Plus le nombre des étudiants augmente, plus l’Université de Bangui se voit confronter à un problème de locaux pouvant contenir tous les étudiants. Ce qui entraine un disfonctionnement et affecte le calendrier scolaire dudit établissement. Enquête du journal Oubangui Médias.

Créée en 1969, l’université de Bangui demeure à ce jour la seule université publique de la Centrafrique qui accueille tous les élèves vénus des quatre coins du pays après l’obtention de leurs baccalauréats pour des études supérieures. Créée dans l’idéale d’accueillir 2.534 étudiants, l’Université compte plus de 12.000 étudiants répartis dans cinq facultés, quatre instituts, une école de formation, neuf centres de recherche et sept laboratoires. Les locaux étant aussi restreints, ne favorisent pas une bonne condition d’étude des étudiants.

Une faculté comporte plusieurs Départements et des branches en son sein. La faculté des lettres et des sciences humaines par exemple regroupe 11 départements à savoir : le département des lettres modernes, le département des sciences de l’éducation, le département d’histoire, le département de la philosophie, le département d’anthropologie, le département des sciences de l’information et de la communication, le département de la psychologie, le département de la sociologie, le département d’anglais, le département de l’espagnol en raison de cinq (5) salles de classe et un amphithéâtre du nom « Alphonse Blagué » pour les cours à toutes ces composantes qui comportent des différents niveaux (trois niveaux c’est-à-dire  licence 1,licence 2, licence 3 pour certains et 4 ou 5 niveaux pour d’autres notamment le master 1et 2).

Les étudiants errent d’établissements en établissements pour chercher des salles vides afin de prendre les cours. C’est le quotidien des étudiants de la licence 1 au département d’anthropologie, a témoigné Gracien, l’un des étudiants : «souvent, on vient à l’université pour les cours, on n’a pas de salle ; quand on rentre dans une salle pour faire le cours, d’autres viennent nous chasser prétextant que la salle ne nous appartient pas. Donc, on est obligé de circuler établissement par établissement pour chercher une salle avant de prendre cours et cela nous pénalise souvent » !

Christie, une étudiante de la licence 2 en anthropologie raconte : « depuis presqu’une semaine déjà, on n’arrive pas à faire cours par manque de salle parce que nous sommes les véritables clandos de l’université ! Nous n’avons pas de salle et parfois nos profs sont aussi découragés de venir nous faire cours. Vraiment c’est gênant parce que nos parents pensent que nous venons à l’université pour faire cours mais la réalité en est une autre… », a regretté désespérément cette dernière.

Entretemps, les quelques salles de la faculté sont devenus fiefs de certains départements, du coup c’est quasiment impossible de les céder à d’autres. Les salles de classe se discutent entre étudiants du même département de niveau différent  et parfois entre les étudiants d’un département avec un autre et ainsi de suite.  La salle Touba en est une qui est sous l’emprise des étudiants des lettres modernes et fait objet de palabres constants entre les étudiants, a fait savoir un autre étudiant qui a requis l’anonymat.

D’ailleurs, l’effectif pléthorique des étudiants dans certains départements ne permet aussi pas la bonne marche des cours dans une salle de classes qui ne sont pas aussi aérées. Sauf l’amphithéâtre peut parvenir à contenir tout l’effectif.

Au département d’anthropologie et de la sociologie, les effectifs sont  déplorables ! On peut se retrouver face à 200 ou 300 étudiants dans une salle de classe pour la première année c’est-à-dire la licence 1. Pour des mesures préventives, le doyen de la faculté des lettres et sciences humaines  Pr Jean Claude  Azoumaye de sursoir aux nouvelles inscriptions en première année dans les départements de la sociologie et d’anthropologie.

Ce problème de salle est presque identique à toutes les facultés.

A la faculté des droits, le surpeuplement des étudiants dans une même salle a occasionné des cas d’étouffements de certains étudiants ces derniers temps. Devenus récurrents, le doyen a autorisé de scinder la licence 1 en deux parties (la licence 1a et la licence 1b).

Certains départements  comme celui des sciences de l’information et de la communication est déporté à l’école normale supérieure (ENS) pour manque de locaux. Malgré cela, il se confronte toujours au même problème, vu qu’il ne dispose que de 2 salles de classes pour les 3 niveaux. 

En 2020, le gouvernement a prévu étendre la capacité d’accueil de l’université. Des projets de construction des amphithéâtres ont été lancés. Malheureusement, à ce jour, rien n’est encore fait et la situation devient de plus en plus délicate. Il est alors judicieux que les autorités aient un œil sur cet aspect qui enfreint  la formation  des centrafricains qui aspirent à un changement de leur pays par l’éducation.

Belvia Espérance Refeibona