Plusieurs centaines de femmes se sont mobilisées jeudi 29 septembre 2022 devant le Palais de la Renaissance à Bangui pour demander la réécriture de la Nouvelle Constitution. Une manifestation organisée par le Cercle des Femmes Républicaines (CFR).

« Oui à la réécriture de la nouvelle Constitution, vive le président Touadera que vive la République Centrafricaine », est le slogan brandi par ces dames pour exprimer leur désapprobation face à la décision de la Cour Constitutionnelle, du 23 septembre stoppant le processus de la réécriture d’une nouvelle constitution.

Alors que le gouvernement a pris acte de la décision de la Cour Constitutionnelle annulant les décrets portant création et mise en place du comité de rédaction de la nouvelle constitution, Bangui semble ne pas lâcher. Pourtant, la décision de la Cour Constitutionnelle est susceptible d’aucun recourt, le gouvernement et ses soutiens politiques persistent et signent pour doter le pays d’une nouvelle constitution.

Le Front Républicain d’Héritier Doneng à quant à lui lancé une nouvelle pétition et organise ce vendredi 30 septembre au Palais de la CEMAC un grand rassemblement. Tous veulent braver la décision de la Cour par la volonté populaire pour exiger du président de la République la convocation d’un référendum constitutionnel.

Il est souvent rare que les femmes, surtout des centrafricaines sortent dans la rue pour des revendications politiques. Toutes ces femmes foulards blancs en tête en signe de paix exigent elles aussi la convocation d’un referendum constitutionnel afin de doter le pays d’une nouvelle constitution.

Sachant que le projet de la nouvelle constitution inclus la levée des verrous de limitation du mandat présidentiel, l’opposition s’est résolue à faire obstacle à ce projet qu’elle juge suicidaire pour la Centrafrique, qui a d’autres priorités que celle d’avoir une nouvelle constitution qui offrira une présidence à vie au président Touadera.

Le président Touadera, depuis la décision de la Cour Constitutionnelle stoppant le projet de la réécriture d’une nouvelle constitution pour entorse à la procédure , observe encore un silence qui inquiète plus d’un centrafricain, même s’il s’est adressé à ces femmes.

Mais comme cela se démontre à travers les nouvelles manifestations et pétitions, il semble que le gouvernement veut braver la décision de la Cour Constitutionnelle pour se soumettre à la volonté populaire exprimée à travers la grande marche du 6 aout 2022. Cependant, plusieurs risques sont alors visibles au cas où le gouvernement tenait à faire passer de force cette nouvelle loi fondamentale car l’opposition prédit un chaos ainsi que les groupes armés qui se reconstituent pour faire obstacle à ce projet.

Le président Touadera sera-t-il à mesure de faire face aux conséquences de ce projet qui fait monter des tensions politiques et sécuritaires? Dispose-t-il des moyens nécessaires pour financer le projet du référendum constitutionnel?

Pour le moment, le gouvernement ne dis pas encore comment procéder.

Jean Ngbandi