La Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) s’est attelée à faire revenir le siège de la Commission à Bangui. En prélude à la Conférence des Chefs, les clés des bâtiments rénovés ont été remises au Président de la Commission Daniel Ona Ondo. Il prépare sa sortie de la Commission. Daniel Ona Ondo s’est livré à la presse à la fin de la cérémonie qui a eu lieu lundi dernier à Bangui, en se prononçant brièvement sur l’état de santé de la Commission.

Quelle est la symbolique de cette cérémonie de remise des clés au Président de la Commission de la CEMAC ?

La symbolique est simple. Vous savez que le Chef d’État Faustin Archange Touadera est venu cela veut dire que c’est un évènement de prix de première dimension. La symbolique est simple et c’est la solidarité. Quand il y a une difficulté, nous sommes appelés à aider. Donc, la CEMAC a entièrement financé ces bâtiments. On n’a pas demandé l’argent à la République Centrafricaine. Nous avons financé ces bâtiments pour donner la chance à ce que la Commission vienne ici à Bangui. Je crois que Bangui est le siège historique. Il fallait qu’on mette les conditions pour que le siège revienne à Bangui et pour que nos fonctionnaires soient bien installés. Ils ont besoin d’avoir un cadre de travail agréable, des beaux bâtiments, des belles installations, c’est pourquoi nous avons fait en sorte que ces bâtiments soient terminés. Moi je suis heureux, d’autant plus que ces bâtiments finissent au moment où je vais rendre le tablier à la prochaine équipe mais je ne pleure pas comme on dit chez nous, le pêcheur n’est pas celui qui manque de poisson, les autres vont continuer le travail que nous avons commencé.

Quel est l’Etat de santé de la Commission de la CEMAC au moment où vous allez partir ?

Ecoutez, c’est aux Chefs d’Etats d’Apprécier. Parce que nous avons des organes qui nous jugent : La Conférence des Chefs d’Etat et le Conseil des Ministres. Nous allons avoir un Conseil des Ministres bientôt. Je pense que, la première chose qu’il faut dire est qu’on a stabilisé la commission. Le fait qu’on soit à Malabo ne veux pas dire qu’on fuit la Centrafrique par ce qu’il fallait trouver un endroit où l’on puisse travailler sereinement ce qui a été fait.

Nous avons avancé sur beaucoup de dossiers : la libre circulation des personnes et des biens quoi qu’on dise, aujourd’hui avec le passeport CEMAC nous avons la possibilité de circuler dans six(6) Etats de la communauté. Mais les gens ne comprennent pas que la libre circulation a toutefois un prix. On ne doit pas faire ce qu’’on veut. Vous devez respecter les lois et les règlements dans les pays d’accueil. Nécessairement si vous voulez rester plus longtemps, faudrait que vous ayez les cartes de séjour donc nous avons avancé sur certains dossiers d’intégration. Je crois que nous allons encore adopter au prochain conseil de ministre des dossiers qui vont être soumis à l’attention des Chefs d’Etat.

Qu’est-ce qu’on peut tirer de ce prochain conseil des ministres et du sommet des Chefs d’Etat ?

Ce sommet a été beaucoup demandé. Il y a des Chefs d’Etat qui voulaient qu’on se réunisse. Mais avec le COVID-19, il y a eu ralentissement. Donc naturellement, les dossiers qui seront en cours c’est de faire l’état de lieux de la communauté. Il sera question de faire le point de cinq (5) piliers sur lequel nous travaillons. C’est le Président Congolais Denis Sassou Nguesso qui le fera. Après nous aurons le problème de rationalisation que le Président BIYA fera le point.

Parce-que les gens croient que la rationalisation, c’est la CEEAC et la CEMAC. Non il y a encore une autre communauté qui est la CGPN  donc y a trois (3) communautés que les Chefs d’État veulent mettre ensemble pour faire une communauté plus forte. Ce dossier est en cours.

Naturellement y a des gens qui pensent qu’il faut avaler la CEMAC, d’autres pensent qu’il faut la fusion d’une nouvelle communauté. Il y a donc le projet de la monnaie. Vous savez nous avons 50 ans de  monnaie avec la France, évident qu’après 50 ans de mariage on peut se demander quelle orientation donner à cette monnaie. Il y a le problème de financement de la communauté. Le financement est fondamental. Sans le financement vous n’allez pas avoir ces bâtiments. C’est 1% des importations or, cet argent tarde à rentrer. Il n’y a que les Chefs d’État pour pouvoir en tirer les conséquences.

Puis naturellement ce que vous attendez tous, ce sont les nominations. Il y aura un chamboulement énorme. Tout le monde va partir en dehors du Président, du Gouverneur qui a un mandat de 7 ans, qui ne partira pas, du Président de la Cour de Justice et la Cour des comptes et le secrétaire général de la COBAC. Tout le monde part. Les Chefs d’État vont décider quelle est la nouvelle équipe qui va diriger la Commission et toutes les restitutions que nous avons.  Voilà donc l’ordre du jour extrêmement fourni qui va demander une journée de travail assidue aux Chefs d’État. Nous allons commencer le mercredi au Comité ministériel de l’UMAC et le Conseil des Ministres de l’UAC.

Le Président Touadera devra recevoir le flambeau pour conduire la tournée de la Communauté. Qu’en dites-vous ?

Ce n’est pas à moi d’en décider. Ce sont les Chefs d’Etat. Donc, traditionnellement, quand c’est une Conférence ordinaire, il y a un passage de flambeau. Donc, ils vont voire ça entre eux.

Merci beaucoup

Propos recueillis par Fridolin Ngoulou