La Commune de Maloum dans la Ouaka a accueilli le 5 mai dernier le lancement de la campagne nationale de vaccination de bétail.

L’élevage est l’une des activités économiques de la République centrafricaine. Dommage que le secteur se confronte à de problème après les crises qui ont secoué le pays. Si l’obstacle principal reste l’insécurité dans les communes d’élevage, les bergers ont vu leurs troupeaux diminués à cause de maladies épidémiologiques. Pour ce faire, le CICR qui assiste de personnes en situation d’urgence, en collaboration avec le gouvernement centrafricain, a décidé d’assister les éleveurs à travers la compagne de vaccination.

Pour cette année 2022, le lancement officiel de cette compagne s’est déroulé le 05 mai dernier dans la commune d’élevage de Maloum dans la Ouaka. En effet, l’élevage représente le poumon économique des communautés agropastorales en Centrafrique. Et, le cheptel centrafricain est estimé à 4 millions de têtes  et la transhumance transfrontalière devrait concerner des centaines de milliers des bovins.

Dommage que ce cheptel a subi un coup violent avec les multiples conflits qui ont secoué le pays. Ces crises ont créé non-seulement un climat d’insécurité empêchant les enleveurs de chercher les verts pâturages mais aussi ne leur donnent l’occasion de vacciner leur bétail. Cette situation a favoriser la circulation rapide des maladies animales transfrontalières (TAD) comme les Pestes de petits ruminants (PPR), la Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), la fièvre aphteuse et la maladie de New Castle (NCD).

C’est ainsi que le CICR à travers son département de la Sécurité Economique (ECOSEC) tente de répondre aux conséquences humanitaires durables de la crise en renforçant les partenariats et responsabiliser davantage les autorités de l’Association Nationale de Développement de l’Elevage (ANDE), Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains (FNEC), Maires et Ardos.

« Avant cette crise, je disposais plus de 500 têtes de bœuf. Mais la crise a fait que je n’avais pas pu vacciner mon bétail. Du coup, j’ai perdu de centaine des têtes. Heureusement que le CICR a commencé la vaccination dans notre commune et aujourd’hui mon bétail a un peu augmenté jusqu’à plus de 200 têtes. Je reconnais que cette vaccination a beaucoup aidé mon bétail » a témoigné Ardo Adamou Sadjo.

Pour Mouniri Guiwa, président de la Fédération locale de groupements d’intérêts pastoraux (FELGIP), il confirme que seule l’insécurité fait problème au secteur d’élevage dans la commune de Maloum : « Notre seul souci aujourd’hui c’est l’insécurité. Certes, les  maladies ont largement coûté au cheptel mais les choses s’améliorent bien depuis que le CICR a commencé la vaccination dans nos régions.  Cela a tellement aidé et a vu l’augmentation de nos bétails ».

Comme nous l’avions susmentionné, cette compagne est menée en collaboration avec le gouvernement Centrafricain. C’est ainsi que le lancement officiel de ladite compagne a été honorée par Maloum Idriss, conseiller au ministère de l’élevage. Ce dernier a expliqué que le gouvernement ne ménage aucun effort pour contribuer au développement du secteur de l’élevage en Centrafrique surtout en matière de transhumance.

Quant à Youssoufa Adamou, coordonnateur régional de la FENEC à Bambari : « c’est à travers l’élevage que les éleveurs nourrissent leurs familles. Cependant, les pertes sont nombreuses suite à cette crise. Alors, il est important que le gouvernement puisse mettre en place une stratégie pour soutenir ces bergers ».

Il faut préciser que selon  Romaric Kemanda, du département de la sécurité économique ( Ecosec) à la sous délégation du CICR à Bambari, « cette compagne de vaccination va durer deux mois dans les différentes communes d’élevage en Centrafrique surtout dans les zones d’intervention du CICR. Cependant, dans la Commune de Maloum, l’objectif est de vacciner jusqu’à 50 milles têtes de bovins et 20 milles têtes de petits remuants. Pour toute la République Centrafricaine, l’objectif est d’atteindre 200 milles têtes dont 100 milles pour les bovins et 100 milles pour les petits ruminants ».

En dépit de tout, le reste du travail sera fait par le gouvernement car le CICR n’a pas la possibilité de couvrir toute l’entendue du territoire centrafricain. Les interventions du CICR s’inscrivent dans le cadre d’assistance. Pour ce faire, le gouvernement est appelé à prendre ses responsabilités.   

Brice Ledoux Saramalet