Le président Faustin Archange Touadera est investi le 30 mars 2021 pour un  nouveau mandat de cinq ans. Ce mandat commence déjà sur fonds de plusieurs défis à relever.

Réélu pour un second mandat de cinq ans en Centrafrique, Faustin Archange Touadera a prêté serment à Bangui en présence de plusieurs chefs d’Etat et des représentants des pays amis. Cette prestation marque un nouveau pas dans la mise en œuvre des projets sur la base duquel l’ancien candidat a battu campagne auprès de sa population.

Une investiture réussie dans un contexte de crise qui ne finit pas encore. C’est le premier défi auquel le chef de l’Etat va se confronter. En effet, le, 13 janvier 2021, la coalition des patriotes pour le changement (CPC) dirigé par l’ancien président François Bozizé, après avoir pris le contrôle de plusieurs villes a tenté une offensive vers la capitale. Stoppés par les forces armées Centrafricaines avec l’appui des forces spéciales rwandaises et des instructeurs russes, les rebelles de la CPC, constitués à majorité par les anciens de la Séléka et Anti-Balaka ont été repoussés plus loin de la capitale.

A ce jour, plus de 32 villes autrefois occupées par les rebelles ont été reprises avec ou sans combats. Cependant, l’insécurité reste une épine dans la chaussure de Faustin Archange Touadera qui avait promis dès 2016 la restauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire nationale.

Renouer le dialogue avec l’opposition et peut-être avec les groupes armés, restent l’un des défis pressants pour le président Touadera. Plusieurs fois réclamé, le dialogue a été finalement annoncé par le président mais avec une ferme de tenir ce dialogue sans la présence des rebelles qui, selon le chef de l’Etat ne tiennent jamais leurs promesses.

En 13 ans de conflits, au moins 17 accords ont été signé soit entre le gouvernement et les rebelles, soit entre les rebelles eux-mêmes. Ce défi de dialoguer avec tout le monde sans exclusion y compris les rebelles relèvera d’un courage exceptionnel si déjà un autre courage a guidé le président à exprimer une fin de non-recevoir à la proposition d’un quelconque dialogue avec les rebelles.

La politique et la sécurité restent les défis les plus importants. Mais la relance économique, la relance de la filière agropastorale n’en demeurent pas moins. Le blocus sur le corridor principal Bangui-Garoua-Mboulay avant sa libération a fragilisé l’économie du pays qui fait déjà à une économie de guerre et la Covid-19.

Les violences qui ont provoqué de nombreux déplacement et ont empêché les agriculteurs, voire même de la semence à les atteindre risquent à créer une insécurité alimentaire aigue l’année prochaine.

Le président Touadera et le futur gouvernement doivent se mettre résolument au travail pour relever ces défis qui pèsent aujourd’hui sur la vie des Centrafricains, fragilisés depuis plusieurs années par des conflits qui ont ralenti considérablement son développement.

 Fridolin Ngoulou