La problématique du retour de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire centrafricain est l’un des défis majeurs qui attendent le nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Henri Mari Dondra. Si son prédécesseur Firmin Ngrebada a été largement engagé dans le combat de la reconquête des villes auparavant sous contrôle des groupes armés, l’heure est maintenant à un retour réel des administrateurs étatiques sur l’ensemble du pays. 

C’est dans ce contexte qu’il a été mis en place un plan dénommé « Stratégie nationale de restauration de l’autorité l’Etat en Centrafrique (RESA) sur la période de 2017-2020». Ladite stratégie se réalise sur financement de l’Agence française de développement (AFD) à travers le projet d’ « Appui au redéploiement de l’État centrafricain et des services essentiels RESE ».

Ce projet vise deux principaux objectifs à savoir : premièrement, renforcer le pilotage, la coordination et le suivi de la stratégie de redéploiement de l’Etat, y compris son dispositif d’appui au développement local à l’échelon communale. Secundo, mettre à disposition un socle minimum de services administratifs et services essentiels dans les territoires concernés, et en attribuant à la réduction des disparités territoriales, en lien avec les acteurs publics et non gouvernementaux présents sur le territoire.

Pour évaluer l’état des choses, il s’est tenu le 30 juin 2021 au complexe scolaire international Galaxy à Bangui, un atelier de restitution de l’étude rétrospective de la mise en œuvre de RESA, organisé sous l’égide de la Primature avec l’appui d’Expertise France. Cet atelier intervient à la suite d’un précédent atelier qui s’était déroulé du 27 au 28 mai dernier à l’alliance française de Bangui et qui mettait l’accent sur le bilan de ce projet.

«Les services essentiels dont on fait mention dans ce projet comptent: favoriser le développement du système éducatif, procéder à l’installation des points d’eau potable, permettre un accès au service de soin de santé dans un environnement clinique avec des outils de travail adéquats. Pour ce faire, nous avons choisi la ville de Bangui et la préfecture de Nana-Mambéré comme des villes pilotes pour enfin couvrir au fur à mesure les autres villes », a expliqué Frank Levasseur, chef de projet RESE.

«Toutefois, nous pouvons réaliser le projet des services essentiels tant que les services administratifs reprennent fonction dans les villes de provinces. Nous espérons alors que les efforts du gouvernement avec l’appui de ses partenaires dans le domaine sécuritaire  à l’exemple de la Minusca aboutiront à un résultat positif car rien ne pourra se faire sans la paix », a souligné la même source.          

 Le projet RESE s’inscrit dans le cadre de l’initiative MINKA pour la RCA dont l’objectif est de contribuer à l’accompagnement de la sortie de crise et de soutenir la construction d’une paix durable. Il fait front commun à la stratégie nationale de restauration de l’autorité de l’État qui vise à renouveler en particulier le contrat social entre l’État et la société, en redéployant l’administration sur le tout le territoire, dotée d’une gouvernance locale inclusive et en fournissant les services de base liés aux besoins primaires de la population.

Le coût total de la mise en œuvre de ce projet est évalué à 10 millions d’Euros pour une durée de 48 mois.

Brice Ledoux Saramalet