Ce lundi 26 septembre 2022, les élèves des établissements publics et privés vont reprendre officiellement les bancs de l’école au titre de l’année scolaire 2022 – 2023. Ceci après la rentrée administrative le 19 septembre dernier. Les écoliers ainsi que leurs parents s’inquiètent d’ores et déjà sur l’état de dégradation avancée des routes et la pénurie du carburant qui vont certainement impacter négativement sur cette rentrée des classes.

En Centrafrique, le transport en commun constitue l’un des moyens que les enseignants et les élèves empruntent pour se rendre sur leurs établissements. Certains parents d’élèves utilisent aussi ce moyen pour déposer et prendre leurs enfants à l’école. Pour cette nouvelle année scolaire, les usagers de ce secteur vont devoir faire face à certaines difficultés, notamment la pénurie du carburant et la dégradation des routes tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays.

Depuis mars 2022, les usagers du transport en commun se plaignent de l’augmentation des prix du transport suite à la crise sans précédente de carburant que la ville de Bangui, la capitale centrafricaine a connue. Les conducteurs des mototaxis sont obligés de s’approvisionner en carburant dans les marchés noirs. Au retour, ces derniers ont, à leur guise doublé voire triplé les prix de leur service. Pendant cette rentrée des classes, les élèves ainsi que leurs parents ne savent pas à quel Saint se vouer tout au long de cette année scolaire si la situation perdure encore. 

Dans les ménages à Bangui, certains parents commencent déjà à s’organiser pour contourner cette situation. Max Symphorien habitant le 5e arrondissement, est père de trois enfants qui fréquentent l’institution Nicolas Barré dans le 2e arrondissement de Bangui. Il dévoile la stratégie qu’il entend mettre en place pour faire face à ce défi de transport afin de déposer ses enfants à l’école. « Avec cette pénurie du carburant, je suis obligé d’acheter une moto afin d’assurer le transport de mes progénitures à l’école. Je vais engager un conducteur pour remplir cette tâche à plein temps. Celui-ci sera rémunéré chaque fin du mois. Il sera obligé de faire la queue dans une station-service pour prendre le super à la pompe », a expliqué ce parent d’élèves.

Clarisse habite quant à elle à Fouh, dans le 4e arrondissement. Ses deux enfants fréquentent le complexe scolaire de la Faculté de théologie de Bangui (FATEB). Elle a abonné un conducteur de mototaxi pour aller déposer et prendre ses enfants à l’école. Elle craint que ses progénitures se fassent renverser à cause de la dégradation des routes. « Depuis l’année précédente, nous avons abonné un moto taximan qui assure le transport de nos enfants à l’école. Nous l’avons reconduit cette année pour faire le même travail. L’année dernière, nos enfants se sont fait renverser par deux fois entre le lycée des Martyrs et le rond-point des Nations Unies à cause de la dégradation de cette voie. Nous ne souhaitons pas que cela se reproduise cette année. Le gouvernement commence à faire un effort d’aménager certaines artères de la ville de Bangui. Nous apprécions cela. Mais celles-ci sont loin de répondre aux attentes de la population. Il faudrait que cela soit un travail de qualité afin de garantir la sécurité routière des passagers », décrie-t-elle.

François (nom d’emprunt), est enseignant au lycée Barthélemy Boganda de Bangui. Il Indique avoir pris des dispositions nécessaires pour contourner cette situation. Mais celui-ci ne voit pas comment y parvenir jusqu’à la fin de l’année avec ses moyens financiers limités. Plusieurs parents pauvres sont dans les situations difficiles pour couvrir l’année scolaire qui s’ouvre.

Pétrus Namkoina