Depuis quelques mois, la République Centrafricaine se confronte à un problème de financement qui impacte négativement sur le budget national. Devant cette situation, le gouvernement veut miser sur les menues recettes afin de combler les gaps financiers. Pour soutenir cet objectif, l’Assistance technique du Programme d’appui à la réforme du secteur de la sécurité et à la gouvernance en République centrafricaine de l’Union européenne – REJUSEC, mis en œuvre par  la société Altair, a organisé une session de formation pour les ministères de la justice et celui de la sécurité publique.

Cette formation est organisée avec l’appui financier de l’Union européenne, à l’intention des régisseurs de ces ministères.  A travers ce renforcement des capacités, les régisseurs vont acquérir des nouvelles compétences, notamment pour a gestion des régies des Recettes et d’Avances des ministères susmentionnés. Cela porte de manière précise sur la mobilisation des menuesrecettes et de leur utilisation, conformément aux normes des dépenses publiques.

Le gouvernement, avec l’appui européen, a démarré des reformes pour une gestion saine et orthodoxe de ces ressources financières. « Cette formation s’inscrit dans le cadre des réformes entamées au ministère des Finances et du budget. Elle nous amène à relever les défis auxquels notre pays est confronté en matière de mobilisation des recettes intérieures », a souligné Serge Ouarassio Monkomse, Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité public.

Pour le Directeur Général, le pays fait réellement face à une rareté des ressources financières ; l’’État centrafricain, par le biais du ministère des Finances et du budget et compte sur l’effort que doivent fournir les régies financières, en misant en particulier sur les menues-recettes. « Il y a beaucoup de départements au sein desquels les menues-recettes sont générées. Cependant, dans ce cadre de travail, nous nous focalisons sur le Ministère de la justice et celui de l’intérieure, chargé de la sécurité publique afin de bien maitriser les régies de ces ministères qui travaillent déjà avec l’Union européenne dans le cadre du projet Altair », a-t-il mentionné.

Les régisseurs sont considérés comme des chaines importantes de ces recettes de service. Ils sont appelés à bien se former afin de mener convenablement leur mission. Ils sont appelés à orienter les recettes mobilisées vers le trésor public.

 Concrètement, ces recettes sont représentées par les frais des actes administratifs, de justice et autres que les usagers doivent payer pour des prestations des services au sein de ces départements. L’État a le devoir de rassembler ces différentes recettes pour les centraliser sur le compte unique du Trésor public.

Le chef de projet d’Assistance technique de l’Union européenne au ministère de la justice et celui de la sécurité publique, Achille Tono, rappelle les étapes déjà franchies dans le cadre de ce projet promoteur pour les départements ministériels de la Centrafrique. « Pour arriver à cette formation des régisseurs, une première mission de diagnostic a été menée. La réalité montre  qu’il est important de travailler sur ce secteur afin d’être en ligne avec les règles des finances publiques. Lors de cette formation, les régisseurs vont apprendre les méthodes pour bien réaliser les opérations en recettes qu’en dépenses au sein d’une régie ».

Devant l’importance que revêt cette formation, le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité publique Ouarassio Monkomse demande aux participants d’y porter une attention particulière, car cela vient renforcer leurs capacités en matière de gestion des recettes et de régie d’Avances.

Cette activité est mise en œuvre  à titre pilote et les expériences acquises à l’issue de cette formation seront partagées avec les autres ministères. L’objectif est  que chaque département puisse jouer pleinement ce rôle, jusqu’à l’aboutissement de la chaine qui est le Trésor public, dans le but de renflouer la caisse de l’Etat.

Contexte

Le Programme d’appui à la réforme du secteur de la sécurité et à la gouvernance en République centrafricaine de l’Union européenne REJUSEC, fournit le cadre stratégique et opérationnel de l’Assistance technique. Il s’inscrit dans le cadre de la reconstruction démocratique de l’État et du processus de consolidation de la paix et de la cohésion sociale, initiés depuis la crise de 2013.

Ce programme vise à renforcer les actions menées dans le cadre du plan national de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA) et à les compléter en fonction des objectifs stratégiques définis dans le deuxième secteur prioritaire d’intervention du PIN 11e FED. La réforme de ces secteurs en République Centrafricaine, avec le soutien financier de l’Union européenne, relève d’une mutation des processus administratifs, en vue de leur amélioration et modernisation, du rapprochement de la justice du simple citoyen.

L’Assistance technique a aussi pour objet de faciliter/animer le pilotage des processus des réformes dans le cadre des appuis budgétaires et l’UE et renforcer la gouvernance des ministères en charge. Cette Assistance technique est mise en place par un consortium d’expertise dont le leader est la société ALTAIR.

Brice Ledoux Saramalet