Le 10 septembre 2021, l’hôpital du Médecin Sans Frontière de Sica 1 a ouvert ses portes aux journalistes. Ceci dans le cadre de la Journée mondiale de la kinésithérapie, célébrée chaque le 08 septembre.
Tous souriants, les kinésithérapeutes nous accueillent dans une salle qui leur sert de terrain de travail. Cette salle est équipée comme une salle de musculation avec les différents outils d’exercices physiques. L’occasion est ainsi donnée de retrouver des patients victimes des accidents et qui se sont retrouvés fracturés ou handicapés.
Prenant la parole, Melissa, une kinésithérapeute chevronnée explique : « La Kinésithérapie est une spécialité paramédicale qui utilise la thérapie de la gestuelle humaine (les mouvements actifs et passifs), les massages, les gymnastiques médicales et l’électricité pour traiter les affections musculaires, articulaires et osseuses ».
Dans la même lancée, Brice, dans sa blouse blanche présente l’importance de la kinésithérapie : « La pratique de la kinésithérapie participe à la promotion de la santé, la prévention et traitement des troubles du mouvement et des déficiences ou des altérations des capacités fonctionnelles ».
De manière simple, il est question d’accompagner les patients victimes des accidents ou qui ont reçu des balles lors des crises militaro-politiques afin de bien se rétablir à travers des méthodes de rééducation. Ceci afin de permettre aux patients de reprendre leur vie initiale dans la société et leurs mouvements musculaires tout en oubliant leurs fractures. Ce travail se fait en collaboration avec le service de psychosociale.
Après des échanges très fructueux entre kinésithérapeutes, professionnels des médias et quelques patients, l’équipe des kinés comme ils aiment s’appeler, nous conduit sous un hangar. Là, on retrouve plusieurs autres agents de santé travaillant tous à l’hôpital du MSF de Sica 1. Cette rencontre a permis aux kinésithérapeutes de présenter leur spécialité aux autres personnels de santé et de montrer combien de fois la kinésithérapie est importante.
« J’ai été victime d’un accident de circulation lorsque nous rentrions de l’enterrement de ma tante. En cours de route, nous sommes percutés par une voiture pendant que nous étions sur la moto. Ma situation était grave. On m’avait amené à l’hôpital du MSF de Sica. Après les multiples interventions médicales, les médecins, avec mon autorisation ont amputé ma jambe gauche. Cela n’a pas été facile pour moi. Mais grâce aux kinés, j’ai dû reprendre espoir, j’ai commencé à suivre les exercices et jusqu’à ce jour, je suis arrivée à marcher avec de la protéase », a témoigné Stéphanie.
Quant à Gauthier qui habite le Camp des Castors, c’est un sentiment de reconnaissance qu’il témoigne envers les kinésithérapeutes : « Je ne savais pas que je vais marcher aujourd’hui. Mais grâce à l’accompagnement des kinés de l’hôpital du MSF de Sica, j’ai repris les mouvements de mes jambes qui ont été fracturées parce que j’ai été heurté par une moto. Je témoigne vraiment ma reconnaissance pour ce qu’ils ont fait pour moi durant trois ans de traitement ».
Malgré l’important rôle qu’ils assument, on compte aujourd’hui pour toute la Centrafrique que 35 kinésithérapeutes ce qui est très insuffisants. « L’Université de Bangui appuyée par l’organisation Handicap international a formé jusque-là deux promotions. Nous recevons beaucoup des patients dans un mois. Les 35 kinés centrafricains ne sont pas en mesure de répondre présents à tout moment au besoin des patients. Le gouvernement doit encore former d’autres promotions et nous encourageons des étudiants à s’intéresser à ce domaine », a lancé Gédéon Fabrice Touhouye, kinésithérapeute à l’hôpital du MSF de Sica.
Rappelons que cette spécialité médicinale a vu le jour en 1946 dont l’optique d’apporter de l’aide aux victimes de la deuxième Guerre mondiale. Elle est arrivée en Centrafrique en 1992 par le biais du Comité International de la Croix Rouge, le Handicap international et le Médecin Sans Frontière suite à des crises militaro-politiques dans le pays.
Brice Ledoux Saramalet
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