Du 26 au 28 juillet 2022, le ministère de l’élevage et de la santé animale, en partenariat avec l’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO), a organisé à Bangui, la sixième réunion de la plateforme nationale de pastoralisme et de transhumance. Cette réunion qui a mobilisé près d’une centaine de participants, venus du Cameroun, du Tchad et de la Centrafrique, est une occasion pour les acteurs de l’élevage des trois pays, d’échanger et de s’accorder sur les moyens de rendre la transhumance transfrontalière son rôle de régulation d’économie pastorale et sa vocation de contribuer durablement à une économie prospère et stabilisée entre les trois pays.

En vue de rendre la transhumance transfrontalière son rôle de régulation d’économie pastorale et sa vocation de contribuer durablement à une économie prospère et stabilisée au Cameroun, au Tchad et en Centrafrique, les acteurs de l’élevage des trois pays, ont tenu leur 6è réunion, à Bangui, la Capitale Centrafricaine. Ce secteur est une composante essentielle de l’économie et de la culture en Afrique subsaharienne. Cette réunion est une occasion pour les acteurs de réfléchir sur les différents enjeux du pastoralisme et de la transhumance en RCA et de rechercher ensemble des solutions pour une cohabitation pacifique entre les agriculteurs et les éleveurs.

En effet, les populations d’éleveurs nomades se déplacent de manière cyclique le long de divers corridors traditionnels, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur et à travers les frontières, à la recherche de pâturage pour leur bétail. Ces mouvements sont cependant souvent accompagnés de conflits, qui peuvent être d’ampleur variable avec des populations sédentaires en cours de route et ont également un impact sur les communautés locales impliquées dans d’autres pratiques de subsistance.

Dans son allocution pour la circonstance, David Kadekoy, chargé de programme intérimaire de la FAO a indiqué qu’à travers 312 469 km2 de surface pâturable, la RCA offre une véritable zone de survie du bétail de la sous-région d’Afrique Centrale. Basées sur des pratiques établies de longue date des éleveurs de la zone sahélienne du Cameroun et du Tchad, pour des raisons de complémentarité des zones bioclimatiques, effectuent la transhumance transfrontalière pendant la saison sèche vers la RCA. Il est revenu sur le contexte dans lequel la FAO apporte son soutien à l’organisation de cette réunion. « La rencontre d’aujourd’hui revêt d’un caractère intergouvernemental et s’inscrit dans la droite ligne du plan de travail et de recommandations de l’atelier régional sur le pastoralisme et la transhumance en Afrique Centrale. Nous avons surtout en tête deux recommandations : le renforcement de la coopération entre les Etats membres de la CEEAC à travers la réactivation des accords bilatéraux, multilatéraux et mixtes incluant la problématique de la gestion de transhumance apaisé dans la sous-région ; la mise en œuvre des engagement politiques pris dans le cadre de la gestion des frontières, conformément aux programmes frontières de l’Union Africaine et de la CEEAC aux fins de rendre dynamique la préservation de la stabilité ».

Pour Dr. Patrick Ningata, directeur de Cabinet au ministère de l’élevage et de la santé animale, les recommandations issues de cette réunion offriront la voie à une meilleure prévention et gestion des conflits.

« les efforts doivent se poursuivre pour trouver des stratégies adaptées pour une transhumance pacifique et sécurisée, pour une gestion concertée des règlements des conflits  entre éleveurs et agriculteurs ainsi que des ressources naturelles afin de relancer la contribution du secteur de l’élevage dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et dans l’économie. Les contributions tant attendues de toutes ces sommités permettront de nous rapprocher davantage de l’atteinte des objectifs de cette réunion. Au regard de l’importance de cet atelier, je souhaite vivement que les participants prennent part activement aux débats en vue de proposer des pistes crédibles à l’atteinte d’une meilleure solution au problème récurrent du pastoralisme et de la transhumance et que des recommandations fortes soient formulées.», a-t-il déclaré.

Depuis plusieurs années la Centrafrique passe une période de transhumance toujours au prix du sang.

Pétrus Namkoina