosyns Zalang Ngatondan.

Cette étude a été menée dans les 3ème et 8ème arrondissements de Bangui, à Kaga-Bandoro, Bouar et Berberati. Cette ONG compte sur l’appui de l’ambassade des USA, du Fonds USAID et de l’USIP pour promouvoir l’instruction publique à travers les campagnes d’éducation des Centrafricains à la paix partout dans le pays.

Le document sera remis aux autorités centrafricaines pour s’en servir et de poursuivre la lutte contre les discours de haine et incendiaire dans le pays.

Les discours de haine et des propos incendiaires prennent une proportion inquiétante pendant les périodes des conflits et le processus électoral. Des termes comme « Arabou », « Langba », « Mbororo » … des termes stigmatisant des communautés ont été expliqués dans ce document.

Jude Ndemambourou