L’avant-projet de loi contre la corruption a été validé mercredi  30 juin 2021 à Bangui,  à l’issu d’un atelier de trois jours organisé par le Comité National de Lutte contre la Corruption (CNLC).

Cette loi sera une première du genre en Centrafrique et intervient dans un contexte où le président Faustin Archange Touadera place la lutte contre la corruption comme colonne vertébrale de son deuxième mandat.

La Centrafrique à l’instar des autres du pays se trouve confronter au défi de la corruption qui est une gangrène qui affecte les différentes couches de la société. Ses effets pervers se manifestent dans tous les secteurs d’activité aussi bien publics que privés.

« La réduction de ce phénomène constitue un enjeu majeur de la bonne gouvernance que le président Faustin Archange Touadera a toujours essayé de relever et c’est ce combat qu’il attend renforcer, car convaincu que seule une volonté politique résolue permettra de combattre efficacement ce fléau », a déclaré Serge Singha Bengba, président du CNLC.

Le président du CNLC a rappelé en effet que la Convention des Nations-Unies de lutte contre la corruption à laquelle la Centrafrique a adhéré, a mis en place un processus d’examen par les pairs pour permettre à chaque pays de mettre à niveau son corpus législatif en matière de lutte contre la corruption.

« C’est en nous appuyant sur les recommandations résultant de cet examen et sur la contribution de certains acteurs de la lutte que nous avons élaboré le draft 1 de l’avant-projet soumis à la validation », a posé comme cadre le président du CNLC.

Selon Serge Singha Bengba, cette loi vient compléter l’arsenal juridique de la lutte contre la corruption en Centrafrique. « Cette loi sera mise à la disposition de tous les organes de lutte contre la corruption et c’est à eux de faire leur travail pour qu’il ait incrimination et sanction des corrompus et corrupteurs. Il leur faut un cadre juridique et institutionnel fort », poursuit le président.

Gervais Lakosso du Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC), l’un des participants salue cet avant-projet de loi qui va permettre à la Centrafrique de lutter « contre ce phénomène qui est un grand coup de frein au développement ».

La prochaine étape consistera à mettre en forme l’avant-projet avant de remettre officiellement au premier ministre. Mais déjà, lors du dialogue Républicain en préparation, le CNLC parlera de la loi anticorruption aux participants.

Cette validation technique a connu la participation des experts du pouvoir public, de la société civile et du secteur privé.

Fridolin Ngoulou