L’association « Gui Si Mo Wara »  sur le site des déplacés Mbéla situé à 3 km de Kaga-Bandoro, un projet financé par le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a été visité ce mardi 6 juin 2023 par des professionnels des medias et des représentants de ladite organisation humanitaire. Le but de cette visite est de montrer aux professionnels des medias leurs appuis multiformes en faveur de ces femmes déplacés.

Après plusieurs années de crises sécuritaires, le CICR continue d’apporter un soutien considérable pour la population de la ville de Kaga-Bandoro dans la préfecture de la Nana-Gribizi, une ville située à 337 km de Bangui.

Cette organisation qui œuvre dans le domaine humanitaire en RCA a mis en place une activité communautaire socioéconomique en faveur des femmes peuhles qui occupent le site de Mbéla. Cette initiative vise à renforcer la résilience de cette communauté. Pour ce projet, le CICR a fait une évaluation pour retenir l’association « Gui Si Mo Wara ». Des membres de cette association peuvent prêter entre 15.000 à 20.000 FCFA sans intérêt et rembourser à l’association pendant six mois.

Falmata Boukar, présidente de l’association « Gui Si mo Wara » nous donne des précisions : « Plusieurs crises nous ont secoué ici et avec l’appui du CICR, nous avons mis en place des activités génératrices de revenu. Certes, nous avons connu des difficultés, mais grâce à ce financement, nous pouvons faire mieux. Je vends les beignets, la bouillie et d’autres produits alimentaires. Mais à côté, je fabrique des tricots».

Pour cette visite, plusieurs femmes peuhles se sont réunies pour accueillir leur partenaire, toutes dans leurs tenues et visages couverts avec des foulards. Lors des échanges, ces dernières ont pris leurs temps pour expliquer comment elles ont été retenues dans ce projet et comment elles font pour rembourser les crédits octroyés par le CICR.

Ces femmes témoignent que grâce aux activités génératrices de revenu qu’elles exercent, elles observent petit à petit un niveau appréciable d’autonomisation. Cependant, ces activités viennent appuyer les autres, mises en place à leur profit par d’autres organisations humanitaires sur ce site des déplacés.

Falmata Boukar a fait observer que dans la culture musulmane, les femmes ne doivent pas participer aux réunions publiques sans consentement de leurs maris ou parents. « Pour le moment, nos parents et nos maris nous donnent la latitude de penser notre autonomisation et d’apporter aussi nos contributions dans la famille. C’est un bon signe déjà et nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué dans ce sens. Merci aussi au CICR qui renouvèle toujours son appui à notre association », s’exprime la présidente de l’association.

 En effet, ce site des déplacés accueille 457 ménages pour 1628 personnes. Cependant, l’association « Gui Si mo Wara »  est composée de 23 membres, toutes actives.

Dorcas Bangui Yabanga