Cette campagne de vaccination contre la rougeole et d’autres maladies, fait partie de la réponse d’urgence lancée par l’organisation médicale dans la ville de Birao, au nord de la République Centrafricaine, où affluent les réfugiés du Soudan.

Médecins Sans Frontières (MSF) a vacciné plus de 7 000 enfants contre la rougeole et d’autres maladies dans le nord de la République centrafricaine (RCA) afin d’accroître la protection de la communauté locale et des réfugiés soudanais relocalisés sur place, dans la ville de Birao.

Suite à une alerte d’épidémie de rougeole, signalée avant même l’arrivée des réfugiés, une campagne de riposte vaccinale a été organisée entre le 6 et le 10 juillet. Pendant cinq jours, les équipes MSF ont vacciné les enfants âgés entre six mois et 15 ans dans le chef-lieu de la préfecture de la Vakaga et alentours.

« En plus de la rougeole, nous avons inclus d’autres antigènes contre le pneumocoque, le tétanos ou la diphtérie, afin de donner une grande immunité aux enfants pour qu’ils soient protégés contre ces maladies évitables », explique Nathanael Mwamba, responsable médical de l’équipe d’urgence.

« Les conditions de vie précaires dans lesquelles vivent les réfugiés, la proximité au sein du camp et la pression accrue sur les ressources locales sont des facteurs qui peuvent favoriser la propagation des maladies ».

Après le début de la guerre mi-avril au Soudan, 13 800 personnes fuyant les violences sont arrivées en RCA, selon l’ONU : pour la plupart des réfugiés soudanais mais aussi des ressortissants centrafricains ayant fui leur pays lors de différentes périodes de crise.

Alors que les premiers réfugiés avaient choisi de s’installer dans la ville frontalière d’Am-Dafock pour réduire la distance qui les séparait de leurs proches au Soudan, le gouvernement centrafricain a décidé de les relocaliser sur le site de Korsi à Birao. Ils sont pour l’instant 1 200 à avoir été déplacés à cet endroit plus stable et plus accessible aux organisations humanitaires, mais la plupart des réfugiés étant des femmes et des enfants, nombreux sont ceux qui hésitent à être réinstallées sans le consentement du chef de famille. Il reste donc 90% des réfugiés au niveau de la frontière qui manquent cruellement d’assistance puisque les organisations humanitaires y sont très peu nombreuses.

« Sur le site de déplacés de Korsi, tout le monde peut tomber malade, nos conditions de vies sont très difficiles. Ici nous sommes exposés aux morsures de scorpions et de serpents, et avec la pluie qui commence à tomber, on se prépare au pire à cause du risque de paludisme et d’autres maladies », témoigne Moussa, un réfugié soudanais, père de huit enfants.

Pour les soutenir, l’équipe d’urgence de MSF en RCA a déployé des activités sur place début mai. MSF gère un poste de santé au sein du site de Korsi en mettant l’accent sur le traitement des cas pédiatriques, qui reçoit environ 200 consultations par semaine pour des maladies telles que des infections respiratoires aiguës, le paludisme ou des parasitoses intestinales.

MSF fournit également un soutien en matière de santé mentale, car de nombreux réfugiés ont subi des violences, la perte de proches ou des traumatismes. Entre le 12 mai et le 10 juillet, MSF a effectué 1 154 consultations médicales et sensibilisé 1 463 personnes à la santé mentale.

De plus, un appui est apporté à l’hôpital de district de Birao. Les capacités d’accueil sont renforcées pour prévenir un éventuel afflux de blessés et les cas graves sont stabilisés puis référés vers la capitale, Bangui, par avion afin de bénéficier de soins plus spécialisés.

MSF