Le président Faustin Archange Touadera, en recevant la mission de haut niveau de l’UA, la CEEAC, de l’ONU et de l’Union Européenne marque une ouverture et exprime une distance face aux détracteurs de la Minusca qui ont organisé plusieurs manifestations hostiles à la mission onusienne en Centrafrique.  Il a promis que la justice sera faite.

Déclaration à la presse du Président de la République, Faustin Archange Touadera:

Presse : Monsieur le Président, vous venez de recevoir une mission de haut niveau composée des Nations unies, de l’Union Africaine, de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale et l’Union Européenne. Qu’est-ce qu’on peut retenir de vos échanges avec ces hautes personnalités ?

Le Président de la République Centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra

Merci beaucoup. Je voudrais tout d’abord saluer la présence des éminentes personnalités des Nations Unies (ONU), de l’Union Européenne (UE), de l’Union Africaine (UA) et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) qui ont fait donc une délégation, une mission conjointe pour échanger avec le Gouvernement centrafricain et moi-même sur les questions de la coopération avec nos différents partenaires qui sont représentés ici. Et je voudrais tout simplement rassurer nos partenaires que, parce que la question qui était à l’ordre du jour, est-ce que leur présence est souhaitée par le Gouvernement centrafricain. Parce que, suite à beaucoup de manifestations, ils s’interrogeaient sur le fait de voir si les invitations qui leur avaient été lancées sont plutôt d’actualité. Et je le dis ici haut et fort que la voix autorisée pour ces questions, c’est la mienne, et celle du Gouvernement. Nous disons que nous avons besoin de nos partenaires. Aujourd’hui, et depuis 2016 jusqu’à aujourd’hui, la MINUSCA, l’Union Européenne, la CEEAC et l’Union Africaine nous ont beaucoup appuyés, dans les divers domaines de la sécurité, du développement et autres aspects.

Donc, nous sommes demandeurs de l’appui qu’ils nous accordent ici pour relever les différents défis que traversent la République Centrafricaine. Donc, je voudrais les rassurer pour dire que bien au contraire nous voudrions renforcer notre coopération, renforcer et redynamiser. S’il y a eu des questions, des difficultés, je pense que nous sommes disposés, le Gouvernement centrafricain est disposé pour améliorer les dispositions pour leur permettre de remplir au mieux leur mission. Ils m’ont fait part de certaines menaces dont certains de leurs agents faisaient l’objet. Je leur dit que des menaces, les auteurs de ces menaces seront poursuivis, et qu’ici c’est un Etat de droit, et que nous ne travaillons pour que la justice, pour permettre à nos partenaires de travailler sereinement. Donc, la principale question, c’est celle-là, c’est de les rassurer, et c’est de dire que nous avons besoin de nos partenaires, et qu’ici en République centrafricaine, que nous sommes un pays fragile et que tous nos partenaires, ici, chacun à sa place. Et que nous voudrions que nos partenaires travaillent en toute complémentarité. Et nous voulons que ces partenaires travaillent dans la transparence. Voilà des questions essentielles que nous avons échangées avec nos partenaires des Nations Unies, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne et de la CEEAC qui sont venus dans une mission conjointe nous rencontrer pour parler de notre partenariat. Je vous remercie.

Le président de l’Assemblée nationale appelle à la cessation des manifestations contre la Minusca

Dans la foulée de la déclaration du président Faustin Archange Touadera, le président de l’Assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji a aussi appelé les organisateurs des manifestations anti-Minusca à cesser immédiatement les hostilités envers cette mission onusienne ainsi qu’envers toute la communauté internationale.

Depuis plusieurs mois, il ne se passe pas une semaine sans que le pays enregistre une manifestation contre les troupes de la Minusca, accusées d’être passives devant la montée des violences dans le pays et d’être aussi de connivence avec les rebelles qu’elles refuseraient de combattre.

Ces manifestations ont fait monter un sentiment anti onusien voire anti-français que les manifestants accusent aussi d’être le malheur centrafricain et dont ce pays serait contre la Russie alors que ses instructeurs militaires aident l’armée nationale à reconquérir le territoire occupé par les groupes armés.     

Fridolin Ngoulou