La préfecture de Lobaye est réputée en matière de la cueillette des chenilles. La compagne se déroule chaque année au mois de juin. A ce jour, la commune de Pissa, localité située à 70 kilomètres de Bangui se prépare déjà pour accueillir cette période tant attendue par tous les autochtones.

La période de la cueillette des chenilles est l’une des périodes de grâce des centrafricains et des Banguissois en particulier. Parce que les chenilles, non seulement qu’elles permettent de remplir le panier de la ménagère, elles sont aussi riches en calcium, potassium, en vitamine A et E, en Phosphore, Magnésium et Fer. Elles se présentent alors comme un élément nutritif indispensable pour l’Homme. 

Cependant, à Pissa, les habitants s’apprêtent déjà pour se lancer dans cette compagne qu’ils disent rentable : « Nous sommes déjà en période de grandes vacances. Les enfants sont déjà là avec nous, ils vont nous aider dans cette compagne de cueillette qui est d’ailleurs très rentable » a déclaré Faustin Yakon.

Même si la cueillette est un véritable parcours de combattant, les habitants que ce soit adultes, jeunes et adolescents sont tous habitués à tenir jusqu’au bout comme le témoigne Le Grand : « Nous pouvons quitter la maison à minuit pour parcourir des kilomètres afin de trouver des arbres qui sont plus productifs et cueillir une quantité suffisante. Cela demande de la volonté et du courage. Nous sommes déjà habitués à cette exercice des combattants ».

Avec cette compagne du marché des chenilles, la commune de Pissa sera animée et mouvementée comme les autres localités de la Lobaye. Des commerçants viendront de Bangui pour vendre différents articles et produits. Ce qui favorisa un véritable échange commercial dans ces localités.

Dommage pendant cette période, c’est difficile de trouver des produits champêtres et alimentaires : « Tout le monde sera occupé à se rendre à la cueillette afin de gagner de l’argent. Du coup, pour trouver de quoi à manger sera difficile. Certaines jeunes filles en profitent pour se lancer dans la restauration et la vente des brochettes » témoigne Odilon.

Un autre fait déploré par Odilon est que : « Pendant cette compagne de la cueillette, on va enregistrer des accidents du fait que les conducteurs des mototaxis qui transportent les commerçants se livrent à des course plus le surcharge  et perdent le contrôle. Il est important que ces derniers prenne conscience de leur vie car la conduite fait appel à des règles de code de la route ».

Même si c’est un moment où les autochtones cherchèrent et gagnent de l’argent à tout prix, ces derniers s’exposent aussi à des risques : « Nous parcourons des kilomètres parfois tard dans la nuit et souvent sous la pluie. Nous traversons des rivières. Par imprudence, nous pouvons marcher sur un serpent qui peut nous mordre. Le risque de paludisme et autres maladies tropicales est élevé car les enfants se livrent aussi à la cueillette mais ils ne portent pas de pull-over », a mentionné Olga, une douée de la cueillette.

Rappelons qu’aujourd’hui, c’est difficile de trouver des arbres productifs des chenilles proches des villages et la destruction forestière à l’origine de cette peine. Des sensibilisations sont faites auprès des sociétés forestières et des habitants mais le respect des principes d’exploitations forestière sont loin d’être respectés. Le gouvernement par l’entremise du ministère de l’Environnement et du Développement Durable et celui des Eaux et Forêts, Chasse et Pêches travaillent à fond sur ce dossier pour éviter le pire dans l’avenir. 

Brice Ledoux Saramalet