La pénurie d’essence depuis presque 20 jours inquiète davantage les centrafricains. Des longues queues sont observées chaque jour devant les stations-services. Quelle sont les raisons de cette pénurie ?

Alors que l’Enerca se bat pour rétablir les pylônes tombés il y’a presque un mois, la pénurie d’essence vient augmenter le calvaire du peuple centrafricain.

Bangui était dans le noir pendant plus de deux semaines avant de connaitre un début de soulagement. Mais soudain et dans la foulée de cette crise d’énergie, l’approvisionnement en carburant connait à son tour un problème.

Officiellement, il ne devrait pas avoir une pénurie de carburant. Mais le blocus de l’axe de ravitaillement principal du pays par les rebelles de la CPC à l’époque aurait occasionné cette chute brutale des réserves en carburant.

Chaque année, les mois de mai et de juin enregistrent toujours des cas de pénurie. Ceci est vu comme un manque de prévision de la part de l’Agence de Stabilisation et de Régulation du prix des produits Pétroliers (ASRP) qui n’arrive pas à maitriser cette période.

Même si la question du corridor Bangui-Douala est mise en avant, l’axe fluvial de ravitaillement Bangui-Brazzaville a été fréquentable.  Là aussi, les raisons officielles évoquées relèvent que la baisse du niveau de fleuve ne permet pas l’approvisionnement.

Le corridor Bangui-Douala a été libéré depuis plus de trois mois. Mais à ce jour, une équipe de l‘ASRP se trouverait depuis deux semaines au Cameroun pour des tractations afin d’approvisionner le pays en carburant.  

Sur le terrain, il est difficile de s’approvisionner en carburant. Les stations-services ne doivent pas dépasser les limites des mètres cubes fixés et le calvaire ne peut que s’accentuer.

Des centrafricains, déjà fragilisés par les crises sécuritaires et celles liées au Covid-19 ne sont pas prêts à vivre une nouvelle crise causée par la pénurie du carburant.

Lors d’une rencontre le 4 mai dernier entre le Premier ministre Firmin Ngrebada,  le ministre de l’énergie et de l’hydraulique et son collègue des transports et de l’aviation civile, Firmin Ngrebada avait souligné que : « les Ministres m´ont rassuré qu´une solution provisoire est trouvée à cet effet, mais qu´il reste l´augmentation des importations et le dédoublement des convoyages par des camions citernes du Cameroun vers la République Centrafricaine ». Mais quatorze jours après, la situation reste statu quo.

Des sources proches des sociétés de distributions, le pays dispose encore d’un stock, mais elles auraient été sommées à vendre par quota au quotidien, ce que déplore un conducteur de bus, « Nous n’avons droit seulement à 20 litres par jours. Nous ne comprenons pas les raisons qui ont poussé les autorités à limiter ce nombre. Cela nous pénalise dans nos activités ».

Trouver de l’essence est devenu un parcours de combattant dans la capitale. Si la situation perdure, Bangui risque de connaitre un grogne social à entendre parler les conducteurs des motos, des taxis et bus.

Jean Ngbandi