Les jeunes sont particulièrement engagés dans les travaux de la fibre optique à travers le pays. Dans les régions de Carnot, Berberati et Nola parcourues par Oubangui Médias, les jeunes témoignent de l’impact de ces travaux dans leur vie.

Ousmane est âgé de 36 ans, il est commerçant dans la ville de Berberati. Tombé en faillite à cause de situation sécuritaire, son engagement dans les travaux des tranchées de la fibre optique lui a permis de reprendre le commerce d’habits.

« Je suis particulièrement heureux de prendre part à ce projet. Cela m’a occupé un moment et les frais reçus m’ont permis de reprendre mon commerce. Là maintenant, c’est un souvenir inoubliable pour moi. Je suis redevenu autonome », a-t-il témoigné.

Ils sont nombreux, à participer aux travaux à Berberati. Plus de 500 jeunes comme dans les autres localités n’ont pas manqué de témoigner les bienfaits de ces premiers travaux, comme ce jeune Alain. « Les jeunes en général ont très apprécié le fait qu’ils se sont organisés village par village, secteur par secteur pour les travaux. Le taux de banditisme a baissé parce que tout le monde était occupé et gagnait dignement leur pain quotidien », a-t-il souligné.

Les jeunes femmes ne sont pas restées à la marge des travaux des tranchées. Trois jeunes filles, visiblement courageuses se sont alignées les unes après les autres. Outils de travail en main, Raïssa Thibaud que nous avons rencontrée à Balego dans la Basse-Mambéré est heureuse de contribuer au développement du pays et de gagner sa vie au retour. « C’est notre manière de lutter contre la galère. Ce que nous percevons nous aide à subvenir à nos besoins. J’invite les filles qui se lancent dans la prostitution de travailler comme nous pour barrer la route à la prostitution », a-t-elle témoigné.

Les autorités locales et administratives saluent l’implication des jeunes

Les autorités de ces localités saluent l’approche d’utilisation des jeunes dans les travaux. A Bania dans la Basse-Mambéré, le Maire Mbaobanga Kakombo Bernard se réjouit que ce projet ait réduit les cas de vol dans la commune. « Ici à Banian, il y avait des malfaiteurs, des voleurs mais depuis l’arrivée de ce projet, il a atténué le caprice des enfants. Le recrutement était localement, les enfants sont bien payés et se sont lancés dans divers commerces à la fin », a fait savoir l’autorité communale.

Même son de cloche pour le préfet de la Mambéré-Kadéi, Theodore Papillon Malengue. Il loue l’implication des jeunes dans les travaux. « Il y’a trop de chômage des jeunes, ce projet est venu les soulager. Même s’il y’a des jeunes paresseux, ceux qui ont manifesté pour contribuer au développement du pays ont gagné. Cette politique d’utiliser les jeunes à la place des machines est une excellence idée du gouvernement afin de minimiser les risques de braquages, de vols et de la délinquance dans la région », s’est exprimé le préfet de la Mambéré-Kadéi.

Dans la sous-préfecture de Nola, Mme Géneviève Chour née Gbadin n’a pas manqué de relever l’implication des jeunes dans le projet du déploiement de la fibre optique.  « La population dans l’ensemble et la jeunesse en particulier est honorée parce qu’à travers ce projet, elle trouvé du travail et un gain de cause », soutient le sous-préfet de Nola dans la Sangha-Mbaéré.

Tout au long des parcours effectués dans la Mambéré-Kadéi et la Sangha-Mbaéré, les jeunes femmes et jeunes hommes qui travaillent pour ce projet se réjouissent de leurs contributions au développement du pays mais aussi de l’économie locale.

Ce projet ambitieux, financé grâce à la Banque Africaine de Développement (BAD) et l’Union Européenne comprend plusieurs aspects important dont l’emploi des jeunes, la vulgarisation technologique, l’identité digitale, la taxation du secteur digital, la construction et l’opérationnalisation d’un data center, la construction d’un centre de formation digitale à l’Université de Bangui, la remise en état du laboratoire technologique de l’AENES et du lycée technique de Bangui.

Il sera un incubateur d’accélération de startup et permettra à la RCA de se doter d’un plan stratégique national « Centrafrique digital 2025 ».

A travers la fibre optique et la création du Partenariat Public Privé (PPP), une Agence Centrafricaine du Développement Digital (ACDD) sera créé ainsi que la création de la poste électronique et d’un système financier digital.

Les villes de provinces pourront connaitre un essor économique, encore là à travers l’implication des jeunes.

Fridolin Ngoulou