Du 23 au 28 mai, la ville de Bangui et ses alentours ont vibré au rythme du festival international du conte et de l’oralité (FICO). Une initiative de l’Organisation nationale CREA qui vise à promouvoir les arts oratoires à travers des contes. Après plusieurs spectacles culturels présentés par les conteurs internationaux, l’initiateur Gervais Lakosso dresse un bilan positif malgré quelques soucis financiers.

Pour redonner la force au conte qui est un fondement culturel de chaque société à travers son caractère imaginaire permettant à l’homme d’interpréter son monde et son environnement mais aussi de passer des  conseils de vie comme le font les africains à leurs enfants, le centre de recherche et de l’éducation par les arts (CREA), organise un festival international de conte chaque année en Centrafrique.

Pour cette année, plusieurs évènements culturels ont été réalisés avec succès via ce festival. C’est ce qu’affirme Gervais Lakosso directeur du FICO : «  tout se passe très bien à part le souci budgétaire sur le plan technique et artistique, mais la mobilisation se passe très bien dans le cadre de toutes les activités prévues en commençant par l’ouverture au lycée d’Etat des Rapides qui s’est très bien passée. Le public cible c’est- à -dire les élèves étaient présents en masse ainsi que nos invités. Dans l’après-midi, la conférence débat sur le thème « comment s’inspirer des arts oratoires socle de l’imaginaire et de la pensée africaine pour récupérer nos identités et nourrir nos créations contemporaines », a été développé. Le lendemain nous avons eu un des spectacles dans la matinée dans les établissements scolaires et les éliminatoires du concours de conte pour enfants de moins de 13 ans et l’élection miss parole à l’Alliance française de Bangui. Il y a également une soirée au cabaret Wassa qui s’est bien passée et une randonnée contée au village gbabou ».

Cependant, il faut souligner que la matinée contée dans les écoles de la place est très appréciée par les élèves qui ne manquent de manifester leurs contentements. A l’école Splendeur par exemple, l’ambiance était chaude et les enfants étaient très contents. Manga Serge,  directeur de cette école se dit très heureux de voir son école abriter cet évènement culturel qui est d’ailleurs inscrit dans les activités annuelles de ladite école : « c’est une activité qui est très encourageante parce que cela fait partie de nos programmes et le plus souvent on ne la fait pas. Et quand on parle des contes et théâtres etc. cela fait partie de nos origines mais souvent dans ces activités là ; les enseignants ne le font plus. Votre présence fait remonter les enfants. Ils sont très contents. C’est une très bonne initiative », note ce dernier.

Quant à Massan Abiroko, conteuse internationale venue du Cameroun, c’est un réel plaisir de partager ce moment en Centrafrique. Elle se réjouie en ces termes : «On a souvent des évènements culturels partout, mais un évènement culturel comme celui-ci, il faut dire merci au Seigneur parce qu’il nous a permis d’être là et a créé en nous une famille. L’ambiance qui a été ici est souvent recherchée ailleurs », disait-elle en souhaitant à tous les festivaliers un bon retour dans leurs pays et familles respectives.

Même si dans sa totalité tout s’est bien passé, il faut rappeler que l’évènement du côté de Zongo n’a pas eu lieu suite à un petit malentendu dû à une histoire des droits de terre. Frustré du comportement des congolais qui étaient ce jour au port, le directeur du FICO appelle les autorités congolaises au respect des textes de loi sur la liberté de circulation des personnes qui n’est respecté qu’en Centrafrique mais pas de l’autre côté de Zongo malgré que des démarches administratives ont été entreprises.

Toutefois, il faut préciser que le retour des festivaliers n’est pas la fin du festival de cette année mais plutôt la fin de la première partie. La remise des prix aux 10 lauréats des concours qui est prévue pour le samedi 3 juin a marqué la fin du FICO de cette année.

Belvia Esperance Refeibona