Après les premiers états-généraux des médias tenus en 2007, l’urgence de l’heure est d’aller vers une seconde assise des états-généraux des médias plus inclusive,  car les médias en RCA connaissent un développement à la vitesse de celui des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).

Depuis la libéralisation de ce secteur en 1991, le milieu médiatique centrafricain a évolué en dent de Cie jusqu’à la tenue des premiers états-généraux des médias, du 27 aout au 1er septembre 2007. Ces assises ont permis de jeter les bases d’une presse pluraliste et plus ou moins libre dans ce pays qui connait une instabilité politique et sécuritaire chroniques.

Depuis la tenue de ces états-généraux, des défis majeurs ont été franchis, mais beaucoup restent encore à faire. Plusieurs dossiers sont restés sans suite. A l’exemple de l’épineuse question de la carte nationale de presse qui n’avance toujours pas, ainsi que la gestion de la subvention de l’Etat octroyée à la presse qui tombe à compte goute.

Nombreux défis restent cependant à relever. La maison de la presse et des journalistes, le développement des médias en ligne et de la presse régionale, la décentralisation effective des médias à travers le pays, la gestion de la presse étrangère, la gestion des organisations professionnelles des médias et la formation des journalistes selon les besoins du terrain sont autant des préoccupations de l’heure.

Le paysage médiatique Centrafricain a complètement changé et les recommandations des premiers états-généraux des médias sont largement évoluées. C’est une raison de plus pour aller vers les deuxièmes états généraux des médias, en tenant compte des nouvelles donnes.

14 ans après ces assises, il est plus que jamais judicieux d’organiser ce secteur qui évolue à vitesse éclaire, vue l’évolution des Technologies de l’Information et de la Communication.

Il nous faudra un ministère du développement des médias privés

Le ministère de la Communication et des Médias semble être dépassé par les épineuses questions qui n’avancent pas depuis les premiers Etats-Généraux des médias, il y’a 14 ans. Ce ministère privilégie juste les médias publics et les actions de la communication gouvernementale au détriment des projets réels dans le but de développer le secteur de la presse privée. Développer la presse privée dans le sens d’apporter des reformes et d’assainir ce milieu.

L’évolution du paysage des médias en Centrafrique de nos jours nécessite la création d’un département ministériel propre aux médias privés. A défaut, un ministère délégué ou au pire de cas, un secrétariat permanent à la Présidence de la République, chargé du développement des médias privés.

La presse privée est le reflet de la démocratie dans un pays dit Etat de droit. C’est pourquoi, ce secteur de la communication devrait faire partie des priorités des gouvernements. L’enjeu de taille aujourd’hui, est la question de lutte contre la désinformation et les violations des droits de l’homme à travers les médias.

Mais l’urgence aujourd’hui, est de redorer le blason terni de la presse Centrafricaine, en mettant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, sur la base de la compétence et de la probité intellectuelle.

Fridolin Ngoulou,

Expert en médias et l’information numérique