Une confusion plane dans l’esprit des centrafricains sur le récent décret publié le 31 décembre 2021 sous le N°21.349 par le gouvernement portant revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garanti (SMAG). Tout le monde parle de cette augmentation surprenante qui  pour être précis concerne seulement des citoyens qui sont régis dans le code de travail du secteur privé.

La perception de ce décret fait couler de salive et de l’encre dans les espaces publics et privés dans la ville et à l’intérieur du pays.

Pour certains, le salaire des fonctionnaires centrafricains est augmenté de 40%.  Cette histoire a nourri un espoir chez les agents de l’Etat qui voient déjà l’augmentation de leur salaire, synonyme d’amélioration de leur condition de vie.

En effet, c’était sur proposition de ministère chargé du travail, de l’emploi, de la protection sociale et de la formation professionnelle, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et le salaire minimum agricole garanti (SMAG) sont réévalués en hausse, le (SMIG) est passé de 18 850 F CFA à 29 000 F CFA mensuel et le (SMAG) de 300 F CFA à 1000 F CFA journalier. En manque de connaissance en la matière, l’interprétation de ce décret a porté une confusion.

A cet effet, le directeur général de l’emploi et de la formation professionnelle Firmin Gondjo apporte une précision, afin d’éclairer la lanterne des centrafricains : « Le SMIG et le SMAG révèlent exclusivement de ceux qui sont régis par le code de travail dans le secteur privé par contre les fonctionnaires de l’Etat sont régis par le statut général de la fonction publique ».

C’est pour dire que, cette revalorisation ne concerne pas les fonctionnaires de l’Etat mais les agents du secteur privé et informel.

Ceci étant, pour embaucher un travailleur (domestique, gardien…) dans le secteur privé ou informel et un ouvrier agricole,  on doit se référer aux textes pour l’applicabilité afin de ne pas être passible de sanction en violation du code de travail centrafricain.

Devant cette réalité, les fonctionnaires de l’Etat ont le regret de ne pas voir leurs salaires augmentés depuis plus de trois décennies et leurs surprises est grande de constater que l’augmentation du SMIG et le SMAG ne prend pas en compte leur statut. Notons que, depuis 1991 le SMIG et le SMAG ne sont augmentés par l’Etat centrafricain.

Cependant, là où vont les choses,  on craint  une grogne sociale des fonctionnaires centrafricains dans l’optique de revendiquer leur droit à l’augmentation de salaire. 

Mais, il est important de préciser qu’il  y a eu de l’augmentation spécifique de salaire à la Présidence, à l’Assemblée nationale et chez les forces de sécurités intérieures et les officiers de FACA puis le corps de la police ou le statut particulier a été approuvé par tout cela se fait de manière disproportionnée.

Le pouvoir d’achat d’un centrafricain reste faible ou un centrafricain vit en dessous d’un dollar et ne peut s’engager de prendre un travailleur ou un ouvrier agricole de les payés avec ces montants. Un défi qui attend le Premier Ministre Henri-Mari Dondra et son gouvernement.

Mais ce pari est loin d’être réalisé même si on le range dans le contexte d’un rêve car, la santé financière du pays ne donne aucune chance au gouvernement de s’aventurier sur ce terrain.

Assimby Komodou